Eau douce uniquement
Longueur maximum de 110 mm
Rostre* à bords presque parallèles, à section en forme de gouttière, terminé par un triangle net (1)
Carpopodite possédant un ergot acéré typique (2)
Abdomen avec des taches marron rouge sur sa face dorsale (3)
Spinycheek crayfish (GB), Gambero americano (I), Cangrejo americano (E), Amerikanischen Flusskrebses ou Camberkrebs (D), Amerikaanse rivierkreeft (NL)
Amérique du Nord, Europe de l'Ouest
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestCette écrevisse est une espèce nord-américaine (originaire de l'Est des Etats Unis), introduite il y a plus de 100 ans. On la trouve principalement en Europe de l'Ouest. Peuplant l'ensemble du territoire français, elle a su adapter son comportement à son milieu et a ainsi colonisé de nombreuses niches écologiques souvent au détriment des écrevisses autochtones.
Colonisant tout type de milieu, on la trouve aussi bien en plaine qu'en montagne, en lacs et en rivières.
On la trouve, actuellement, quasiment dans toute l'Europe de l'Ouest.
Cette écrevisse est une espèce aquatique des eaux douces. On la trouve dans des cours d'eau au régime hydraulique varié et même dans des plans d'eau. Elle colonise indifféremment des biotopes en contexte forestier ou prairial, riches en abris variés la protégeant du courant ou des prédateurs (fonds caillouteux, graveleux ou pourvus de blocs sous lesquels elle se dissimule au cours de la journée, sous berges avec racines, chevelu racinaire et cavités, herbiers aquatiques ou bois morts). O. limosus est une espèce d'eaux calmes, éventuellement un peu polluées, plutôt en plaine qu'en montagne. Il lui arrive également d'utiliser ou de creuser un terrier dans les berges meubles en hiver.
D'une longueur maximum de 110 mm, l'aspect général rappelle celui d'un petit homard. Le corps segmenté porte une paire d'appendices par segment. La tête (céphalon) et le thorax (péréion) sont soudés (au niveau du sillon cervical) et constituent le céphalothorax*, celui-ci se prolongeant vers l'avant par un rostre à bords presque parallèles se terminant par un triangle net. Sa section est en forme de gouttière (1). Ce céphalothorax présente une épine sur la seconde crête postorbitale, puis une série d'épines. Le rostre a une crête médiane dorsale faiblement denticulée et une partie basale denticulée.
La tête (6 segments) porte sur les trois premiers segments une paire d'yeux pédonculés, une paire d'antennules et une paire d'antennes, les trois autres portant respectivement mandibules, maxillules et maxilles.
Le thorax (8 segments) porte trois paires de « pattes mâchoires » et cinq paires de « pattes marcheuses » d'où son appartenance à l'ordre des décapodes. Les cinq paires de pattes thoraciques (« pattes marcheuses »), sont pour les trois premières paires terminées chacune par des pinces (carpopodite*) possédant un ergot acéré typique (2).
L'abdomen (6 segments mobiles) présente des taches marron rouge sur sa face dorsale (3). Il est aussi appelé pléon et porte des appendices biramés appelés pléopodes*. Chez la femelle, les pléopodes fixés sur les segments II à V ont pour fonction le support des œufs pendant l'incubation. Chez le mâle, les pléopodes fixés sur les segments I et II sont transformés en baguettes copulatoires ; sur les segments III à V, ils sont identiques à ceux des femelles. La dernière paire de pléopodes (segment VI) est transformée en palette natatoire formant, avec l'extrémité du dernier segment (telson), la queue, identique pour les deux sexes.
(1) (2) (3) : voir dessin
Toutes les écrevisses de France dont certaines sont strictement protégées.
Opportuniste, elle se nourrit de toutes sortes de débris organiques et végétaux. Elle consomme volontiers des vers et autres invertébrés, ainsi que des petits poissons vivants ou morts.
La ponte a lieu au printemps (avril-mai). Une femelle peut porter jusqu'à 450 œufs durant environ 5 semaines. Le développement des larves est très rapide ; elles peuvent devenir indépendantes 8 jours seulement après l'éclosion suivant la température de l'eau (les températures basses allongent cette période). Les pontes sont conservées sous la queue de la femelle jusqu'à éclosion des œufs, ce qui rend les femelles vulnérables pendant cette période.
Peu exigeante pour la qualité de l'eau. Son optimum thermique se situe vers 20°C, mais elle peut supporter les eaux froides (température > 0 °C) et les eaux chaudes (30 °C). Elle supporte les pollutions organiques dans les grands cours d'eau, les étangs, et les lacs.
Elle est le vecteur principal de la peste de l'écrevisse et de la maladie de la porcelaine qui atteignent les espèces autochtones et les décime.
Espèce INVASIVE : le transport de spécimens vivants est interdit.
Pour la consommation : les tuer avant le transport.
Prendre entre deux doigts le centre de la nageoire caudale, tourner de 180 degrés puis tirer doucement. L'intestin vient avec la nageoire, vos écrevisses sont prêtes à être cuites.
L'écrevisse américaine est considérée comme "nuisible" (espèce envahissante), à ce titre elle est autorisée à la pêche en tout temps et pour toute taille. Par contre, il est strictement interdit de la transporter vivante.
Son origine géographique.
orco : du latin [arca] = tonneau, jarre
nectes : du latin [necto] = unir, peut-être en référence aux anneaux de son abdomen
limosus : du latin [limosus] = vaseux.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Astacidea | Astacoures | Les Astacoures regroupent des crustacés allongés possédant une puissante paire de pinces : homards, langoustines (avec larves) et écrevisses (développement direct). |
Famille | Cambaridae | Cambaridés | |
Genre | Orconectes | ||
Espèce | limosus |
Ecrevisse américaine
A la limite de la végétation, avec ses segments de l'abdomen ornés de bandes rouge brun.
Lac de Neuchâtel (Suisse), 5 m, de nuit
09/12/2006
Dessin d'ensemble et détails
(1) Rostre, à bords presque parallèles, à section en forme de gouttière, terminé par un triangle net.
(2) Carpopodite possédant un ergot acéré typique.
(3) Abdomen avec des taches marron rouge sur sa face dorsale.
N/A
N/A
Ecrevisse américaine
L'aspect général rappelle celui d'un petit homard. On remarque les barres brun-rouge sur l'abdomen.
Lac de Neuchâtel (CH), 5 m
22/10/2006
Détail des pinces et de la tête.
Ecrevisse dans la zone des Characées.
Lac de Neuchâtel (CH), 5 mètres
22/10/2006
Sur la vase
Ecrevisse américaine, sur la vase très épaisse dans ce lac situé dans le Haut Doubs.
Saint-Point-Lac (25), 5 m
03/12/2006
En chasse
Au lever du jour, écrevisse en chasse.
Lac de Neuchâtel (Suisse), 5 m, de nuit
16/12/2006
Ecrevisse sur le sable
On remarque les taches marron rouge sur les segments de l'abdomen.
Lac d'Annecy, 22 h (nuit)
2004
Juvénile
Ce bébé écrevisse américaine, avec ces pinces noires et rouges caractéristiques, ressemble à une crevette d'eau douce. Il était caché et de très petite taille.
Herbier du pain de sucre, lac d'Annecy, 3 à 4 m
26/07/2019
Rédacteur principal : Vincent PARENT
Vérificateur : Michel KUPFER
Correcteur : Jean-Pierre HEROLD
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable régional : Michel KUPFER
Eaux libres, 01/04/2007, Situation des écrevisses en France en 2006, Bulletin du Conseil Supérieur de la Pêche et protection des milieux aquatiques, 47-48, p17-33.
Laurent P.J., 1997, Introductions d'écrevisses en France et dans le monde, historique et conséquences, Bulletin français de la pêche et de la protection des milieux aquatiques, 344-345 : 345-356.
Mahieu J. & Paris L., 1998, Les écrevisses en Morvan, Coll. Cahiers scientifiques, n°1. Parc naturel régional du Morvan, Cosnecours-sur-Loire, 68 p.
Vigneux E., 1997, Les introductions de crustacés décapodes d'eau douce en France. Peut-on parler de gestion ? Bulletin français de la pêche et de la protection des milieux aquatiques, 344-345 : 357-370.
La page d'Orconectes limosus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN