Disque pentagonal d'un diamètre de 2 cm
5 bras serpentiformes très effilés et fragiles de 90 mm de long
Lobes entre les bras
5 à 7 épines plates autour de chaque segment
Coloration brune ou brun rougeâtre orangé parfois violette ou grise
Bandes transverses orangées sur les bras
Ophiure-marguerite, ophiure-crevasse
Daisy brittle star, crevice brittlestar, mottled brittle star, painted brittle star, ubiquitous brittle star (GB), Kamelonslangestjerne (N)
Asterias aculeata O.F. Müller, 1776
Ophiocoma bellis Forbes, 1839
Ophiopholis bellis (Forbes, 1839)
Ophiolepis scolopendrica Müller & Troschel, 1842
Arctique, Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-OuestL'ophiure-pâquerette est présente sur la côte Atlantique Nord-Ouest, de l'Arctique jusqu'à Cap Cod. Elle se retrouve aussi dans l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Elle est largement répandue en Grande-Bretagne et en Irlande.
De nature craintive, l'ophiure-pâquerette vit sous les rochers, dans les anfractuosités et dans tout ce qui peut lui apporter une protection. Elle vit aussi sur les fonds de sable, à partir d'une trentaine de mètres.
On la retrouve à partir de la ligne de mer basse jusqu'à plus de 1500 m.
Ophiopholis aculeata est une ophiure dont le disque central pentagonal est très bien défini. Ce dernier possède des lobes entre les bras, il est revêtu d'écailles arrondies isolées et de piquants. Il peut mesurer jusqu'à 2 cm de diamètre. L'ophiure-pâquerette est dotée de 5 bras serpentiformes très effilés et fragiles dont la longueur moyenne est de 90 mm (trois à quatre fois le diamètre du disque) ; ils sont très mobiles et formés d'écailles articulées. On retrouve de 5 à 7 épines plates, obtuses et dressées autour de chaque segment. La coloration est brune ou d'un brun rougeâtre orangé parfois violette ou grise, avec des bandes transverses orangées sur les bras. L'ophiure-pâquerette se déplace dans un mouvement serpentiforme.
Ophiura sarsi Lütken, 1855 : le disque central peut atteindre jusqu'à 35 mm, cette ophiure est de couleur rougeâtre et peu tachetée. Elle affectionne les fonds vaseux ; elle est présente à des profondeurs de 10 à 3 000 m. On la retrouve en Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest mais également dans le Pacifique Nord.
Ophiacantha bidentata (Bruzelius, 1805), l'ophiure épineuse : cette espèce est largement distribuée dans les eaux peu profondes de l'Arctique et dans les milieux d'eaux profondes de l'Atlantique Nord et du Pacifique Nord. Elle a la particularité d'être bioluminescente. Ses bras peuvent atteindre 150 mm de long.
Les ophiures-pâquerettes se nourrissent de petits crustacés, de vers et de débris organiques. Ce sont des organismes filtreurs passifs. Les podia* ou tubes ambulacraires servent à la capture de proies plutôt qu'à la locomotion. Les proies sont capturées à l'aide de leurs bras dressés perpendiculairement au courant. Les particules sont ensuite acheminées vers la bouche située au centre du disque par les pieds ambulacraires. La bouche est munie de 5 dents, destinées à déchiqueter les particules.
L'espèce est gonochorique* (les sexes sont séparés). La reproduction a lieu généralement à la fin de l'été. Les œufs sont émis dans l'eau et donnent des larves planctoniques caractéristiques, les ophiopluteus, très différentes de l'adulte. Ces larves finissent par tomber sur le fond et se métamorphosent en ophiures adultes.
Drolet, Himmelmann et Rochette, du département de biologie de l'Université Laval à Québec, ont eu la chance de plonger pendant des épisodes de ponte massive dans le nord du golfe du fleuve Saint-Laurent. Ils ont ainsi pu observer l'ophiure-pâquerette quitter ses refuges en grand nombre pour pondre en milieu ouvert. Plusieurs ophiures pondaient solitairement, avec le disque central élevé au-dessus du substrat alors que d'autres pondaient en couples ou en agrégation. Les évènements de ponte coïncidaient avec une augmentation rapide de la température des eaux côtières dûe à une entrée d'eaux de surface provenant du golfe. Leurs observations suggèrent que le succès de fécondation en milieu naturel est augmenté par un relâchement synchronisé des gamètes* ainsi que par les attitudes de ponte : l'élévation du disque est destinée à augmenter la dispersion des gamètes et des pontes à proximité d'autres individus.
L'ophiure-pâquerette possède également d'étonnantes capacités de régénération. Tant que son disque est protégé, ses bras peuvent se régénérer.
L'ophiure-pâquerette a de nombreux prédateurs : l'étoile de mer commune Asterias rubens, l'oursin vert Strongylocentrotus droebachiensis, la plie américaine Hippoglossoides platessoides, le tourteau pointclos Cancer irroratus, le crabe nordique Cancer borealis et la morue franche Gadus morhua.
L'ophiure-pâquerette a tendance à éviter la lumière blanche. David Drolet, du département de biologie de l'Université Laval à Québec, a étudié les causes possibles de son comportement cryptique. En effet l'oursin vert Strongylocentrotus droebachiensis et l'étoile de mer commune Asterias rubens sont les principaux prédateurs de l'ophiure-pâquerette. Cette dernière a donc tendance à se cacher profondément dans les crevasses et les anfractuosités pour se protéger. L'utilisation des crevasses réduit le risque de prédation par l'oursin vert Strongylocentrotus droebachiensis, mais augmente la vulnérabilité à l'étoile de mer Asterias rubens. L'ophiure-pâquerette doit donc faire face à des compromis : le contact avec l'oursin va la pousser à se cacher plus profondément dans les crevasses alors que la menace sévère venant de l'étoile la fera sortir des anfractuosités.
Les ophiures-pâquerettes sont extrêmement fragiles, n'essayez donc pas de les prendre ou de les toucher : ses bras pourraient se détacher.
L'ophiure-pâquerette a été nommée ainsi parce que, lorsque manipulée ou saisie par un prédateur, elle a tendance à détacher ses bras facilement. D'où la comparaison avec l'effeuillage d'une marguerite.
Ophiopholis : du grec [ophi] = serpent, et de [pholis] = écaille. En référence aux bras écailleux qui se meuvent dans un mouvement serpentiforme.
aculeata : du latin [aculeatus] = pourvu d'aiguillons ou de piquants.
Numéro d'entrée WoRMS : 125125
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Ophiuroidea | Ophiuroïdes | Echinodermes benthiques, 5 bras à la base, serpentiformes, parfois ramifiés. |
Ordre | Ophiurida | Ophiurides | Epiderme fin, ossicules* dermiques bien développés. Bras non ramifiés se déplaçant horizontalement. Ce sont les ophiures vraies. |
Sous-ordre | Gnathophiurina | Gnathophiurines | |
Famille | Ophiactidae | Ophiactidés | |
Genre | Ophiopholis | ||
Espèce | aculeata |
Vue d'ensemble
L'ophiure-pâquerette est dotée de cinq bras serpentiformes et effilés. Cet individu de couleur orangée possède un disque central pentagonal bien défini, on distingue entre chaque bras les lobes caractéristiques.
Baie des Anémones, Les Escoumins, Québec, Canada, 13 m
08/09/2007
Les lobes
Les lobes sont bien visibles entre les bras.
Baie Comeau, Québec, Canada, 12 m
01/07/1997
Forme ondulatoire des bras
La forme ondulatoire et serpentiforme des bras est très caractéristique.
Baie du garde feu, Baie Comeau, Québec, Canada, 14 m
01/08/1997
Les bras
Les bras effilés mesurent en moyenne 90 mm de long. On remarque bien les épines dressées et obtuses autour des segments.
Baie Comeau, Baie des Anglais, 12 m
02/07/2005
Bras amputés
L'ophiure-pâquerette a été nommée ainsi parce que, lorsque manipulée ou saisie par un prédateur, elle a tendance à détacher ses bras facilement. Tant que son disque est protégé, ses bras peuvent se régénérer.
Baie Comeau, Québec, Canada, 13 m
01/07/2001
Alimentation
Les proies sont capturées à l’aide des bras dressés perpendiculairement au courant. Les déchets organiques sont ensuite apportés à la bouche.
Baie Comeau, Baie des Anglais, 12 m
01/07/2004
Une ophiure craintive
De nature timide, l'ophiure-pâquerette vit sous les rochers, dans les anfractuosités et dans tout ce qui peut lui apporter une protection comme cette éponge verruqueuse Melonanchora elliptica.
Baie des Anémones, Les Escoumins, Québec, Canada, 13 m
08/09/2007
Prédation par l'étoile commune
La menace sévère venant de l’étoile commune Asterias rubens sème la panique parmi les ophiures pâquerettes
Havre Saint Pierre, QC, Canada
2008
Prédation par l'oursin vert
La présence de l'oursin vert Strongylocentrotus droebachiensis va rapidement conduire l'ophiure-pâquerette à trouver un refuge protecteur.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 14 m
18/05/2009
Comportement cryptique
La concentration d'individus est ici très importante. Le comportement cryptique est expliqué par le risque de prédation par l’oursin vert Strongylocentrotus droebachiensis.
Mur de l'Ile au Marteau, Mingan, Québec, Canada, 15 m
29/06/2008
Rédacteur principal : Alain SIMARD
Vérificateur : Laurent FEY
Responsable régional : Laurent FEY
Drolet D., Himmelman J.H., Rochette R., 2004, Effect of light and substratum complexity on microhabitat selection and activity of the ophiuroid Ophiopholis aculeata, Journal of Experimental Marine Biology and Ecology, 313, 139-154.
Drolet D., Himmelman J.H., Rochette R., 2004, Use of refuges by the ophiuroid Ophiopholis aculeata : contrasting effects of substratum complexity on predation risk from two predator, Marine Ecology Progress Series, 284, 173-183.
Dujardin M.F., Hupé M.H., 1962, HISTOIRE NATURELLE DES ZOOPHYTES ÉCHINODERMES COMPRENANT LA DESCRIPTION DES CRINOÏDES, DES OPHIURIDES, DES ASTÉRIDES, DES ÉCHINIDES ET DES HOLOTHURIDES, Paris, ed. de la librairie de Roret, 627p.