Ombrelle translucide de 6 cm de diamètre maximum
4 canaux radiaires principaux en croix de couleur rose-rouge ou mauve
Nombreux canaux radiaires secondaires centripètes et aveugles
Jusqu'à 60 tentacules primaires courts, blanchâtres, à extrémité adhésive
Jusqu'à 120 tentacules secondaires longs et transparents
Hydroméduse nocturne
Cigar jelly (GB)
Oceania phosphorica delle Chiaje, 1841
Olindias phosphorica (Delle Chiaje, 1841)
Olindias muelleri Graeffe, 1884
Cosmopolite des mers chaudes et tempérées
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ● Caraïbes, ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Cette méduse cosmopolite est présente en Méditerranée, dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique. Elle est toutefois absente des hautes latitudes.
Olindias muelleri sera observée à faible profondeur, près des côtes, en pleine eau ou, le plus souvent, au dessus du fond parmi les algues et les posidonies. Elle sera plus facilement observable la nuit.
Cette espèce est plus abondante en été et en automne, où elle peut pulluler lors de certaines périodes de réchauffement important.
Olindias muelleri est une petite hydroméduse dont l'ombrelle, hémisphérique, peut atteindre six centimètres de diamètre.
L'exombrelle*, parfois aplatie en disque, est totalement translucide de jour. De nuit, où l'animal sera plus facilement observable, elle présente une bioluminescence qui lui confère une teinte bleu-vert.
La méduse possède quatre canaux radiaires principaux disposés en croix, de couleur rose-rouge ou mauve, et le long desquels s'étendent les gonades, festonnées et de couleur blanche. Ces dernières s'étendent parfois jusqu'aux lèvres du manubrium*, allongé et se terminant par une bouche étroite. Entre deux canaux radiaires, c'est-à-dire sur chaque quadrant de l'ombrelle, l'endoderme est parcouru par onze à dix neuf canaux plus fins, de taille inégale et reliés au canal marginal. Ils sont centripètes, non ramifiés et aveugles (ils se terminent en cul de sac). Le vélum*, caractéristique des hydroméduses, forme un petit anneau périphérique peu visible.
Sur le bord de l'ombrelle s'enracinent de très nombreux tentacules. On peut en observer deux types :
- les tentacules primaires : à chaque canal radiaire fait face un tentacule primaire, qui prend naissance tangentiellement au dessus du bord de l'ombrelle. Courts, d'aspect lisse et blanchâtre, ces tentacules sont épaissis à leur extrémité en un bouton adhésif. A la base de chacun des tentacules primaires, épaissie en un bulbe rouge, est accolée une paire de statocystes* de couleur blanche. Le nombre de tentacules primaires peut atteindre 60.
- les tentacules secondaires : dans de petites dépressions situées sur le bord de l'ombrelle prennent naissance les tentacules secondaires. Bien plus longs (plusieurs fois la diamètre de l'ombrelle en pleine extension) et transparents, ces tentacules sont garnis de très nombreuses batteries de cnidocytes* (cellules urticantes) bien visibles ; leur extrémité est dépourvue de bouton adhésif. Le nombre de tentacules secondaires peut atteindre 120.
La forme polype, qui alterne avec la forme méduse, est minuscule et très peu connue (voir paragraphe reproduction).
Il existe de très nombreuses espèces d'hydroméduses, dont certaines ressemblent à Olindias muelleri. Peu observées en plongée, notamment à cause de leur transparence, de leur profondeur et de leur petite taille, elles demeurent peu connues du grand public. Leur identification requiert presque toujours la consultation d'ouvrages spécialisés.
Olindias muelleri est planctonophage*, son régime est carnivore. La méduse étend en pleine eau ses nombreux tentacules (primaires et secondaires) garnis de batteries de cnidocytes* au moyen desquels elle harponne et paralyse les petites proies du plancton (crustacés, larves,...) qui sont ensuite dirigées vers la bouche.
Comme chez la grande majorité des Cnidaires Hydrozoaires, le cycle de reproduction de Olindias muelleri passe par deux phases (sexuée et asexuée).
La méduse est gonochorique* : il existe des individus mâles et des individus femelles. Il y a émission des gamètes et fécondation en pleine eau (phase sexuée). La larve planula* qui en résulte mène une courte vie pélagique pendant laquelle elle nage au sein du plancton grâce à son revêtement ciliaire. Elle finit par tomber sur le substrat où, si les conditions le permettent, elle se fixe et se transforme en un polype minuscule.
Solitaire, ce polype est soutenu au sommet d'une hydrothèque* cylindrique dont la longueur est supérieure à celle du polype lui-même. La bouche, située à son sommet, est cernée de cnidocytes*, le polype étant dépourvu de tentacules. Sur les flancs de ce polype se développent des gonophores*, qui produiront de minuscules méduses (phase asexuée).
La méduse est à même d'utiliser les structures adhésives situées à l'extrémité de ses tentacules primaires pour se maintenir aux feuilles de posidonie et résister au courant !
Olindias : Il n'existait pas de nom vernaculaire pour cette méduse dans la littérature naturaliste. Olindias, reprise du nom de genre scientifique, est une proposition du site DORIS.
Hydroméduse nocturne, car cette espèce est plus visible la nuit.
Un phare de plongée met joliment en évidence ses pigments luminescents bleu-vert.
Olindias : genre décrit par Fritz Müller en 1861 (espèce Olindias sambaquiensis), peut-être en référence à la petite ville littorale d'Olinda (ou Olindia), dans l'état de Pernambouc, au nord-est du Brésil. F. Müller a d'ailleurs vécu longtemps au Brésil, jusqu'à sa mort.
muelleri : de Mueller. L'espèce est probablement dédiée au Baron Sir Dr. Ferdinand Jakob Heinrich von Mueller, (1825-1896), botaniste australien d'origine allemande, Professeur à l'Université de Kiel en 1847. Arrivé en Australie en 1848 pour des raisons de santé, il a été directeur des jardins botaniques de Melbourne entre 1853 et 1873 et naturaliste de l'expédition d'exploration de l'Australie du Nord en 1855-1856. Il a été fait chevalier par la reine Victoria.
Numéro d'entrée WoRMS : 292470
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Ordre | Limnomedusae | Limnoméduses | Phase méduse prédominante. Polypes en général athèques et peu visibles. Quelques espèces d'eau douce. |
Famille | Olindiidae | Olindiidés | |
Genre | Olindias | ||
Espèce | muelleri |
Deux types de tentacules
Olindias muelleri présente deux types de tentacules, bien visibles sur cette photographie :
- jusqu'à 60 tentacules primaires, courts, blancs et épais, qui s'enracinent au dessus du bord de l'ombrelle, et qui sont caractérisés par la présence de structures adhésives à leur extrémité ;
- jusqu'à 120 tentacules secondaires, transparents, et qui peuvent mesurer plusieurs fois le diamètre de l'ombrelle en pleine extension. Ils s'insèrent dans des dépressions du bord de l'ombrelle, sont garnis de très nombreuses batteries de cnidocytes* et sont dépourvus de structures adhésives.
Grotte du Lido, Villefranche-sur-mer (06), 7 m, de nuit
19/08/2009
Tentacule secondaire
Seul un des tentacules secondaires, beaucoup plus long que les tentacules primaires, est déployé ici.
Crau de Nao, rade de Villefranche-sur-mer (06), 10 m, de nuit
02/08/2018
Bioluminescence
L'ombrelle d'Olindias présente une luminescence bleu-vert, bien visible la nuit.
Antibes (06), 8 m
26/09/2008
De nuit, à Sanary-sur-Mer
Olindias sera plus facilement observable la nuit et elle plus abondante en été et en automne.
Sanary-sur-Mer (83), 5m, de nuit
21/08/2018
En pleine eau
Cette jolie méduse nage souvent en pleine eau, parfois sous la surface.
La Ciotat (13), 1 m, de nuit
22/09/2009
Canaux radiaires et manubrium
Bien visibles sous l'ombrelle, olindias présente 4 canaux radiaires en croix de couleur rose-rouge ou mauve, le long desquels se développent les gonades, de couleur blanche.
Observez aussi, entre les 4 canaux principaux, les nombreux canaux endodermiques secondaires, non ramifiés, centripètes et aveugles.
Au centre, le manubrium*, avec la bouche terminale.
Antibes (06), 8 m
26/09/2008
Posée sur le fond
Ici, la photo montre cette méduse telle qu'elle est souvent vue en plongée de nuit : sur le fond. Elle est capable de se cramponner aux feuilles de posidonie au moyen des boutons adhésifs qui terminent ses tentacules primaires.
Cagnes-sur-Mer (06), 10 m, de nuit
06/08/2008
Souvent posée sur le fond
Olindias muelleri est régulièrement observée "tête en l'air" bloquée sur le fond.
La Vesse, Côte Bleue (13), 10 m, de nuit
08/09/2006
Tête en bas
Olindias nage dans toutes les directions, même vers le bas.
Grotte du Lido, Villefranche-sur-mer (06), 7 m, de nuit
19/08/2009
La nuit, surtout
C'est une espèce qui est plus facilement observée de nuit.
Crau de Nao, rade de Villefranche-sur-mer (06), 10 m, de nuit
02/08/2018
Captures
Cet individu a capturé quelques petits vers pélagiques au moyen de ses tentacules urticants.
Grotte du Lido, Villefranche-sur-mer (06), 7 m, de nuit
19/08/2009
Feu d'artifice !
En période de chasse, les tentacules d'Olindias muelleri sont déployés dans toutes les directions.
Antibes (06), 8 m, de nuit
26/09/2008
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER