Taille : 60 cm
Envergure : de 105 à 112 cm
Oiseau trapu, au cou court et large
Pattes assez courtes et jaunâtres
Ailes, dos et dessus de la tête noir bleuté
Dessous gris pâle, presque blanc
Héron bihoreau
Black-crowned Night-Heron (GB), Nitticora (I), Martinete, Pedrete corona negra (E), Nachtreiher (D), Kwak (NL)
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-OuestCe petit héron est présent de part et d'autre du 45ème parallèle, de l'Amérique jusqu'en Asie, ainsi qu'en Afrique et à Madagascar. Trois sous-espèces se partagent le continent américain, au Canada le long de la côte atlantique et dans les régions limitrophes des Etats Unis, en Amérique du Sud au Chili et en Argentine.
Le bihoreau gris se rencontre dans les zones de marais d'eau douce ou saumâtre, et sur les étangs, ou rivages et estuaires soumis à la marée. Il choisit des endroits dont les berges ou rives sont garnies d'une végétation touffue, propice à ses longues heures d'attente immobile pendant la journée.
Des ailes d'un beau gris velouté, surmontées d'un dos noir aux reflets bleutés qui se poursuit jusqu'à une calotte de même teinte, ce petit héron (60 cm) pousse l'élégance en plumage nuptial jusqu'à arborer une longue huppe blanche qui retombe sur son dos. Ainsi, bien que son apparence générale soit celle d'un oiseau trapu avec de courtes pattes jaunâtres, le dessous clair se marie avec ces teintes comme une tenue de soirée.
Son bec est noirâtre et ses yeux sont rouge orangé. La couleur de ses pattes change en période de reproduction pour tirer vers le rouge framboise.
Le plumage des jeunes diffère beaucoup de celui des adultes : pas de gris ni de noir bleuté, mais le dessus est brun foncé tacheté, le dessous rayé. Les immatures acquièrent le plumage adulte à partir de leur deuxième été.
En livrée juvénile, ce petit héron peut être confondu avec le grand butor (ou butor étoilé, Botaurus stellaris). Ce dernier est, comme son nom l'indique, plus grand que le bihoreau gris (75 cm), et sa couleur est plus dorée que l'immature de bihoreau.
L'adulte peut quant à lui être confondu avec le blongios nain (Ixobrychus minutus). Le blongios se distingue du bihoreau essentiellement par une teinte plus jaunâtre sur le cou et le dessous, ainsi que par une grande tache claire blanc jaunâtre sur l'aile. Le blongios nain est également beaucoup plus petit que le bihoreau gris (seulement 35 cm).
Le bihoreau gris se nourrit de poissons, de batraciens et d'insectes. La pêche se fait essentiellement au crépuscule ou à l'aube, mais en période de reproduction, l'appétit des jeunes nécessite de pêcher tout au long de la journée. Il recherche ses proies dans les roselières, les étangs, les cours d'eau, et jusque sur les rivages. Il pêche à l'affût, restant immobile pour repérer sa proie.
Migrateur, le bihoreau gris revient sur les sites de reproduction intervient entre mars et avril. La nidification se fait en colonies, parfois partagées avec d'autres espèces, dans des buissons, au sommet des arbres, rarement dans des roselières. Le mâle commence la construction d'un nid fait de branchages, puis cherche à y attirer une femelle. Une fois le couple constitué, le nid est achevé par les deux oiseaux.
Une ponte annuelle unique se fait entre fin mars et début juillet. De trois à cinq œufs vert bleuâtre la constituent. La couvaison dure trois semaines.
Le nourrissage débute par une bouillie prédigérée, puis les adultes rapportent directement au nid des proies. Les jeunes s'envolent au bout d'un mois, mais trois semaines seront encore nécessaires à leur émancipation. Ils profiteront de cette période pour apprendre à pêcher à proximité du nid, nid où ils reviendront encore pour y être nourris.
Les individus migrateurs quitteront les zones de nidification vers le mois d'octobre.
Le bihoreau gris n'est associé avec d'autres espèces que sur les zones de reproduction : il peut partager les sites de nidification avec d'autres Ardéidés comme l'aigrette garzette (Egretta garzetta), ou le héron cendré (Ardea cinerea).
Ce héron discret fait entendre son cri rauque et grave le plus souvent en fin de journée. Il émet aussi ce « ouak » sonore en prenant son envol. Ce cri rappelle celui du grand corbeau.
Son vol semble parfois hésitant, ses ailes battent lentement, d'un mouvement presque mécanique. Oiseau crépusculaire, c'est vers la fin de journée qu'il quitte ses abris diurnes pour se rendre sur ses lieux de pêche.
Migrateur de nuit vers l'Afrique tropicale, des observations le mentionnent comme résident hivernal en métropole depuis les années 70. Parallèlement, la zone de nidification semble s'étendre vers le nord.
Le bihoreau gris est très sensible aux conditions climatiques et au maintien des zones humides sur ses quartiers d'hivernage ainsi qu'aux dégradations des zones humides de reproduction.
Les colonies ont été souvent détruites par les pêcheurs, les jeunes étant également chassés, mais depuis 1975, tous les ardéidés font l'objet d'une protection intégrale.
Communautaire :
- Directive Oiseaux : Annexe I
International :
- Convention de Berne : Annexe II
- Convention de Bonn : Accord AEWA [1999]
De portée nationale :
- Oiseaux protégés : Article 1
- Oiseaux protégés : Article 5
Bihoreau : de buhoreau, 1314, probablement dérivé de buort, origine du Butor, autre oiseau de la famille des ardéidés (Botaurus stellaris).
Nycticorax : du grec [nyx, nyctos] = la nuit et [korax, koracos] = le corbeau. Se réfère aux mœurs crépusculaires de cet oiseau, et à la ressemblance de son cri avec celui du corbeau.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Pelecaniformes | Pélécaniformes | Tête petite, bec long avec des sillons longitudinaux, pied avec 4 doigts entièrement palmés. |
Famille | Ardeidae | Ardeidés | |
Genre | Nycticorax | ||
Espèce | nycticorax |
Identification
Dos noir bleuté, ailes grises, pattes jaune rougeâtre et une longue plume blanche qui descend de la tête sur le dos, ce bihoreau gris nous présente ici son plumage nuptial.
Bassin d'Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
08/2006
Rencontre fortuite
Sur ses sites de pêche, le bihoreau gris peut parfois partager eaux et perchoirs avec d’autres habitants, comme ici une tortue de Floride qui, surprise par cette rencontre, a vite rentré sa tête ! Cette tortue fait partie des espèces invasives des zones humides de France.
Bassin d'Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
08/2006
Juvénile
Le plumage des juvéniles diffère fortement de celui des adultes. La discrétion leur est assurée par ce plumage plus sombre, brun tacheté, qui leur procure un excellent camouflage pendant les journées passées dissimulés dans les fourrés et buissons en bordure de lieu de pêche.
Bassin d'Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
08/2006
Portrait
Pendant les deux saisons nécessaires à l’obtention du plumage adulte, les couleurs apparaissent peu à peu chez l’immature, son œil se colore en rouge orangé, le jaune des pattes se fait plus soutenu.
Bassin d'Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
08/2006
Pêche à l’affût
Cet oiseau passe les longues heures de la journée à attendre dans les buissons le moment propice de la pêche. Il fait preuve de la même patience lorsqu’il s’adonne à la pêche à l’affût. Il s’installe alors sur des perchoirs juste au-dessus de l’eau d’où il surveille les passages de possibles proies à la surface.
Bassin d'Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
08/2006
Planche naturaliste
NAUMANN, NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS : Band VI, Tafel 28 - Gera (Germany), 1897
Cette image fait partie de Klassiker der Biologie im Internet - Universität Hamburg
N/A
Reproduction de documents anciens
1897
Rédacteur principal : Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
La page sur Nycticorax nycticorax dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Nycticorax nycticorax sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net