Grande taille (environ 10 cm)
Corps, branchies et rhinophores jaune vif
Réseau de lignes noires sur tout le corps y compris le pied
Branchies au milieu du dos, protégées par 3 lobes
Yellow nudibranch, ananas nudibranch, banana nudibranch (GB)
Aegires minor (Eliot, 1904)
Indo-Pacifique Ouest
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueNotodoris minor se rencontre dans l'océan Indien, du golfe d'Oman, l'Afrique de l'Est et la Réunion au Pacifique jusqu'à Fidji, et du sud du Japon à l'Australie.
Le doris-guêpe vit sur des fonds coralliens riches en éponges calcaires dont il se nourrit, entre 3 et 24 mètres de profondeur.
Avec une taille pouvant atteindre 10 à 14 cm, c’est le plus grand représentant de sa famille et un des plus grands nudibranches. Sa coloration est jaune vif avec un réseau de lignes transversales et diagonales noires sur tout le corps ainsi que des points ou petites lignes noires sur le pied. Certains individus peuvent être très foncés. La peau est assez épaisse, couverte de petits spicules* et présente de petites pustules.
Les rhinophores* sont jaunes mais quelques adultes et la plupart des juvéniles peuvent présenter des rhinophores aux extrémités noires.
Les branchies sont situées sur le dos, à la moitié du corps. Elles sont jaunes veinées de noir et partiellement recouvertes de trois larges lobes.
Il existe d'autres espèces proches :
Notodoris gardineri ne présente pas de lignes noires sur le corps, qui sont remplacées par des taches noires, et est généralement plus petit.
Notodoris citrina est jaune uniforme mais présente quelques excroissances.
Comme bon nombre de nudibranches, Notodoris minor est carnivore. Il se nourrit d’éponges calcaires jaunes de la famille des Leucettidés et plus particulièrement de Pericharax heteroraphis et Leucetta primigenia. N. minor possède une radula* classique de mangeur d'éponge. C'est une sorte de rape, pourvue de nombreuses rangées de petites dents qui lui permet de grignoter la surface dure des éponges.
Cependant, chez cette espèce, on observe souvent des amas de spicules au niveau de la tête lorsque ce nudibranche se nourrit. Cela pourrait indiquer qu'il libère ses sucs digestifs sur l'éponge avant d'en ingérer le digestat, laissant les spicules sur place, plutôt que d'avaler des morceaux d'éponge qui seraient digérés dans le tube digestif pour ne rejeter que les spicules dans les déjections.
Cette espèce est hermaphrodite* mais ne peut se reproduire seule (pas d'auto-fécondation). La reproduction nécessite un accouplement entre deux partenaires. L'orifice génital débouche à l’avant droit de l’animal, derrière la tête, ce qui explique que les partenaires se mettent tête-bêche pour l'accouplement. Les gamètes* mâles sont échangés et la fécondation est interne.
Les œufs sont déposés sous forme de spirales jaune vif près de l’éponge dont Aegires minor se nourrit. Les larves véligères* sont planctoniques* et dérivent au gré des courants.
L'aspect boursouflé du doris-guêpe, ainsi que le bouclier formé de 3 lobes, qui protège et cache les branchies, lui permettent de se dissimuler à la vue des prédateurs et d’accroître son mimétisme avec l’éponge jaune dont il se nourrit.
En 2004, Fahey et Gosliner ont révisé le genre Notodoris qui a disparu au profit de Aegires, mais il a été rétabli en 2018. Ceci explique que de nombreuses références à cette espèce, dans la littérature et sur internet, utilisent encore les deux noms de genre.
Doris-guêpe est une proposition du site DORIS, la couleur jaune avec des traits noirs faisant penser à une guêpe.
Notodoris : du grec [noto] = dos et Doris, épouse de Nérée et mère des cinquante Néréides.
minor : du latin [minor] = petit, car la première description a été faite sur un individu de petite taille.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Aegiridae | Aegiridés | |
Genre | Notodoris | ||
Espèce | minor |
De profil
Notodoris minor présente des taches noires à la périphérie du corps et des lignes noires sur le dos. Il a un aspect général boursouflé.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 15 m
28/11/2008
Branchies et bouclier
Les 3 lobes, qui forment un bouclier et recouvrent partiellement les branchies, sont très caractéristiques de l'espèce.
Philippines, 28 m
11/02/2008
Partie antérieure
Les rhinophores sont jaunes. Les 3 lobes protégeant les branchies sont bien visibles.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 15 m
28/11/2008
Dans son lieu de vie
Sur cette photo, on observe l’éponge favorite dont Notodoris minor se nourrit, de la même couleur jaune citron que lui.
Sipadan, Malaisie, 20 m
08/09/2005
En plein festin
Le doris-guêpe n’ingère pas les spicules de l’éponge dont il se nourrit mais les laisse sur place (visibles sur cette photo).
Bangai Isl., Indonésie, 18 m
08/03/2007
En chemin
Vivant sur une éponge aussi jaune vif que lui, Notodoris minor est plus facilement visible lorsqu’il se déplace.
Archipel des Togian, Sulawesi, Indonésie, 20 m
14/10/2004
Ponte en spirale
Notodoris minor dépose ses œufs sous forme de longs rubans en spirale.
Visayas, Philippines, 15 m
12/04/2004
A La Réunion
Les individus rencontrés à La Réunion semblent avoir des motifs un peu plus nombreux et zébrés que ceux rencontrés plus à l'est...
Passe de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 12 m
16/02/2011
Rédacteur principal : Delphine LEMAIRE
Vérificateur : Sylvain LE BRIS
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Fahey S.J. & Gosliner T.M., 2004, A Phylogenetic Analysis of the Aegiridae Fischer, 1883 (Mollusca, Nudibranchia, Phanerobranchia) with Descriptions of Eight New Species and a Reassessment of Phanerobranch Relationships, Proceedings of the California Acade.
Rudman, W.B., 2003 (July 11) Notodoris minor Eliot, 1904. [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.
La page de Notodoris minor dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN