Naïade marine

Najas marina | L.

N° 2550

Amérique et Eurasie subtropicales et tempérées

Clé d'identification

Plante submergée
Taille de 10 cm à 2 m
Tige raide et épineuse
Feuilles dentelées et épineuses
Feuilles opposées ou verticillées par 3
Fleurs verdâtres discrètes

Noms

Autres noms communs français

Grande naïade, naïade majeure, naïade des fleuves, verges de Christ

Noms communs internationaux

Holly-leaved naiad, holly-leaved waternymph, spiny naiad (GB), Ranocchina maggiore (I), Großes Nixenkraut, Meer-Nixenkraut (D), Grot nimfkruid (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Naias marina L.
Najas gracilis (Morong) Small
Najas major All.
Naias major All.

Distribution géographique

Amérique et Eurasie subtropicales et tempérées

Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe

C'est une espèce presque cosmopolite. Sa répartition est mondiale, mais limitée aux zones subtropicales et tempérées. Sa répartition est éparse : en France, elle est fréquente dans certaines localités, comme le bassin parisien, la Côte d'Or, la Gironde, rare dans les autres localités, voire très rare sur le bassin méditerranéen. En Suisse, on la trouve dans plusieurs cantons, dont celui de Neuchâtel, d'où proviennent une partie des photos. On l'observe aussi en Belgique (rare), aux Etats-Unis, aux Antilles, en Amérique centrale (Salvador, Panama) et du Sud, au Pakistan, au Japon, pour ne citer que quelques pays.

Biotope

La naïade marine se plaît dans les eaux stagnantes, généralement calcaires, fortement minéralisées. Les eaux saumâtres peuvent également lui convenir. On l'observe notamment sur les rives, dans les mares, les étangs et les rivières calmes. Si l'ensoleillement est fort, on la trouve jusqu'à une profondeur maximum de 3 m. Présente à une altitude comprise entre 0 et 1 000 m, elle est donc absente des milieux aquatiques de montagne.

Description

La naïade marine est une plante annuelle qui vit complètement submergée. On l'observe jusqu'à 3 mètres de profondeur. Elle pousse en forme de touffe. Sa taille est comprise entre 10 et 50 cm, mais peut atteindre 2 mètres.
Sa tige est raide, rameuse, très ramifiée, en fourche et garnie de dents épineuses (épines). Elle est épaissie aux nœuds, qui sont présents tous les 10 cm environ. Les nœuds situés sur la partie inférieure portent les racines adventives* (racines croissant latéralement sur une tige).
La feuille, sans pétiole*, s'insère sur la tige grâce à une gaine* courte portant 1 à 3 épines très petites et qui épouse complètement la tige. La feuille est large de 1 à 4 mm et longue de 20 à 40 mm. Elle est peu ondulée, dentelée, bordée de dents épineuses (épines) assez écartées. Sa face dorsale est également pourvue de petites épines. Cette feuille est cassante et fragile comme du verre. Sur la tige, les feuilles sont soit opposées (insérées par 2 au niveau d'un même nœud), soit verticillées par 3 (insérées par 3 au niveau d'un même nœud).
Les fleurs sont peu visibles, verdâtres et isolées à l'aisselle des feuilles. Les fruits sont secs et d'une taille de 4 à 6 mm. Ils sont surmontés de 3 styles* persistants.

Espèces ressemblantes

Cette espèce est polymorphe* selon les conditions de son milieu. Selon le livre "La grande Flore de France" de Gaston Bonnier, le genre comporterait 10 espèces, toutes relativement proches les unes des autres. Une autre source, le site Internet http://www.efloras.org indique qu'il s'agit d'une même espèce, mais se divisant en 10 sous-espèces du fait de cette variabilité morphologique.

Alimentation

Comme les végétaux terrestres, elle fabrique sa propre matière organique, sa matière vivante, et donc s'accroît, par la photosynthèse*, grâce à l'énergie solaire et aux substances minérales : eau, sels minéraux et dioxyde de carbone. Ce dernier, dissous dans l'eau, est capté et assimilé par les feuilles, qui absorbent aussi, comme les racines, l'eau et les sels minéraux ; d'où la nécessité d'eaux claires ou peu profondes.
De plus, les réactions chimiques qui permettent la croissance de la plante dégagent de l'oxygène, qui est utilisé pour la respiration de tous les êtres vivants aérobies*.

Reproduction - Multiplication

Reproduction sexuée :
La floraison a lieu en été, de juin à septembre. Les fleurs, peu visibles, sont dioïques*, c'est-à-dire unisexuées, mâles ou femelles, et portées par des individus différents. Les fleurs staminées (mâles) ont une enveloppe membraneuse et une étamine à 4 loges s'ouvrant en 4 valves. Les fleurs pistillées (femelles) n'ont pas d'enveloppe et un ovaire à une loge, prolongé par 3 styles* persistants. La pollinisation se fait sous l'eau et est effectuée par les mouvements de l'eau (pollinisation hydrogame*). La température idéale est supérieure à 20 °C. Un bulbe est présent. Les fruits sont secs et ne s'ouvrent pas. Leur taille varie de 4 à 6 mm. Ils sont surmontés de 3 styles persistants.
Les graines gardent leur pouvoir germinatif plusieurs années (au moins 4 ans) et germent à une température idéale de 24 °C.

Reproduction asexuée :
Dans les régions chaudes, Najas marina se développe sur plusieurs années. Dans les régions tempérées, on parle de plante annuelle car sa mort est programmée à l'automne quand la température de l'eau tombe en dessous de 13 °C. Néanmoins, elle survit indirectement grâce au développement de bourgeons destinés à passer l'hiver : les hibernacles* ou turions*. Elle développe à l'extrémité de ses pousses des feuilles plus larges, plus grossières et plus lourdes. Ces pousses ont une faible teneur en eau et en chlorophylle (capacité synthétique faible) et une forte teneur en amidon et en carotène. Ces hibernacles coulent au fond et y restent jusqu'au printemps.

Vie associée

La naïade marine partage souvent son milieu avec les potamots, dont plus particulièrement le potamot fluet Potamogeton pusillus, le potamot crépu Potamogeton crispus et le potamot perfolié Potamogeton perfoliatus.

Divers biologie

Considérée comme disparue, on commence à la retrouver un peu partout dans le monde depuis une dizaine d'années. Elle est pour l'instant peu courante en France, mais elle semble réapparaître en formant des massifs importants.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Protection française au niveau régional :
- Arrêté du 4 décembre 1990 relatif à la liste des espèces végétales protégées en Rhône-Alpes complétant la liste nationale,
- Arrêté du 22 juin 1992 relatif à la liste des espèces végétales protégées en Franche-Comté complétant la liste nationale,
- Arrêté du 8 mars 2002 relatif à la liste des espèces végétales protégées en Aquitaine complétant la liste nationale.

Origine des noms

Origine du nom français

Naïade : traduction littérale du grec Naias,
marine : traduction littérale du latin marina.

Origine du nom scientifique

Najas : du grec [Naias] = naïade, peut-être en allusion à la naïade, nymphe des milieux aquatiques,
marina : du latin [marina] = marin, de la mer.
Cette espèce a été décrite par Linnaeus en 1753. "L." est l'abréviation de Linnaeus et "All." est l'abréviation de Carlo Allioni, 1728-1804.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Magnoliophyta Angiospermes Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit.
Classe Liliopsida Monocotylédones Un seul cotylédon* dans la graine. Les nervures des feuilles sont parallèles.
Sous-classe Alismatidae Alismatidées
Ordre Najadales Najadales ou Potamogétonales ou Zostérales.
Famille Najadaceae Najadacées
Genre Najas
Espèce marina

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