Plante immergée sans racines
Fixée ou flottante
Feuilles en forme de peigne, douces au toucher et en verticilles de 4 feuilles
Tiges grêles et ramifiées
Volant à fleurs
Water-milfoil, watermilfoil, water milfoil (GB), Millefoglio d'acqua comune (I), Milfulles d'aigua, volantí espigat (E), Ähren-Tausendblatt, ähriges Tausendblatt (D), Aarvederkruid (NL)
Presque cosmopolite
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestPresque cosmopolite (elle est absente de l'Amérique du Sud et de l'Australie).
Elle est présente dans toute la France.
Elle est présente localement dans toute la Suisse. Elle semble cependant absente des Grisons.
La lumière étant réduite, la photosynthèse est également réduite et Myriophyllum sp. pousse près de la surface là où la lumière est suffisante. Selon la teneur en calcaire de l'eau, l'espèce peut varier : les eaux riches en calcaire et éléments nutritifs favorisent la croissance de M. spicatum, mais c'est l'inverse pour M. verticillatum.
Elle est fréquente et en grandes quantités dans les eaux stagnantes ou à courant lent.
Le genre Myriophyllum comprend de nombreuses espèces qu'il est difficile voire impossible d'identifier exactement en plongée. C'est pourquoi nous avons préféré une description « généraliste » au départ de l'espèce européenne Myriophyllum spicatum.
Myriophyllum sp. fait partie des plantes à fleurs dont les ancêtres terrestres sont retournés à l'eau. Cette espèce est complètement immergée, à l'exception des petites fleurs qui éclosent à la surface de l'eau. Elle peut être fixée ou flottante.
L'eau étant surabondante, les vaisseaux conducteurs sont peu développés et les racines sont absentes. Elles sont remplacées par des rhizoïdes*qui apparaissent sur les tiges et qui fixent la plante.
Les feuilles sont profondément divisées jusqu'à la nervure (en forme de peigne) et disposées en verticilles de 4 feuilles. Elles sont douces au toucher. Les tiges sont grêles et ramifiées.
La taille atteint 2 à 3 m.
Ceratophyllum demersum : ses feuilles sont également verticillées (insérées sur la tige en un seul point) mais elles ne se divisent qu'une ou deux fois et leur toucher est rude.
Comme tous les végétaux, cette plante est autotrophe* grâce à la photosynthèse*. Elle fabrique sa propre matière organique grâce à l'eau, au dioxyde de carbone et à l'énergie lumineuse. Les feuilles et les rhizoïdes absorbent l'eau et les minéraux car les racines ont disparu.
Reproduction sexuée
Myriophyllum est une plante monoïque*, c'est-à-dire qui ne possède soit que des fleurs mâles, soit que des fleurs femelles. Les fleurs, qui sortent de l'eau, sont petites et n'attirent pas l'attention. La germination est irrégulière.
Reproduction asexuée
Elle se reproduit majoritairement de manière végétative, par fragmentation et bouturage des tiges. La fragmentation de la plante se déroule pendant une bonne partie de l'année et les rhizoïdes se développent souvent sur un fragment avant que celui-ci ne se détache de la plante mère. Elle produit en outre des hibernacles, bourgeons spécialisés qui permettent d'assurer la survie de la plante en hiver et sa multiplication.
Les herbiers à myriophylles abritent souvent des gastéropodes, des petits crustacés, et des bryozoaires. C'est aussi le refuge de petits poissons. Ces plantes servent aussi d'ancrage à de nombreux micro-organismes.
Les éléments nutritifs étant dissous dans l'eau, ils ne sont pas absorbés par les racines (absentes) mais par toute la plante et en particulier par les feuilles.
L'oxygène se dissout moins dans l'eau que dans l'air et pour y pallier, la plante stocke de l'air dans les espaces intracellulaires. De ce fait, dans l'eau, cette plante n'a guère besoin de tissus de soutien et les parties ligneuses ont disparu.
La myriophylle peut se fixer sur n'importe quel support grâce à ses rhizoïdes* (fausses racines).
Tous ces éléments font de Myriophyllum sp. une plante remarquablement adaptée à la vie en immersion.
La myriophylle est une plante qui se développe très bien en aquarium. Elle est vendue partout et recommandée à cause de son fort pouvoir d'oxygénation (photosynthèse importante) et parce qu'elle absorbe les nitrates et empêche la prolifération des algues par émission de molécules toxiques.
De plus elle sert de protection aux alevins.
En aquarium sa prolifération peut être envahissante si on ne la contrôle pas régulièrement.
Myriophyllum aquaticum (myriophylle aquatique, millefeuille aquatique ou myriophylle du Brésil) est originaire d'Amazonie. Au XXe siècle, elle a été introduite en Europe occidentale, Afrique du Sud, Japon, Nouvelle-Zélande et Australie. Hors de l'Amazonie, on ne trouve que des pieds femelle et elle se reproduit exclusivement de manière asexuée. Son introduction en France serait liée à des essais de naturalisation dans la région bordelaise vers 1880. Elle est signalée dès 1913 comme envahissante. Limitée jusqu'au milieu du XXe siècle aux étangs littoraux aquitains, elle s'est maintenant largement répandue en France et Belgique. Selon les régions, différentes méthodes d'éradication ont été testées : arrachage, dragage, et herbicides.
Myriophyllum spicatum a été introduite en Amérique du Nord entre 1950 et 1980. Dans les lacs et les plans d'eau où les plantes indigènes ne sont pas bien établies, elle tend à les supplanter. En de nombreux endroits, elle est considérée comme une nuisance. On utilise contre elle des moyens de lutte biologique : un lépidoptère Acentria papillon et un charançon Euhrychiopsis lecontei.
En Wallonie (Belgique) :
Myriophyllum alterniflorum DC. : cette espèce est mentionnée dans l'Annexe 6b du décret du 6 décembre 2001 modifiant la Loi du 12 juillet 1973 de la Conservation de la Nature qui indique (Article 3) que cette espèce est partiellement protégée : menacée d'extinction.
Myriophylle: traduction directe du nom scientifique.
Myriophyllum est dérivé du mot grec [myrios] = sans nombre, et [phyllon] = feuille, par allusion aux très nombreuses divisions des feuilles.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Magnoliophyta | Angiospermes | Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit. |
Classe | Magnoliopsida | Dicotylédones | Embryons à deux cotylédons*. |
Sous-classe | Rosidae | Rosidés | |
Ordre | Haloragales | Haloragales | |
Famille | Haloragaceae | Haloragacées | |
Genre | Myriophyllum | ||
Espèce | sp. |
Tige
Contrairement à ce que pourrait suggérer cette photo, les tiges peuvent être ramifiées.
La Gombe (Belgique), 3 m
31/08/2006
Feuilles
Les feuilles sont profondément divisées jusqu’à la nervure (en forme de peigne) et disposées en verticilles de 4 feuilles. Elles sont douces au toucher.
Bassins Acorus, Autoreilles (70), 30 cm
22/04/2011
Planche naturaliste
Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé FLORA VON DEUTSCHLAND, ÖSTERREICH UND DER SCHWEIZ 1885, Gera, Germany Cette image fait partie de Kurt Stübers Online Library
N/A
Reproduction de documents anciens
N/A
Détail du verticille
Feuilles en forme de peigne, douces au toucher et en verticilles de 4 feuilles.
Lac des Îles à Sion, Valais - Suisse, 5 m
09/2009
Reproduction asexuée
Elle se reproduit majoritairement de manière végétative, par fragmentation et bouturage des tiges. Elle produit en outre des hibernacles (à gauche sur la photo).
Gravière du Rhône
11/2008
Turion ou hibernacle
Les hibernacles (également appelés turions) sont des bourgeons spécialisés qui permettent d’assurer la survie de la plante en hiver et sa multiplication.
Lac noir, Saint-Paul-en-Chablais (74), 1 m
31/08/2009
Taille
Les tiges sont grêles et ramifiées. La croissance peut être rapide et la taille atteindre 2 à 3 m.
Lillé (Liège – Belgique), 5 m
30/10/2014
Herbier
Les herbiers à myriophylles abritent souvent des gastéropodes, des petits crustacés, et des bryozoaires. C'est aussi le refuge de petits poissons. Ces plantes servent aussi d'ancrage à de nombreux micro-organismes.
La Gombe (Belgique), 3 m
24/08/2008
Biotope
La lumière étant réduite, la photosynthèse est également réduite et Myriophyllum sp. pousse près de la surface là où la lumière est suffisante. Elle est fréquente et en grandes quantités dans les eaux stagnantes ou à courant lent.
Lac de la Brèche à Granges, Valais - Suisse, 5 m
08/2008
M. spicatum versus M. verticillatum
Walter Hood Fitch ILLUSTRATIONS OF BRITISH FLORA 1924, London
Cette image fait partie de Kurt Stübers Online Library
Planches naturalistes
Reproduction de documents anciens
1924
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
La page sur Myriophyllum aquaticum sur le site DAISIE (European Invasive Alien Species Gateway)
La page sur Myriophyllum aquaticum sur le site de référence de DORIS pour les plantes Tela Botanica
La page sur Myriophyllum spicatum sur le site de référence de DORIS pour les plantes Tela Botanica
La page sur Myriophyllum verticillatum sur le site de référence de DORIS pour les plantes Tela Botanica