Corps robuste et fusiforme
Corps et tête pâles, recouverts de taches ovales sombres
Nageoires bordées d'une étroite bande noire
Extrémité des pectorales jaune vif
Caudale légèrement concave
Longueur moyenne : 50 cm
Vieille à carreaux (Guadeloupe), vierge tachetée (Martinique), vieille marbrée, capitaine rouge, capitaine à ailes jaunes, mérou albacore, mérou-tigre mais ce nom est attribué à Mycteroperca tigris
Yellowfin grouper, princess rockfish, red rockfish (GB), Bonaci de piedra, cuna cabrilla, arigua (E), Badejo serigado (P), Leoparden Zackenbarsch (D)
Perca venenosa Linnaeus, 1758
Trisotropis venenosus (Linnaeus, 1758)
Bonaci cardenal Parra, 1787
Bodianus apua Bloch, 1790
Bodianus marginatus Bloch & Schneider, 1801
Johnius guttatus Bloch & Schneider, 1801
Serranus cardinalis Valenciennes, 1828
Serranus rupestris Valenciennes, 1833
Serranus petrosus Poey, 1860
Mycteroperca bowersi Evermann & Marsh, 1900
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesDans la zone de l'Atlantique tropical Ouest, on retrouve la badèche de roche dans toute la zone caraïbe, depuis le nord de la Floride et les Bermudes jusqu'aux côtes brésiliennes sud, à la latitude de Sao Paulo.
Elle semble cependant absente à l'ouest du golfe du Mexique.
Les adultes de cette espèce vivent sur les zones rocheuses et les récifs coralliens, alors que les juvéniles préfèrent les étendues d'herbe à tortue (Thalassia testudinum). Les pêcheurs reportent aussi des captures dans des zones vaseuses.
On la rencontre entre 5 et 35 m de profondeur, même si elle peut s'aventurer plus profondément (il existe un signalement à 137 m).
Poisson solitaire et sédentaire, il choisit son habitat en fonction des refuges procurés, comme les grottes ou les épaves par exemple, plutôt qu'en fonction de la nourriture immédiatement accessible. Les petits individus n'hésitent pas à se poser sur le fond.
La badèche de roche présente un corps robuste et fusiforme,
pouvant mesurer jusqu'à 1 m de longueur (longueur moyenne de 50 cm) et
un profil à grande bouche prognathe* et au front convexe.
Globalement, le corps est pâle, recouvert, tête comprise, de taches presque ovales et sombres, de couleur rousse, verdâtre ou même noire. Ces taches donnent un effet approximatif d'alignement longitudinal sur le corps. Elles s'estompent avec l'âge, tout en restant visibles sur le dos. Elles sont alors accompagnées de nombreux petits points noirs.
Chez les jeunes, le ventre est souvent rouge orangé. Chez certains individus, jeunes ou petites femelles, les taches ovales sont franchement rouges.
La partie molle de la nageoire dorsale, la caudale, l'anale et les pelviennes sont bordées d'une étroite marge noire et d'un fin liseré blanc, alors que l'extrémité des nageoires pectorales est jaune vif (d'où le nom anglais de cette espèce : yellowfin grouper). La nageoire caudale est tronquée, légèrement concave.
Un léger dimorphisme* sexuel existe pour cette espèce : les mâles sont plus gros que les femelles, ils se distinguent par une tache jaune de chaque côté de la mâchoire inférieure alors que, chez les femelles, cette mâchoire est rougeâtre.
La ligne latérale* est continue ; le corps est recouvert d'écailles cténoïdes* ; le préopercule* est arrondi.
Dans la même aire géographique, Mycteroperca tigris, le mérou-tigre, est très semblable, mais il se caractérise par les lignes claires, diagonales, qui strient le haut de son dos.
De même pour Mycteroperca bonaci, la badèche bonaci, qui peut devenir plus grande (jusqu'à 1,3 m de longueur) et qui est caractérisée par une robe quadrillée brune sur fond clair.
Enfin, Mycteroperca interstitialis, la badèche à gueule jaune, est tachée elle aussi, mais dans des tons beaucoup plus clairs. Sa lèvre supérieure, l'extrémité des rayons épineux de sa dorsale et l'extrémité des pectorales sont jaune vif.
Carnivore, la badèche de roche se nourrit de poissons (espèces de récif) et de calmars. Elle nage très bien et fonce sur sa proie qu'elle avale entière.
La badèche de roche est hermaphrodite* séquentiel, protogyne* (d'abord femelle, puis mâle) et le changement de sexe a lieu quand le poisson atteint 65 à 80 cm (entre 8 et 9 ans), alors que la maturité sexuelle est obtenue quand le poisson atteint 50 cm de longueur (vers 4 ou 5 ans).
La période de reproduction dure environ trois mois mais se produit à différentes périodes de l'année suivant les localisations. Quelques jours après la pleine lune, on observe des rassemblements importants, jusqu'à plusieurs centaines d'individus. Les mâles ont alors une livrée à tête pâle et se positionnent à côté des femelles, en produisant des sons de basse fréquence. Les couples remontent régulièrement vers la surface et expulsent leurs gamètes* avant de se séparer et de retourner vers le fond.
Les œufs et les larves* sont planctoniques* et celles-ci se déposent sur le substrat* entre une semaine et deux mois après l'éclosion. Les alevins sont alors rouges, tachés de clair.
En dehors de l'homme, les requins sont leurs principaux prédateurs.
Les juvéniles sont les proies des rascasses invasives Pterois spp.
La composition des nageoires est de XI épines et 15 à 16 rayons mous pour
la dorsale et de III épines et 10 à 12 rayons mous pour l'anale.
Le record de poids connu est de 18,5 kg pour cette espèce.
L'espérance de vie de cette espèce est de 31 ans.
C'est une espèce solitaire qui ne se regroupe qu'en période de frai.
Dans certaines régions, elle est
connue comme pouvant transmettre, lorsqu'on la mange, une intoxication de
type ciguatera*.
Depuis 2004, ce mérou est classé "NT", soit Near Threatened, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire "quasi-menacé", avec un statut de conservation jugé préoccupant. Le classement NT a été conservé en 2018. Ce constat est dû à la surpêche (à Cuba, aux Bermudes, aux îles Vierges, au Mexique et à Porto Rico), alors que les mesures de protection sont très limitées. Il est notamment pêché lors des grands rassemblements en période de frai*. Depuis 1980, les populations ont baissé de 30 %, sans qu'un revirement ne soit espéré pour les prochaines années. Il faudrait, pour enrayer cette baisse, une vraie gestion de la pêche et une protection étendue des sites de frai.
Badèche : de l'espagnol [abadejo] = lieu jaune, probablement de [abad] = abbé,
de roche : en lien avec l'habitat de ce mérou.
Mycteroperca : du grec [mykter] = nez et du grec [perke] = perche,
venenosa : du latin [venenosus] = vénéneux, car ce mérou est réputé toxique depuis longtemps (ciguatera).
Numéro d'entrée WoRMS : 273885
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Serranidae | Serranidés | 1 à 3 épines sur l’arrière de l’opercule. |
Genre | Mycteroperca | ||
Espèce | venenosa |
Livrée
Le corps est pâle, recouvert, tête comprise, de taches presque ovales et sombres, de couleur rousse, verdâtre ou même noire. Elles donnent un effet approximatif d'alignement longitudinal sur le corps.
Playa del Carmen, Mexique, 12 m
09/12/2014
Adulte
Chez les vieux individus, les larges taches ovales s'estompent et de nombreux petits points noirs apparaissent.
Playa del Carmen, Mexique, 15 m
09/12/2014
Sur fond corallien
Depuis 2004, ce mérou est classé "NT", soit Near Threatened, dans la liste rouge de l'UICN, c'est-à-dire "quasi-menacé", avec un statut de conservation jugé préoccupant. Le classement NT a été conservé en 2018. Ce constat est dû à la surpêche (à Cuba, aux Bermudes, aux îles Vierges, au Mexique et à Porto Rico), alors que les mesures de protection sont très limitées.
Cuevas, playa del Carmen, Yucatan, Mexique, entre 7 et 9 m
22/06/2022
Habitat
Les adultes de cette espèce vivent sur les zones rocheuses et les récifs coralliens, alors que les juvéniles préfèrent les étendues d'herbe à tortue.
Riviera Maya, Puerto Morelos, Mexique, 1 m
10/09/2016
Juvénile à faible profondeur
Les taches sombres sur fond clair à contour quasi rectangulaires sont caractéristiques de cette espèce. Ici, il s'agit d'un jeune chez qui la partie ventrale et la partie inférieure de la caudale sont orangées. Cette espèce n'hésite pas à se poser sur le fond.
Le Carbet, Martinique, 8 m
13/12/2016
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Sylvain LE BRIS
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
Burton M.L., Potts
J.C., Carr D.R., 2015, Age,
growth, and natural mortality of yellowfin grouper (Mycteroperca
venenosa) from the
southeastern United States, Peer
J3, e1099.
Nemeth
M.I., Schärer M.T., Appeldoorn R.S., 2007,
Observations
of Mycteroperca
venenosa
from a spawning aggregation at Mona Island, Puerto Rico,
Proceedings of the Gulf and
Caribbean Fisheries Institute, 59,
489-492.
Schärer M.T., Nemeth M.I., Mann D., Locascio
J., Appeldoorn R.S., Rowell T.J., 2012, Sound Production and
Reproductive Behavior of Yellowfin Grouper, Mycteroperca
venenosa (Serranidae) at a Spawning Aggregation,
Copeia, 1, 135-144.
Tuz-Sulub A., Brule T., Cervera-Cervera K., Espinoza-Mendez J.C., 2006, Evidence for sexual dichromatisms in spawning ag-gregations of yellowfin grouper Mycteroperca venenosa and tiger grouper Mycteroperca tigris from the southern Gulf of Mexico, J. Fish. Biol., 69(6), 1744–1755.
La page sur Mycteroperca venenosa sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase