Espèce revêtante
Aspect lisse et velouté
Oscules et canaux aquifères bien visibles
Couleur jaune pâle à verdâtre
Hymeniacidon macilenta Bowerbank, 1866
Hymeniacidon floreum Bowerbank, 1866
Raphiodesma floreum (Bowerbank, 1866)
Esperella floreum (Bowerbank, 1866)
Esperella macilenta (Bowerbank, 1866)
Carmia macilenta Gray, 1867
Raphiodesma fallaciosum Bowerbank, 1882
Esperella hamata Topsent, 1892
Mycale hamata (Topsent, 1892)
Manche, Atlantique, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce présente une large répartition géographique : mer du Nord (de la Suède à la Belgique), mer Celtique (Irlande), Manche, Atlantique Nord-Est, côtes atlantiques africaines du Maroc au golfe de Guinée en passant par les Canaries et l’archipel des Açores, ainsi que dans toute la Méditerranée.
Cette éponge se fixe sur les fonds rocheux, les épaves dans des sites où le courant peut être modéré mais aussi assez violent. Elle affectionne particulièrement les coquilles de pectinidés comme Mimachlamys varia, Thalochlamys pusio, Aequipecten opercularis ou Pecten maximus. On peut l’observer également sur les stipes de laminaires et sur certains hydraires ou ascidies solitaires. Elle vit du médiolittoral inférieur jusqu’à une quarantaine de mètres environ.
Cette espèce est revêtante, plus rarement encroûtante ou en coussinets, elle présente un aspect lisse et velouté. Sa consistance est molle. Les oscules* sont bien visibles ainsi que le réseau de canaux aquifères* exhalants qui convergent vers ces orifices. Ils sont légèrement surélevés et translucides. Les pores* inhalants sont petits et répartis sur la totalité de la surface de l’éponge. Sa couleur est très variable : jaune pâle, verdâtre, beige, plus rarement orangée ou mauve, voire rouge vif. Elle forme des plaques d’une dizaine de centimètres environ.
Clathria atrasanguinea : couleur rouge vif, épaisseur moindre, absence de sigmas dans les spicules microsclères.
Mycale contarenii : couleur grisâtre, oscules peu nombreux mais largement ouverts.
Il faut noter que beaucoup d’espèces du genre Mycale se ressemblent et qu’un examen des spicules au microscope est nécessaire afin de les identifier.
Les éponges sont des animaux filtreurs qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas en général 3 micromètres. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée* nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Les éponges sont en général hermaphrodites*, les gamètes* mâles et femelles d’une même éponge ne sont pas expulsés au même moment.
Espèce à sexes séparés, cette éponge est vivipare* et donne naissance à une larve de type « parenchymella* ». Les larves sont libérées en été, d’août à mi-octobre, au moment où la température de l’eau est la plus élevée.
- Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge mère pour se fixer un peu plus loin.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
En dehors de la présence très fréquente en épibionte* de cette éponge sur certaines coquilles de Pectinidés et sur certaines ascidies solitaires, on l’a observée, mais de façon non spécifique, en compagnie de nématodes*, d’annélides*, de petits crustacés, de pycnogonides*, d’ophiurides et même de petits poissons.
Son principal prédateur est le nudibranche doridien Rostanga rubra.
Comme tous les spongiaires, cette espèce est un animal très simple ne présentant pas de tube digestif et peu ou pas de cellules nerveuses. Elle ne se rétracte donc pas quand on la touche. Elle présente une couche de cellules externes (l’ectoderme) et une couche de cellules interne (l’endoderme), séparées par une sorte de gélatine (la mésoglée). La cavité gastrique ou cavité interne (atrium*) est tapissée de cellules ciliées (les choanocytes*, caractéristiques des spongiaires) dont les flagelles créent un courant d’eau.
La respiration se fait par filtration de l’oxygène dissous dans l’eau.
L’ectosome*, d’aspect plumeux, est composé de l’extrémité des spicules subtylostyles disposés en faisceaux à la manière de petites brosses.
Les spicules mégasclères* sont des subtylostyles, aiguilles pointues à une extrémité et dotées d’une petite tête ronde à l’autre, de 200 à 300 µm. Les microsclères* comprennent des anisochèles* palmés en forme de pinces à mors, de trois tailles différentes, des sigmas* de forme lunaire de deux tailles différentes (21-28 µm et 65-115 µm) et des toxes*, genres de petits vermicelles, de 60 à 250 µm.
Il faut noter que plusieurs éponges du genre Mycale peuvent utiliser les coquilles de Pectinidés comme support, mais dans 99% des cas cette épibiose est occasionnée par Mycale macilenta.
Mycale : francisation du nom scientifique.
maigre : peu épaisse (proposition DORIS)
Mycale : du grec [mukê] = champignon, moisissure.
macilenta : du latin [macilentus] = maigre, mince comme l’épaisseur de cette éponge.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Sous-ordre | Mycalina | Mycalines | |
Famille | Mycalidae | Mycalidés | Squelette en réseau formé de styles ou tylostyles groupés en plumets. Nombreux types de microsclères, dont des anisochèles qui peuvent se grouper en rosettes. |
Genre | Mycale (Carmia) | ||
Espèce | macilenta |
Aspect velouté
Cette espèce revêtante présente un aspect lisse et velouté.
Fort Chavagnac, rade de Cherbourg (50), 10 m
30/06/2006
Canaux aquifères
Les oscules sont bien visibles ainsi que le réseau de canaux aquifères exhalants qui convergent vers ces orifices.
Port d'Antifer, Le Havre (76)
N/A
Epibionte sur Pectinidé
La présence de cette éponge est très fréquente en épibionte sur certaines coquilles de Pectinidés, ici Mimachlamys varia.
Port d'Antifer, Le Havre (76)
N/A
Dessins de spicules sigmas
Les microsclères* comprennent, entre autres, des sigmas* (ou sigmates) de forme lunaire de deux tailles différentes (21-28 µm et 65-115 µm).
Dessins de la spiculation (fig.11, p.107). Révision des Mycale de l'Europe occidentale, tome I, fasc. III par Emile Topsent dans les annales de l'Institut Océanographique aux éditions Blondel la Rougery.
N/A
Reproduction de documents anciens
24/10/2014
Dessin de spicules toxes
Les spicules microsclères comprennent (entre autres) des toxes*, genres de petits vermicelles, de 60 à 250 µm.
Dessins de la spiculation (fig.12, p.108). Révision des Mycale de l'Europe occidentale, tome I, fasc. III par Emile Topsent dans les annales de l'Institut Océanographique aux éditions Blondel la Rougery.
N/A
Reproduction de documents anciens
24/10/2014
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Boury-Esnault N., 1971, Spongiaires de la zone rocheuse de Banyuls-sur-Mer, Vie Milieu, II – Systématique, vol. XXII, fasc. 2, sér. B, 287-350.
La page sur Mycale (Carmia) macilenta sur le site de référence de DORIS pour la vie marine : World Porifera Database
La page de Mycale (Carmia) macilenta dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN