Museau court, en trompette
Première épine, forte et barbelée, érectile
Large fanon ventral marqué d'une tache noire
Petites excroissances charnues et pointues sur la peau
Bourse à franges, poisson lime de l’Atlantique
Fringed filefish (GB), Lija de clavo (E), Peixe-porco (P)
Balistes ciliatus, Mitchill, 1818 (combinaison originale)
Monacanthus davidsonii, Cope, 1871
Monacanthus occidentalis, Günther, 1870
Monacanthus piraaca, Kner, 1867
De Terre-Neuve au sud de l'Argentine, aux Bermudes, Bahamas et Caraïbes
Zones DORIS : ● CaraïbesPrésent le long des côtes de Terre-Neuve jusqu'au sud de l'Argentine, y compris le golfe du Mexique ainsi que les Bermudes, les Bahamas et la Caraïbe.
Présent aussi dans la partie orientale de l'Atlantique, des côtes de l'Europe à celles de l'Afrique.
La bourse émeri se trouve entre 5 et 20 m de profondeur, le plus souvent dans les herbiers, mais également sur fond de sable, de débris coralliens, ou plus rarement sur des rochers. Elle se déplace communément la tête vers le bas parmi les végétaux marins.
Les juvéniles sont pélagiques et passent la première partie de leur existence flottant parmi les sargasses près de la surface.
La bourse émeri est un poisson de 10 cm à 14 cm de long (maximum 20 cm). Le corps est haut, très comprimé, le ventre est convexe et rendu extensible grâce à un large fanon.
La couleur est variable et dépend de l'habitat : dans les tons de vert quand le poisson est parmi des végétaux, brunâtre à ocre quand il est sur le récif ou le sable. Il présente des rayures irrégulières. Le fanon ventral comporte souvent une grande tache noire.
La peau est recouverte de très petites écailles qui lui donnent un aspect de cuir usé (aspect "chagriné"). Elle porte assez souvent des petites excroissances charnues et pointues.
La bourse émeri a un museau en trompette (concave), relativement court, avec une bouche petite mais dotée de dents puissantes adaptées au grignotage.
La nageoire dorsale comporte deux parties distinctes :
- une paire d'épines située un peu en arrière de l'œil : la première épine est forte, barbelée et érectile, et la seconde est peu visible car très petite ;
- une nageoire souple, située plus en arrière, supportée par des rayons non ramifiés.
Les nageoires pectorales sont peu développées. La nageoire pelvienne est rudimentaire et entourée de petites écailles qui lui donnent l'aspect d'une épine.
La nageoire caudale (= queue) est striée et de forme arrondie. Contrairement aux autres nageoires, elle est soutenue par des rayons ramifiés.
On trouve 2 à 4 paires d’épines de part et d’autre de la queue ; leur observation permet de distinguer les mâles des femelles.
En effet, chez le mâle, ces épines sont longues et recourbées vers l'avant, alors que chez la femelle, elles sont à peine plus grandes que les autres écailles, voire inexistantes.
Les ouvertures branchiales se réduisent à une petite ouverture, légèrement oblique, placée à la base des pectorales, de part et d'autre du corps.
La bourse émeri peut facilement être confondue avec la bourse élancée (Monacanthus tuckeri).
Cette dernière est toutefois plus petite (7 à 10 cm), moins massive et son museau est plus long.
La bourse émeri est omnivore. Plantes, algues et petits invertébrés divers font partie de son régime alimentaire. Elle affectionne particulièrement les petits crustacés.
Ce petit poisson trouve souvent refuge dans les gorgones et les phanérogames* marines (= herbe à tortue, herbe à lamantin…) dont il emprunte la couleur par homochromie*.
Lorsqu’elle est inquiétée, la bourse émeri change rapidement de couleur, prenant une teinte plus foncée, ou plus claire. Elle se laisse dériver parmi les gorgones et les algues, la tête vers le bas.
Poisson difficile à repérer du fait de son habileté à se camoufler mais facile à approcher par la suite. Ne prend que rarement la fuite.
Bourse : vient de la texture rigide et rugueuse de sa peau qui rappelle le cuir d'une bourse.
Emeri : car son corps est couvert de petites excroissances lui donnant l'aspect de la toile émeri, un abrasif efficace.
Monacanthus : du grec [monos] = un, unique et [acanth-] = épine, en raison de sa première épine dorsale bien développée et visible.
ciliatus : du latin [cilium], petit poil, cil. Peut-être en raison des petites excroissances qui couvrent son corps.
Numéro d'entrée WoRMS : 159497
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Tetraodontiformes | Tétraodontiformes | Groupe hétérogène mais absence d'écailles imbriquées, ouvertures branchiales réduites, bouche très peu fendue, pelviennes anormales ou absentes. |
Sous-ordre | Tetraodontoidei | Tétraodontoïdes | Mâchoires et dents transformées en "bec de perroquet". |
Famille | Monacanthidae | Monacanthidés | Bourses ou Poissons-lime. |
Genre | Monacanthus | ||
Espèce | ciliatus |
Spécimen représentatif
Toutes les caractéristiques de l’espèce sont bien visibles chez cet individu : museau pointu mais relativement court, première épine longue, grand fanon déployé, petites excroissances sur le corps. L'absence d'épine sur le pédoncule caudal laisse penser qu'il s'agit ici d'une femelle.
Pointe des Nègres, Martinique (972), 6 m
04/07/2007
En alerte
Changement de couleur éclair du clair au foncé (cf. photo précédente), épine dorsale dressée et fanon largement déployé : quelque chose intrigue soudain cette petite bourse... peut-être tout simplement un photographe trop pressant. Mais l'heure n'est pas encore à la fuite, juste à une partie de cache-cache entre les gorgones et les éponges.
Pointe des Nègres, Martinique (972), 6 m
04/07/2007
Les nageoires
Une photo pour observer les différentes nageoires et les rayons : pectorales très peu développées, pelvienne réduite à une petite épine juste devant le fanon ventral, 2ème dorsale et anale aux rayons non ramifiés, caudale striée.
Pas d'épines visibles sur le pédoncule caudal : il s'agit d'une femelle.
Pointe des Nègres, Martinique (972), 6 m
08/04/2006
Variante de couleur
Cette variante de couleur est rarement observée. Elle semble être adoptée au moment de la fuite.
Remarquer les excroissances visibles sur la face ventrale.
Pointe des Nègres, Martinique (972), 6 m
15/05/2007
Variante de couleur
Variante de couleur
Pointe des nègres (Martinique), 8m
29/05/2009
Cachée parmi les éponges
Cette bourse émeri a pris ici les couleurs des éponges avoisinantes pour se dissimuler. Ces motifs marbrés la font ressembler à la bourse élancée (Monacanthus tuckeri).
Pointe des Nègres, Martinique (972), 6 m
04/07/2007
Dans l'herbier
La tenue est toujours adaptée au paysage.
Pointe de nègres (Martinique), 4m
06/04/2008
Le long des bouts
Un "tuyau" pour qui veut rencontrer ces petits poissons: allez voir le long des bouts.
Pointe des nègres (Martinique), 9 m
23/05/2009
Rédacteur principal : Jean-Michel SUTOUR
Vérificateur : Magali PERRIN
Responsable régional : Anne PROUZET
La page de Monacanthus ciliatus sur le site de référence de Doris pour les poissons est ici : FishBase