Clam

Mercenaria mercenaria | (Linnaeus, 1758)

N° 3041

Océan Atlantique Nord, Est et Ouest, Manche, mer du Nord, Méditerranée

Clé d'identification

Coquilles grossièrement triangulaires, très épaisses, lourdes, bien gonflées
Umbo formant un crochet assez pointu vers l'avant
Deux coquilles symétriques ornées de stries de croissance
Ligament externe assez gros et bien visible
Couleur extérieure généralement brun clair à grise

Noms

Autres noms communs français

Palourde américaine, praire.
Attention, le nom "Clam" est un nom générique fréquement utilisé pour l'ensemble des espèces du genre.

Noms communs internationaux

Hard clam, northern quahog, cherry stones, little necks (GB), Chirla mercenaria (E), Amerikaanse venusschelp (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Venus mercenaria Linnaeus, 1758
Mercenaria violacea Schumacher, 1817
Venus notata Say, 1822
Venus praeparca Say, 1822
Venus obliqua Anton, 1837
Venus cyprinoides Anton, 1838
Mercenaria cancellata Gabb, 1860
Mercenaria fulgurans Tryon, 1865
Venus submercenaria Palmer, 1927
Venus ziczac Pearse, 1936
Mercenaria rutila Sternheimer, 1957

Distribution géographique

Océan Atlantique Nord, Est et Ouest, Manche, mer du Nord, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-Ouest

Mercenaria mercenaria est originaire de l'Atlantique Nord-Ouest, des côtes du Canada jusqu'au golfe du Mexique.
Mercenaria mercenaria a été importée dès le XIXe siècle sur les côtes sud et est de l'Angleterre, en Belgique et en France (Bretagne, Vendée : estuaire de la Seudre), Morbihan (estuaire du Bono) et en Méditerranée pour l'aquaculture.

Biotope

C'est une espèce fouisseuse qui peut s'enfoncer jusqu'à 15 cm dans le sédiment. On la trouve jusqu'à 10 m de profondeur sur des fonds de sable fin ou sablo-vaseux.

Description

C'est un mollusque bivalve fouisseur*, importé de la côte Est de l'Amérique du Nord, qui mesure en général entre 7 et 11 cm de longueur mais qui peut atteindre 15 cm.

Ses coquilles grossièrement triangulaires, très épaisses sont lourdes et bien gonflées. Les umbos* forment un crochet assez pointu vers l'avant, jusqu'à 2,5 cm pour les spécimens âgés. Les 2 coquilles symétriques sont ornées de stries de croissances concentriques plus rapprochées sur les bords extérieurs. La charnière présente sur chaque valve* trois dents cardinales (principales), elles servent de gonds pour l'articulation des 2 valves, et ne permettent qu'un mouvement restreint, dans un seul sens. Le ligament externe est assez gros et bien visible, ainsi que la lunule* en forme de cœur qui se trouve toujours vers la partie avant de la coquille. L'animal possède un pied* triangulaire blanc crème assez large, les 2 siphons* jaunâtres avec leurs extrémités orange brunâtre sont joints, l'extrémité du siphon inhalant, le plus proche de la charnière, est frangé de fins tentacules*. Chaque valve présente une ligne palléale* qui va d'un muscle adducteur* à l'autre avec un sinus* palléal* toujours du côté postérieur.

La couleur extérieure de ce coquillage est généralement brun clair à grise, l'intérieur étant blanc nacré avec des marques violacées autour des attaches musculaires et sur le bord extérieur de la coquille. Ce bivalve est muni d'un byssus* (ensemble de fins filaments cornés permettant la fixation d'un coquillage sur le substrat*) qui lui permet de s'ancrer sur un caillou ou sur une coquille vide enfouie dans le sédiment.

Les siphons sont soudés et vraiment courts, et à peu près du même diamètre, le siphon inhalant est le plus grand. Le bord des orifices est bordé de très petits tentacules serrés.

Espèces ressemblantes

Callista chione, le verni : coquille luisante très légèrement plus petite, environ 10 cm.

Mactra glauca, le mactre fauve : de taille presque identique, coquille luisante mais fine et cassante.

Alimentation

C'est un animal suspensivore*, qui se nourrit de particules en suspension dans l'eau. Avec ses siphons, il établit un courant d'eau et filtre les particules de plancton* (terme générique incluant toutes les particules animales ou végétales en suspension dans l'eau) pour en extraire les matières organiques ou végétales comme les algues unicellulaires dont il se nourrit.

Reproduction - Multiplication

C'est une espèce gonochorique* (les sexes sont séparés), hermaphrodite* (qui porte les organes sexuels mâles et femelles) et protandre* (individu qui change de sexe au cours de sa vie) dont la maturité sexuelle intervient à l'âge de 2 ou 3 ans ou 35 mm de longueur.
En juillet et août, les gamètes* mâles et femelles sont expulsés dans le milieu, la fécondation est donc externe, chaque reproduction génère entre 1 et 5 millions d'œufs qui vont rapidement donner des larves* planctoniques* (en suspension dans l'eau) nageuses. Après métamorphose*, la fixation sur le fond pour donner des clams juvéniles se fera entre 10 et 14 jours. Quand le jeune atteint entre 3 et 6 mm, il s'enfonce dans le sédiment et s'accroche à l'aide de son byssus. Les jeunes sont à 98 % des mâles à leur naissance, mais au terme de la 2e année, environ 50 % deviennent des femelles.

Vie associée

Ses prédateurs : les oiseaux côtiers, les étoiles de mer et les bigorneaux perceurs.

Divers biologie

Remarqué en pharmacologie pour son foie et son style cristallin (bâtonnet de mucus solidifié qui se trouve dans l'estomac), le clam contient une substance capable d'agir avec une bonne sélectivité sur les cellules cancéreuses.

Informations complémentaires

La durée de vie de ce coquillage peut atteindre 46 ans d'après une étude (Peterson 1986) sur un clam de 15 cm de longueur.

Le clam fait partie de la famille des palourdes. Cette famille comprend entre autres la Vénérupis corrugata à très forte longévité et le quahog nordique "Artica islandica" pouvant vivre plus de 400 ans (un spécimen de 410 ans ayant été pêché en Islande).

Le clam est ramassé par l'homme qui l'apprécie pour sa qualité gustative.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Dans le cadre de la pêche maritime de loisir, la taille minimale de capture de Mercenaria mercenaria, mesurée selon la plus grande dimension de la coquille, est de 4,3 cm de diamètre (JORF n°0258 du 6 novembre 2012 page 17336, texte n° 38).

Origine des noms

Origine du nom français

Praire : vient du mot provençal preire, provenant lui-même du latin [presbyter] = prêtre.
Clam : de l'anglais "Clam" qui désigne une palourde en général.

Origine du nom scientifique

Mercenaria : du latin [mercenarius] = payé, salaire, contre de l'argent.

Les amérindiens de la côte Est de l'Amérique du Nord, d'où est originaire ce coquillage, l'appelaient "quahog", ils utilisaient sa coquille épaisse pour façonner des perles utilisées pour la confection de colliers appelés "wampuns" et qui servaient de monnaie pour leurs échanges coutumiers.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire.
Sous-classe Heterodonta Hétérodontes Charnière à dents dissociées. Siphon bien développé permettant aux organismes de se nourrir et de respirer tout en restant enfouis.
Ordre Venerida Vénérides

Coquille mince, allongée, dure et costulée, bâillante à une ou aux deux extrémités. Ligament à la fois interne et externe.

Famille Veneridae Vénéridés Coquille équivalve pour la plupart des espèces. De forme ronde, ovale ou encore oblongue. Ecusson distinct, présence de stries concentriques et parfois d’éléments rayonnants
Genre Mercenaria
Espèce mercenaria

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