Jusqu’à 60 mm de longueur
10 à 12 paires distinctes de branchies en forme de touffes réparties le long du manteau
Couleur orangée
Taches blanches
Aspect verruqueux
Marionia de Blainville
Marionia (GB), Lucama a rete (I), Marionia (E D)
Tritonia tethydea delle Chiaje 1822
Tritonia decaphylla Cantraine 1835
Tritonia acuminata Costa A. 1840
Tritonia quadrilateralSchultz in Philippi 1844
Tritonia costae Vérany 1846
Tritonia meyeri Vérany 1852
Marionia berghi Vayssière 1879
Marionia affinis Bergh 1883
Méditerranée, Atlantique Est (rare)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce fut considérée comme endémique en Méditerranée, mais des individus ont été observés sur la côte basque française (Hendaye), au Portugal, à Madère (Wirtz, 1999), aux Açores (Ávila et al., 1998), et jusqu'en Angola (Gofas et al., 1985).
Vivant en eaux peu profondes et circa-littorales* de 0 à 50 m, ce nudibranche se trouve sur des fonds rocheux ou des tombants où il peut trouver sa nourriture composée d’alcyons et de gorgones.
De corps allongé, M. blainvillea peut atteindre jusqu’à 60 mm de longueur. Sa tête est cachée par un voile buccal très développé. Les rhinophores* sont ramifiés avec de courts étuis en trompette. Sur les côtés, le rebord du manteau présente 10 à 12 paires de branchies en petites touffes plumeuses. Ces branchies sont réparties assez uniformément sur la longueur du corps, derrière les rhinophores.
Ses couleurs sont variables : jaune, orange, rouge voire marron foncé. Le manteau est parsemé de taches blanches irrégulières et présente un aspect légèrement verruqueux.
Les juvéniles semblent bien plus fins en comparaison. Ils sont de couleur blanche à violette avec des nuances translucides avec un aspect lisse.
Plusieurs espèces sont semblables par la coloration au juvénile ou à l’adulte de la marionia de Blainville :
Marionia gemmi Almon, Perez & Caballer, 2018. Très proche de M. blainvillea, elle en diffère par la taille (jusqu'à 200 mm vs 60 mm) et par la couleur, fondamentalement crème avec des taches violettes et blanches éparses. M. gemmi n'a jamais les bandes dorsales rouges ou orange vif ainsi que les quelques bandes transversale blanchâtres que possède M. blainvillea.
Ses rhinophores sont entièrement beiges.
Duvauicelia lineata (éventuellement avec les juvéniles de M. blainvillea).
De couleur blanc laiteux à rosâtre, il ne dépasse pas 35 mm de longueur. Des lignes blanches relient les 6 paires de branchies grêles et un peu plumeuses. Les tentacules antérieurs sont nettement visibles et sans ramification. Ses rhinophores* sont plus longs en proportion que ceux de Marionia blainvillea. Il vit en Atlantique sur des fonds de côte rocheuse, et est rare en Méditerranée. Peut toutefois être confondu avec un juvénile de Marionia blainvillea moins “ramifié” que son aîné.
Tritonia hombergi (éventuellement avec les juvéniles de M. blainvillea).
Les juvéniles sont blancs ou incolores, les adultes sont nuancés de brun et striés de blanc. Ils peuvent atteindre 200 mm de longueur. L’adulte massif semble 2 fois plus large en proportion qu’un juvénile ou un Marionia blainvillea. Plus d’une douzaine de paires de branchies plus ou moins distinctes sur les 2 bords du manteau. Les rhinophores sont plus courts en proportion que ceux de Marionia blainvillea. Vit sur des côtes rocheuses. Seul un juvénile peut être confondu avec un Marionia blainvillea de couleur jaune pâle.
Animal carnivore qui utilise sa radula* composée de nombreuses dents montées sur un muscle flexible pour s’attaquer à diverses espèces de cnidaires dont des alcyons (Alcyonium acaule et Alcyonium palmatum), la gorgone jaune (Eunicella cavolinii), la gorgone blanche (Eunicella singularis) et la gorgone rouge (Paramuricea clavata).
Hermaphodite*
Reproduction sexuée
Comme d’autres nudibranches, cette espèce vit à proximité de sa nourriture, sur les cnidaires qu'elle consomme.
Le changement de couleur du blanc translucide au jaune, orange, rouge voire marron foncé correspond probablement à l’absorption des pigments des alcyons et gorgones ingérés.
Blainville succède en 1830 à Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) à la chaire d'histoire naturelle du Muséum de Paris, puis à celle d'anatomie comparée en 1832 après la disparition de Georges Cuvier (1769 - 1832). Si Cuvier a laissé aux sciences naturelles une œuvre considérable dont la loi de la corrélation des formes donnant ainsi à la zoologie une classification naturelle (anatomie comparée), son esprit religieux s’insurgea contre le transformisme de Lamarck et passa à côté des perspectives de l’évolutionnisme.
Marionia : genre dédié à Antoine-Fortuné Marion (1846-1900), zoologue français et professeur à Marseille.
blainvillea : espèce dédiée à Henri Marie Ducrotay de Blainville (1778-1850), professeur au Muséum de Paris, qui définit notamment l’ordre des Nudibranchia (1814). Voir "informations complémentaires".
Numéro d'entrée WoRMS : 141730
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Tritoniidae | Tritoniidés | Corps limaciforme de section carrée, une rangée de branchies de chaque côté du dos. Rhinophores* en massue avec à leur base une gaine lamelleuse ou digitée. Voile buccal digité. |
Genre | Marionia | ||
Espèce | blainvillea |
Une douzaine de paires de branchies
Les branchies en forme de touffes sont réparties par paires le long du manteau, derrière les rhinophores*.
Les Tables, Cap d'Agde, 8 m
07/2005
Couple sur le sable
Voici un biotope inattendu par rapport à ce qui est habituellement décrit pour cette espèce. Ce couple de Marionia est en train de se déplacer (voir la trace) sur le sable à proximité d'une source d'eau douce.
Cagnes sur mer (06), 37 m, près d'une source d'eau douce
24/05/2007
Voile buccal
Le voile buccal est très développé chez Marionia blainvillea. Notez les étuis en trompette qui entourent les rhinophores ramifiés.
Villefranche-sur-Mer (06), 20 m, de nuit
03/11/2006
Sur un oursin
Cet individu en exploration sur un fond rocheux, paraît intrigué par l'oursin qu'il chevauche...
Couzensa, Carnon (34), 9 m
04/2007
De nuit
On trouve fréquemment Marionia blainvillea sur les cnidaires qu'il consomme, mais ici l’animal évolue encore dans un biotope moins habituel, un lit de dictyotes (Dictyota dichotoma), une algue brune.
La Vesse (13), de nuit, 12 m
09/2005
Branchies plumeuses
Marionia blanvillea au milieu de branches de Corallium rubrum. Cette photo permet de bien distinguer la structure en touffes plumeuses des branchies.
Villefranche-sur-Mer (06), 25 m, de nuit
12/08/2005
Aspect verruqueux
Les taches blanches sur le manteau lui donnent un aspect verruqueux. Les rhinophores* sont ramifiés avec de courts étuis en trompette.
Les Tables, Cap d'Agde, 8 m
07/2005
De profil
Vue de profil du même spécimen que sur la seconde photographie. Les rhinophores* semblent se confondre avec les extrémités des branches des dictyotes.
La Vesse (13), de nuit, 12 m
09/2005
Individu marron orangé
Les différentes photos présentées sur cette fiche montrent bien la variabilité dans les couleurs de Marionia blanvillea qui peut être de jaune à rouge. Ici l'individu est plutôt marron orangé.
Cagnes sur mer (06), 37 m, près d'une source d'eau douce
24/05/2007
Juvénile
Un juvénile sur une branche la gorgone orangée Leptogorgia sarmentosa. Il est de couleur blanche à violette avec des nuances translucides et un aspect lisse.
L'Ocell, Cerbère, France , 13 m
04/07/2002
Juvénile
Cet individu juvénile est très transparent.
Golfe-Juan (06), 15 m, début de nuit
20/09/2006
Ponte
Cet individu de Marionia blainvillea a entortillé sa ponte, rose saumoné, autour d'une branche de gorgone morte et colonisée par l'alcyon encroûtant Parerythropodium coralloides.
Couzensa, Carnon (34), 9 m
03/2007
Rédacteur principal : Eric DRIANCOURT
Vérificateur : Michel BARRABES
Vérificateur : Michel PEAN
Responsable régional : Michel PEAN
Ávila S., Azevedo J., Gonçalves J., Fontes J. & Cardigos F., 1998, Checklist of the shallow-water marine molluscs of the Azores: 1- Pico, Faial, Flores and Corvo, Açoreana, 8, 487-523.
Wirtz, P., 1999. Opisthobranch molluscs from the archipelago of Madeira, Vita Marina, 46, 1–18.
Rudman, W.B., 2001 (October 1) Marionia blainvillea (Risso, 1818). [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.