Mangélie de Pacini

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Méditerranée

Cette espèce est présente dans quasiment toute la Méditerranée. En Méditerranée orientale, on peut la rencontrer par exemple en mer de Marmara et en mer Égée. Dans le bassin occidental, on la connaît dans l'Adriatique, sur les côtes tunisiennes, en mer Ligure et les côtes françaises adjacentes, aux Baléares...
Dans le proche Atlantique, l'espèce est citée pour les îles Canaries (Hernandez & al., 2011, Gofas & al., 2011) mais cela demande confirmation.

Biotope

C'est une espèce de l’infralittoral*, commune sous les pierres et dans les espaces coquilliers entre les posidonies.

Description

La coquille est fusiforme, solide, brillante à suture marquée. La hauteur moyenne est de 6 mm.
La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est multispirale* de 3,5 tours, environ, le premier tour est blanc, les autres de couleur brun foncé.
La téléoconque* (ensemble composé des autres tours) de 4 tours comporte 8 à 10 côtes axiales (relief) légèrement sinueuse, sans sculpture spiralée.
L’espace entre les côtes est aussi large que celles-ci.
L’ouverture est étroite, allongée et se termine par un canal siphonal* court, largement ouvert. A l’intérieur de l’ouverture, deux taches noires caractéristiques. L’encoche labiale* est large. Le labre externe est épaissi et une dent caractéristique est présente à l’avant du sinus labial.
Il n’y a pas d’opercule*.
La couleur de la coquille est blanche à ivoire, ornée de fines lignes spiralées marron et avec une bande noire sous-suturale.

Le corps de l'animal est hyalin* avec des taches blanches.
Le siphon* est orné de points jaunâtres. Les tentacules* oculaires sont courts tronqués et portent les yeux noirs à leur extrémité.

Espèces ressemblantes

Parmi les espèces du genre, Mangelia paciniana peut principalement être confondue avec les espèces dont la sculpture spirale est absente.

• Mangelia multilineolata (Deshayes, 1835) : elle diffère par sa protoconque paucispirale*, les lignes horizontales plus larges et l’absence de taches noires à l’intérieur de l’ouverture.
• Lyromangelia taeniata (Deshayes, 1835) : sa protoconque est paucispirale, avec une bande large brun foncé au milieu du dernier tour.
• Pseudomangelia vauquelini (Payraudeau, 1826) : elle diffère de M. paciniana par son profil anguleux.
• Mangelia pontica Milaschewitsch, 1908 : elle est de petite dimension (autour 5 mm) avec de grosses côtes axiales. Sa distribution couvre la mer Noire, la mer de Marmara, l'Adriatique croate, etc. Elle n'est pas présente dans le bassin méditerranéen occidental.

Alimentation

Comme tous les membres de la super-famille des Conoidés, les Mangelia et genres affins* sont des espèces prédatrices. Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont elles se nourrissent.

Leur régime alimentaire semble être constitué principalement d’Annélides polychètes.

Reproduction - Multiplication

Les sexes sont séparés (espèce gonochorique*). Les œufs sont rassemblés dans des capsules ovigères*, fixées à un support. Les œufs sont répartis uniformément dans les capsules.

Les larves* véligères* ont une vie planctonique* longue. Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille, qui possède une protoconque multispirale (voir § Informations complémentaires).

Informations complémentaires

Les Mangelia et genres alliés méditerranéens peuvent avoir deux types de protoconque :

• Une protoconque paucispirale, de 1 à 2 tours, témoignant d’un développement larvaire dit lécithotrophique*. Ce stade de développement est court. Les larves véligères* peuvent passer quelques minutes à quelques jours sans se nourrir, ni grandir et se retrouvent proches de leur lieu d’éclosion.
• Une protoconque multispirale, de 2,5 à 3,5 tours témoignant d’un développement larvaire dit planctotrophique*. Les larves se déplacent au gré des courants marins, se nourrissent du plancton* et peuvent ainsi coloniser des espaces beaucoup plus lointains.

L’espèce fossile est connue depuis le Pliocène inférieur (de 5,33 Ma = réouverture du détroit de Gibraltar, à 3,60 Ma) en Méditerranée "centrale" (Italie). On ne la connaît en Méditerranée occidentale, dans le bassin d’Estepona (sud de l'Espagne, province actuelle de Malaga) que depuis le Pléistocène supérieur (env. 120 000 ans à 11 700 ans).

Origine des noms

Origine du nom français

Mangélie de Pacini : francisation du nom scientifique.
L’espèce est dédiée à Pasquale Pacini (1796-1851) professeur d’histoire naturelle à l’université de Palerme de 1839 à 1842.

Origine du nom scientifique

Mangelia : anciennement Mangilia, le genre est dédié à Giuseppe Mangili (1767-1829), naturaliste italien, membre de l'Académie des Sciences de Turin.
Mangelia reste la forme valide selon les règles de la nomenclature zoologique. Le genre a été établi par Antoine Risso en 1826 dans son ouvrage « Histoire naturelle des principales productions de l’Europe méridionale ».

Paciniana : latinisation du nom propre Pacini, l’espèce lui étant dédiée (voir § Origine du nom français, supra).

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 139280