Grandes colonies en buisson
Tiges, branches et rameaux de couleur noire
Hydraire-buisson urticant, hydraire de Clarke
Clarke's hydrozoan, black stinging bush hydroid, black stinger (GB)
Lytocarpus clarkei Nutting, 1900
L'espèce a aussi été rangée dans les genres Lytocarpia et Nematophorus. Les genres Nematophorus Clarke, 1879 et Lytocarpus Allman, 1883, ont été mis en synonymie avec le genre Machrorhynchia qui a l'antériorité (Kirchenpauer, 1872).
Macrorhynchia robusta, nom parfois trouvé dans la littérature, n'est pas un synonyme mais le nom d'une autre espèce d'Aglaophéniidé, assez mal connue.
Atlantique tropical Est et Ouest.
Zones DORIS : ● CaraïbesOn trouve cette espèce dans l’Atlantique Ouest, dans tout le bassin caraïbe, jusqu’aux Bahamas.
Dans l’Atlantique Est, elle est signalée au Cap Vert.
C'est une espèce récifale, poussant sur la roche ou des bio-concrétions, de 15 à 360 m.
Elle préfère les zones exposées au courant.
Macrorhynchia clarkei pousse en grandes colonies foisonnantes, immédiatement remarquables par leur couleur noire.
Les tiges (20 à 30 cm de haut, voire plus) sont solidement ancrées au substrat grâce à un réseau de tubes ramifiés (hydrorhizes*) similaires à des racines de plantes.
La tige et les branches sont épaisses, constituées par l’apposition de nombreux tubes (la colonie est dite polysiphonique*), conférant ainsi une certaine rigidité à la colonie. Les extrémités des tiges et des branches peuvent être recourbées.
La tige principale donne naissance à des branches latérales disposées dans un même plan, de façon alterne plus ou moins irrégulière. Les branches peuvent se diviser encore à leur tour pour donner des branches secondaires, plus rarement tertiaires.
La tige et les branches donnent naissance, alternativement de part et d'autre, à de fins rameaux (les hydroclades*), disposés comme les barbules d’une plume. Chaque hydroclade est composé d’une succession de petits segments portant chacun une logette (hydrothèque*) dans laquelle les polypes nourriciers ou hydranthes* peuvent se rétracter. Ces hydrothèques sont en forme de coupe, dont le bord est constitué de 9 dents arrondies.
Chaque hydrothèque est protégée par 3 polypes défensifs (nématophores*) contenus dans des logettes appelées nématothèques*. Il y a une nématothèque médiane située à la base de chaque hydrothèque, ainsi qu’une paire de nématothèques latérales qui flanquent l’hydrothèque.
Sa couleur noire et sa grande taille la rendent suffisamment remarquable pour éviter toute confusion avec d’autres espèces.
C'est une espèce microphage*, qui se nourrit du plancton* capturé dans le courant.
Les colonies fertiles sont reconnaissables grâce à la formation, au niveau des branches, de structures en forme de panier appelées pseudo-corbules, par analogie avec les corbules typiques présentes chez le genre Aglaophenia. Ces formations sont issues de la modification spécifique de certains groupes d’hydroclades. Les pseudo-corbules se recourbent autour des gonothèques et protègent ainsi les gamètes*.
Le moyen de dispersion des gamètes n’a pas été étudié chez cette espèce, encore très peu connue.
Les grandes tiges de Macrorhynchia clarkei peuvent être le support d'épibiontes* divers : bryozoaires, autres hydraires.
Certains spécimens ont tendance à être moins foncés de couleur, avec des rameaux plus souples. Ceci semble lié à la présence en plus ou moins grandes quantités de granules pigmentaires noirs dans toutes les cellules du coenosarc*.
Attention, espèce fortement urticante !
Le nom de "buisson noir" est proposé pour sa couleur typiquement très foncée.
Macrorhynchia : du grec [macro-] = grand ; et [rhyncho-] = groin, bec. Hydraire à bec d'oiseau, donc, à cause des nématothèques* saillantes qui pointent sous chacune des hydrothèques*.
clarkei : l’espèce a été nommée ainsi d’après Samuel Fessenden Clarke (1851-1928), naturaliste américain, qui a travaillé entre autres sur les hydraires.
Numéro d'entrée WoRMS : 117304
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Leptothecata / Leptomedusa | Leptothécates / Leptoméduses | Hydroïdes coloniaux dont les polypes sont protégés par une enveloppe chitineuse, la thèque. Méduses (quand elles existent) aplaties, parfois de grande taille, portant des statocystes sur le bord de l’ombrelle, et des gonades sur les canaux radiaires. |
Famille | Aglaopheniidae | Aglaophéniidés | |
Genre | Macrorhynchia | ||
Espèce | clarkei |
Grande taille
L'hydraire buisson noir apprécie les zones de fort courant.
Le Sous-Marin, Martinique Nord
23/10/2004
Buisson foisonnant
Les branches ramifiées s'étalent largement dans le courant.
Le Diamant, Martinique sud, 20 m
05/10/2008
Plumes noires
Les hydroclades régulièrement espacés simulent les barbules d'une plume.
Le Sous-Marin, Martinique Nord, 18 m
10/05/2009
Noir c'est noir !
Macrorhynchia clarkei est remarquable par sa pigmentation très foncée.
Port-Louis, Guadeloupe
05/12/2008
Structures reproductrices
Les rameaux épaissis et recroquevillés sont appelés pseudo-corbules, par analogie avec les corbules* des Aglaophenia, et abritent les gonothèques.
Martinique
Romain (OCEANvironnement) FERRY
2011
Pseudo-corbules
A ce jour on ignore si Macrorhynchia clarkei produit directement des gamètes à l'intérieur des gonothèques ou si, comme l'espèce voisine M. philippina, elle libère des médusoïdes qui disperseront leurs produits sexuels dans l'eau de mer.
Martinique
Romain (OCEANvironnement) FERRY
2011
Tiges ramifiées
Les branches s'insèrent alternativement de part et d'autre de la tige.
Playa del Carmen, Mexique
20/01/2007
Rédacteur principal : Horia GALEA
Vérificateur : Anne PROUZET
Responsable régional : Anne PROUZET
Ansín Agís, J., Ramil, F. Vervoort, W., 2001, Atlantic Leptolida (Hydrozoa, Cnidaria) of the families Aglaopheniidae, Halopterididae, Kirchenpaueriidae and Plumulariidae collected during the CANCAP and Mauritania-II expeditions of the National Museum of Natural History, Leiden, the Netherlands. Zoologische Verhandelingen, Leiden, 333, 1– 268.
Nutting C.C., 1900, American hydroids. Part I. The Plumularidae, Special Bulletin of the United States National Museum, 4(1), 1–285. (sous le nom de Lytocarpus clarkei)
Vervoort W., 1959, The Hydroida of the tropical west coast of Africa, Atlantide Report, 5, 211–332.
Vervoort W., 1968, Report on a collection of Hydroida from the Caribbean region, including an annotated checklist of Caribbean hydroids, Zoologische Verhandelingen, Leiden, 92, 1–124.
La page de Macrorhynchia clarkei dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN