Mesure 6 à 7 cm
Ensemble du corps jaune ou orange
Partie supérieure dorsale rouge, traversée par une ligne blanche continue
Antennes et antennules longues et blanches
Rostre court et blanc
Uropodes bordés de chaque côté par une fine bande blanche
Pattes ambulatoires translucides et orangées
Maxillipèdes blancs dans leur partie terminale
Crevette nettoyeuse, crevette rouge nettoyeuse, crevette barbier
Cleaner shrimp, redbacked cleaner shrimp, lady cleaner shrimp, redline shrimp, scarlet-striped cleaning shrimp, white banded cleaner shrimp (GB), Atlantische Putzergarnele, Weissband Putzergarnele (D), Camarón limpiador de banda blanca, gamba limpiadora de raya blanca del Atlántico, Lady escarlata (E), Gamberetto pulitore giallorosso (I), Roodgele poetsgarnaal (NL), Camarão limpador (P)
Hippolysmata grabhami (Gordon, 1935)
Atlantique, Caraïbes, Macaronésie
Zones DORIS : ● CaraïbesLe premier spécimen décrit a été trouvé à Madère.
Lysmata grabhami fréquente les côtes du golfe du Mexique et de la mer des Caraïbes, de l'Atlantique Est et de l'Atlantique Ouest. Précisément, d'est en ouest, on la trouve dans l'Archipel des Canaries, au Cap Vert, à Madère, en Guinée équatoriale, à l'île de l'Ascension, aux rochers Saint Pierre et Saint Paul, aux Keys de Floride, aux Bahamas, aux Bermudes. Récemment, elle a été observée plus au sud, sur les côtes brésiliennes à proximité de Espirito Santo et dans les eaux océaniques à proximité des îles Trindade.
Les signalements de Lysmata grabhami dans l'Indo-Ouest Pacifique correspondent à Lysmata amboinensis.
La crevette barbier de Grabham a été observée jusqu'à 55 m de profondeur.
Bien que relativement peu timide, elle préfère les endroits sombres où elle s'agrippe la tête en bas, mais se déplace volontiers en pleine lumière.
On la trouve en général dans les grottes ou anfractuosités où elle attend la visite de poissons à nettoyer. Ces derniers s'y rendent spontanément et régulièrement pour lui confier l'élimination de parasites ou le nettoyage de plaies sur leur corps.
La crevette barbier de Grabham mesure 6 à 7 cm sans les antennes. L'ensemble du corps (céphalothorax* et abdomen) varie du jaune au orange. La partie supérieure dorsale est rouge et traversée par une ligne blanche continue qui débute sur le rostre* et se termine à la base du telson* (prolongement postérieur de l'abdomen). Les uropodes* (appendices de l'abdomen au niveau du telson) sont bordés de chaque côté par une fine bande blanche.
Le rostre est court et sa pointe atteint rarement le bord terminal du second segment antennulaire*. Les antennes* et antennules* sont très longues et blanches.
Les pattes ambulatoires* sont translucides et orangées. La 3e paire de maxillipèdes* (pattes-mâchoires) est bien développée ; sa moitié distale est du même blanc que les antennes et antennules.
On peut confondre la crevette barbier de Grabham avec la crevette barbier d'Amboine (Lysmata amboinensis), sa sœur jumelle, qui vit dans l'océan Pacifique tropical. La principale différence visible en plongée entre ces deux crevettes se situe au niveau de la coloration du telson. La ligne centrale blanche de la crevette barbier de Grabham est continue jusqu'au bout du telson, alors que celle de la crevette barbier d'Amboine se termine au début du telson. Les uropodes* de la crevette barbier de Grabham sont bordés sur leur côté externe par une fine ligne blanche continue alors que ceux de la crevette barbier d'Amboine sont bordés de deux taches blanches.
Cette crevette nettoyeuse se nourrit des parasites accumulés dans la bouche, les branchies ou écailles des poissons. Mais cela ne suffit pas à l'alimenter. Omnivore, la crevette barbier de Grabham se satisfait de tout ou presque, capturant les proies nageant ou flottant entre deux eaux. Elle a une préférence pour les crustacés et n'hésite pas à capturer ceux qui passent à portée de ses pinces.
La crevette barbier de Grabham est hermaphrodite* protandre* puis simultanée. Elle fonctionne d'abord comme un mâle, puis lorsque sa taille augmente, elle porte les deux sexes.
Chez les crevettes du genre Lysmata, les spermatozoïdes* sont immobiles. Ils sont contenus dans des boudins transparents appelés spermatophores* et collés lors de l'accouplement sur les derniers sternites* thoraciques (partie ventrale entre le céphalothorax* et l'abdomen) de la femelle. La fécondation est externe et intervient peu après une mue, au moment de la ponte, lorsque les ovocytes* sont transférés par la femelle des orifices sexuels femelles situés à la base de la troisième paire de pattes aux pléopodes* (appendices servant à la nage). Les ovocytes sont collés par des filaments sur les soies en crochet dites ovigères*.
Les mouvements très fréquents des pléopodes permettent l'oxygénation des œufs. Les œufs sont de couleur turquoise avant de passer au jaune puis à l'orange peu avant l'éclosion. Il semblerait qu'il y en ait environ 400. L'incubation est d'environ 15 jours (selon la température) et l'éclosion, qui précède de peu la mue, a lieu en général la nuit, mais peut durer jusqu'à 24 h. Les larves* sont alors éjectées des œufs grâce à de fortes vibrations des pléopodes. La larve, de forme zoé*, mesure 2 à 3 mm de long.
Le thorax des larves est orange, couleur carotène, car rempli d'une substance vitelline* qui va leur permettre de se développer quelque temps sans s'alimenter.
La crevette barbier de Grabham vit en symbiose avec les murènes, mérous et autres poissons. Elle agite lentement ses antennes pour attirer les poissons à nettoyer. Il se peut qu'elle soit mangée lorsqu'elle s'introduit dans la bouche du poisson à nettoyer, mais cela reste exceptionnel.
On les trouve souvent par deux près de l'anémone américaine (Telmatactis cricoides).
L'espérance de vie de la crevette barbier de Grabham est de 3 à 5 ans.
Cette espèce a tendance à vivre en petits groupes et n'est agressive ni avec ses congénères ni avec les autres espèces qu'elle côtoie.
La crevette barbier de Grabham est exploitée en aquariophilie.
Elle ne présente pas d'intérêt culinaire particulier, même si elle est consommable.
Elle dispose d'une paire d'yeux pédonculés qui lui permettent de voir dans toutes les directions.
Crevette barbier : ce nom est attribué aux crevettes nettoyeuses du genre Lysmata, en référence à leur habitude de se poser devant la bouche des poissons afin de les nettoyer des parasites. L'équipe DORIS propose d'y ajouter "de Grabham" afin de la distinguer des autres espèces du même genre.
Lysmata : nom d'origine indéterminée, peut-être issu de la mythologie grecque. Ce nom a été donné par Risso en 1816 en remplacement de Melicerta attribué à l'époque à une méduse puis ultérieurement à un rotifère (l'embranchement des rotifères est constitué de petits animaux planctoniques ou parasites vivant en eau douce ou salée).
grabhami : espèce dédiée au médecin et botaniste britannique Dr. Michael Comport Grabham (1840-1935) qui a trouvé le premier spécimen.
Numéro d'entrée WoRMS : 107524
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Pleocyemata | Pléocyémates | Incubation des œufs sous l'abdomen. |
Famille | Hippolytidae | Hippolytidés | |
Genre | Lysmata | ||
Espèce | grabhami |
Vue dorsale
La partie supérieure dorsale rouge est traversée par une ligne blanche continue. Les antennes et antennules sont longues et blanches.
Sal (Cap Vert), 20 m
09/09/2012
En Martinique
L'espèce est bien présente dans la zone DORIS.
Anse Chaudière, Martinique, 6 m
05/07/2007
Dessin du telson
La ligne centrale blanche de la crevette barbier de Grabham est continue jusqu'au bout du telson. Les côtés externes des uropodes sont bordés d'une fine ligne blanche.
Costa del silencion (Tenerife), 19 m,
23/07/2015
Vue latérale
L'ensemble du corps (céphalothorax et abdomen) varie du jaune à l'orange.
Canico (Madère), 8 m
02/08/2014
Autre profil
La couleur du corps de ce spécimen est très claire. Il est possible que ces différences de couleur soient liées à la proximité de la mue.
Los champiñones (Tenerife), 32 m
01/08/2012
Attente d’un « client »
La crevette barbier de Grabham bouge peu mais agite lentement ses antennes pour attirer les poissons qui doivent être nettoyés.
Roncadores del faro (Tenerife), 19 m
29/07/2013
Deux spécimens sous un surplomb
Elle affectionne les endroits sombres où elle s'agrippe la tête en bas, mais se déplace volontiers en pleine lumière.
Dominique, 8 m
10/08/2015
En pleine activité de déparasitage sur un mérou
Cette photo a été prise sous le ponton qui sert au chargement du sel sur les bateaux. On y voit la Lysmata grabhami pénétrer jusque dans les ouïes de son « client », pour le déparasiter.
Bonaire (Antilles néerlandaises), 8 m
04/05/2012
Trilogie
En nettoyage avec sa murène préférée près de l'anémone américaine.
Pointe Flamengo (Cap Vert), 17 m
10/04/2015
Sur le sol en pleine lumière
En association avec l'anémone américaine (Telmatactis cricoides)
Las Galletas (Tenerife), 32 m
01/08/2012
Gros plan
La crevette barbier de Grabham dispose d'yeux pédonculés lui permettant de voir dans toutes les directions. Les maxillipèdes (pattes-mâchoires) sont blancs dans leur moitié terminale.
Punta Luna (Tenerife), 22 m
10/08/2015
Au travail
Déparasitage d'une pastenague près du safran d'une épave.
El Estorne, Las Galletas, Tenerife, Espagne, 22 m
10/07/2014
Rédacteur principal : Annie SUBRA
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable régional : Sylvie HUET
Bruce A. J., 1974, On Lysmata grabhami (Gordon), a Widely Distributed Tropical Hippolytid Shrimp (Decapoda, Caridea), Crustaceana, 27(1), 107-109.
Kassuga A. D., Diele K., Hostim-Silva M., 2015, New records of the striped cleaner shrimp Lysmata grabhami (Gordon, 1935) from Brazil, Southwestern Atlantic, Brazilian Journal of Biology, 75(4), 936-939.
Manning R.B., Chace F.A. Jr, 1990, Decapod and stomatopod Crustacea from Ascension Island, south Atlantic Ocean, Smithsonian Contributions to Zoology, 503, 1-91.
Wirtz P., 1997, Crustacean symbionts of the sea anemone Telmatactis cricoides at Madeira and the Canary Islands, Journal of Zoology, 242, 799-811.
La page de Lysmata grabhami dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN