Coquille allongée
Ouverture inférieure à la moitié de la hauteur totale de la coquille
Dernier tour de la coquille large, ventru, plus clair
Limnée stagnale, grande lymnée des étangs
Swamp lymnaea, great pond snail (GB), Lumaca di stagno (I), Spitzschlammschnecke (D), Poelslak (NL)
Helix stagnalis Linnæus, 1758
Limneus lacustris Studer, 1820
Europe, nord de l’Asie et Amérique du Nord
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestCommune en France, on la trouve dans toute l’Europe, en Asie du Nord et en Amérique du Nord.
Au Québec, elle est présente de la baie James jusqu'au sud-ouest de la province.
Les limnées affectionnent les milieux benthiques* (les fonds), riches en éléments nutritifs (algues, végétaux aquatiques et matière organique). Elles préfèrent les eaux lentes et fraîches.
Formée d’une spire aiguë, la coquille est allongée avec une ouverture de hauteur inférieure à la moitié de la hauteur totale de la coquille. C’est la plus grande des limnées, cette coquille peut mesurer 50 à 60 mm de hauteur pour 25 à 30 mm de large. Elle comporte 7 à 8 tours, le dernier étant plus large et ventru.
De couleur brune, striée, cette coquille présente un dernier tour plus clair.
L'animal rampe, sur le fond, ou à l’envers, sous la surface de l’eau à l'aide d'un pied musculeux ovale muni de deux tentacules triangulaires plats à l’avant.
La limnée ne possède pas d'opercule*.
L’identification des limnées peut se faire par observation de la coquille, mais nécessite le plus souvent une dissection (anatomie de l’appareil génital en particulier).
Un "complexe" Stagnicola palustris a été défini suite aux travaux de Jackiewicz (1959, 1962, 1988, 1991). D’après Falkner (1995) trois espèces de ce groupe seraient présentes sur le territoire français : Stagnicola corvus, S. fuscus et S. palustris, caractérisées par une coquille plus petite (jusqu’à 35 mm de hauteur) avec un dernier tour à peine ventru.
Stagnicola glaber a une coquille ne dépassant pas 22 mm de hauteur, avec une petite ouverture.
Galba truncatula a une coquille de moins de 12 mm de hauteur. La spire, caractéristique, forme des marches d’escalier.
Les limnées se nourrissent surtout de végétaux aquatiques, souvent en décomposition, qu’elles broutent grâce à leur radula*, sorte de « langue » râpeuse. Mais elles peuvent, occasionnellement, se nourrir de tous autres déchets organiques (plantes mortes, cadavres de poissons…).
Ces animaux sont hermaphrodites* (à la fois mâle et femelle) et se reproduisent par fécondation croisée, toujours interne. Alors que la plupart des gastéropodes pulmonés se reproduisent généralement par deux en étant simultanément mâle et femelle, les lymnées ne le peuvent pas car leurs orifices génitaux mâle et femelle sont assez éloignés l'un de l'autre. De ce fait, il y a en général, trois individus où celui du milieu agit, à la fois, comme mâle et femelle alors que les deux autres fonctionnent uniquement comme mâle ou comme femelle. Très souvent, les lymnées forment de véritables chaînes flottantes où les individus qui ne sont pas aux extrémités, peuvent être à la fois fécondants et fécondés.
Ils pondent une cinquantaine d'œufs adhésifs, regroupés en boudins muqueux de 3 à 5 cm de long, sur les feuilles des plantes aquatiques. L’éclosion de l’œuf a lieu au bout de 15 à 30 jours selon la température de l’eau. Il en sort une larve* au stade véligère*.
Elle est l'hôte de Trichobilharzia sp., parasite d'oiseaux, dont les larves* cercaires provoquent chez l'homme des démangeaisons cutanées et des infections (dermatite des baigneurs).
La limnée abrite aussi un des stades de développement de la grande douve, Fasciola hepatica (distomatose hépatique).
La respiration est pulmonée et ces animaux doivent remonter en surface pour respirer, lorsque l’eau est mal oxygénée, grâce à une petite ouverture située sur le côté droit de l’animal, le pneumostome*, qui mène à la cavité pulmonaire. Ils utilisent souvent les plantes pour leur ascension.
En eau bien oxygénée, le gastéropode peut absorber l’oxygène par la peau.
Les lymnées sont capables de se déplacer sous la surface de l’eau, grâce à un dépôt de mucus.
Elles peuvent vivre assez longtemps à l'air libre. Lorsque leur mare s'assèche l'été, elles s'enfoncent dans la vase, ferment l'ouverture de leur coquille par un épiphragme* et peuvent subsister très longtemps à l'état de vie ralentie.
Commune dans toute l’Europe, la grande lymnée a été acclimatée en Amérique du Nord.
Limnée ou lymnée : à partir du nom scientifique,
des étangs : indique sa préférence pour les eaux calmes.
Lymnaea : du grec [lymnaios] ou [limnaios] = qui vit dans les marais,
du latin [Lymn-] ou [limn-] = eau stagnante, marais.
stagnalis : du latin [stagnālis, e] = d'étang.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Hygrophila | Hygrophiles | |
Famille | Lymnaeidae | Lymnéidés | |
Sous-famille | Lymnaeinae | Lymnaeinés | |
Genre | Lymnaea | ||
Espèce | stagnalis |
Limnée
L'animal, lorsqu'il n'est pas dérangé, sort sa tête prolongée des deux tentacules plats et triangulaires.
Bassin Acorus, Autoreille (70)
18/04/2007
Déplacement sous la surface
On remarque la différence de coloration de la coquille, le dernier enroulement étant plus clair. Le pied, musculeux, glisse sous la surface de l'eau.
Bassin Acorus, Autoreille (70)
18/04/2007
Limnée et planorbe
La limnée (à gauche) présente une coquille allongée avec une dernière spire large et plus claire. La planorbe (à droite) a une coquille aplatie.
Bassin Acorus, Autoreille (70)
18/04/2007
Tête et tentacules déployés
La dernière spire est large, plus claire que le reste de la coquille généralement brun sombre.
Bassin Acorus, Autoreille (70)
18/04/2007
Promenade dans la végétation
La tête est bien sortie de la coquille avec une forte torsion. La coquille sera ramenée en ligne lorsque la prise du pied sera bien assurée.
Bassin Acorus, Autoreille (70)
18/04/2007
A la recherche de nourriture
De chaque côté et à l'avant du pied se déploient deux tentacules triangulaires et aplatis.
Bassin Acorus, Autoreille (70)
18/04/2007
Pied et pneumostome
Le large pied est bien visible, ainsi que la bouche à droite et le pneumostome largement ouvert sur le bord droit de la coquille.
Bassin Acorus, Autoreille (70)
18/04/2007
A l'envers
Les limnées sont capables de se déplacer sous la surface de l’eau, grâce à un dépôt de mucus.
Bassin Acorus, Autoreille (70)
18/04/2007
Sur la vase
Cette limnée se déplace sur la vase, en bordure de plage, dans une zone proche de la végétation, laissant un petit nuage sur son passage.
Plage de Portalban, lac de Neuchâtel (Suisse), 1 m
12/07/2009
Vers la surface
Cette limnée qui a besoin d'air, remonte lentement vers la surface.
Fontaine Colette, lac d'Orient (10), 2 m
04/07/2010
Limnée et gyrin
Broutant le substrat, les tentacules triangulaires de cet individu sont bien visibles.
Bassins Acorus, Autoreille (70), 30 cm
22/04/2011
Yeux
Les yeux sont situés à la base des tentacules, du côté interne.
Bassins Acorus, Autoreille (70), 30 cm
22/04/2011
Lymnée et sa ponte
Les limnées pondent une cinquantaine d'œufs adhésifs, regroupés en boudins muqueux de 3 à 5 cm de long, sur les feuilles des plantes aquatiques.
Cahors (46)
17/07/2012
Rédacteur principal : Michel KUPFER
Vérificateur : Jean-Pierre HEROLD
Responsable régional : Michel KUPFER
La page de Lymnaea stagnalis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN