Limnée des étangs

Lymnaea stagnalis | (Linnaeus, 1758)

N° 509

Europe, nord de l’Asie et Amérique du Nord

Clé d'identification

Coquille allongée
Ouverture inférieure à la moitié de la hauteur totale de la coquille
Dernier tour de la coquille large, ventru, plus clair

Noms

Autres noms communs français

Limnée stagnale, grande lymnée des étangs

Noms communs internationaux

Swamp lymnaea, great pond snail (GB), Lumaca di stagno (I), Spitzschlammschnecke (D), Poelslak (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Helix stagnalis Linnæus, 1758
Limneus lacustris Studer, 1820

Distribution géographique

Europe, nord de l’Asie et Amérique du Nord

Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-Ouest

Commune en France, on la trouve dans toute l’Europe, en Asie du Nord et en Amérique du Nord.
Au Québec, elle est présente de la baie James jusqu'au sud-ouest de la province.

Biotope

Les limnées affectionnent les milieux benthiques* (les fonds), riches en éléments nutritifs (algues, végétaux aquatiques et matière organique). Elles préfèrent les eaux lentes et fraîches.

Description

Formée d’une spire aiguë, la coquille est allongée avec une ouverture de hauteur inférieure à la moitié de la hauteur totale de la coquille. C’est la plus grande des limnées, cette coquille peut mesurer 50 à 60 mm de hauteur pour 25 à 30 mm de large. Elle comporte 7 à 8 tours, le dernier étant plus large et ventru.
De couleur brune, striée, cette coquille présente un dernier tour plus clair.
L'animal rampe, sur le fond, ou à l’envers, sous la surface de l’eau à l'aide d'un pied musculeux ovale muni de deux tentacules triangulaires plats à l’avant.
La limnée ne possède pas d'opercule*.

Espèces ressemblantes

L’identification des limnées peut se faire par observation de la coquille, mais nécessite le plus souvent une dissection (anatomie de l’appareil génital en particulier).

Un "complexe" Stagnicola palustris a été défini suite aux travaux de Jackiewicz (1959, 1962, 1988, 1991). D’après Falkner (1995) trois espèces de ce groupe seraient présentes sur le territoire français : Stagnicola corvus, S. fuscus et S. palustris, caractérisées par une coquille plus petite (jusqu’à 35 mm de hauteur) avec un dernier tour à peine ventru.

Stagnicola glaber a une coquille ne dépassant pas 22 mm de hauteur, avec une petite ouverture.

Galba truncatula a une coquille de moins de 12 mm de hauteur. La spire, caractéristique, forme des marches d’escalier.

Alimentation

Les limnées se nourrissent surtout de végétaux aquatiques, souvent en décomposition, qu’elles broutent grâce à leur radula*, sorte de « langue » râpeuse. Mais elles peuvent, occasionnellement, se nourrir de tous autres déchets organiques (plantes mortes, cadavres de poissons…).

Reproduction - Multiplication

Ces animaux sont hermaphrodites* (à la fois mâle et femelle) et se reproduisent par fécondation croisée, toujours interne. Alors que la plupart des gastéropodes pulmonés se reproduisent généralement par deux en étant simultanément mâle et femelle, les lymnées ne le peuvent pas car leurs orifices génitaux mâle et femelle sont assez éloignés l'un de l'autre. De ce fait, il y a en général, trois individus où celui du milieu agit, à la fois, comme mâle et femelle alors que les deux autres fonctionnent uniquement comme mâle ou comme femelle. Très souvent, les lymnées forment de véritables chaînes flottantes où les individus qui ne sont pas aux extrémités, peuvent être à la fois fécondants et fécondés.
Ils pondent une cinquantaine d'œufs adhésifs, regroupés en boudins muqueux de 3 à 5 cm de long, sur les feuilles des plantes aquatiques. L’éclosion de l’œuf a lieu au bout de 15 à 30 jours selon la température de l’eau. Il en sort une larve* au stade véligère*.

Vie associée

Elle est l'hôte de Trichobilharzia sp., parasite d'oiseaux, dont les larves* cercaires provoquent chez l'homme des démangeaisons cutanées et des infections (dermatite des baigneurs).

La limnée abrite aussi un des stades de développement de la grande douve, Fasciola hepatica (distomatose hépatique).

Divers biologie

La respiration est pulmonée et ces animaux doivent remonter en surface pour respirer, lorsque l’eau est mal oxygénée, grâce à une petite ouverture située sur le côté droit de l’animal, le pneumostome*, qui mène à la cavité pulmonaire. Ils utilisent souvent les plantes pour leur ascension.
En eau bien oxygénée, le gastéropode peut absorber l’oxygène par la peau.
Les lymnées sont capables de se déplacer sous la surface de l’eau, grâce à un dépôt de mucus.
Elles peuvent vivre assez longtemps à l'air libre. Lorsque leur mare s'assèche l'été, elles s'enfoncent dans la vase, ferment l'ouverture de leur coquille par un épiphragme* et peuvent subsister très longtemps à l'état de vie ralentie.

Informations complémentaires

Commune dans toute l’Europe, la grande lymnée a été acclimatée en Amérique du Nord.

Origine des noms

Origine du nom français

Limnée ou lymnée : à partir du nom scientifique,
des étangs : indique sa préférence pour les eaux calmes.

Origine du nom scientifique

Lymnaea : du grec [lymnaios] ou [limnaios] = qui vit dans les marais,
du latin [Lymn-] ou [limn-] = eau stagnante, marais.

stagnalis : du latin [stagnālis, e] = d'étang.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Hygrophila Hygrophiles
Famille Lymnaeidae Lymnéidés
Sous-famille Lymnaeinae Lymnaeinés
Genre Lymnaea
Espèce stagnalis

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