Ver du diable

Lygdamis wirtzi | Nishi & Nunez, 1999

N° 1233

Atlantique tropical

Clé d'identification

Ver sédentaire à tube enfoncé dans le sable
Deux appendices triangulaires hérissés de tentacules filiformes
Un "organe médian" en forme de trompe

Noms

Noms communs internationaux

Devil worm (GB)

Distribution géographique

Atlantique tropical

Zones DORIS : ● Caraïbes

Décrit dans les îles des Canaries et du Cap Vert, a été signalé à Sao Tomé, on le trouve également dans les Caraïbes : c'est donc une espèce amphi-atlantique* (présente sur les faces est et ouest du bassin).

Biotope

Le ver du diable vit sur des fonds de gravier ou de sable grossier, à faible profondeur, dans un tube constitué de petits graviers et débris de coquilles agglomérés par du mucus. Il apprécie les zones balayées par un courant faible mais constant.

Description

C'est une annélide polychète sédentaire, vivant dans un tube enfoncé dans le sable. La seule partie visible est constituée de deux grands lobes operculaires en triangle (les "cornes"), hérissés de longs tentacules* filiformes ressemblant à des soies.
Ces appendices sont colorés de bandes transversales alternativement blanches et rougeâtres.
Avec un peu d'attention, entre ces 2 panaches, on peut distinguer deux palpes* courts et un organe en forme de trompe qui porte deux minuscules ocelles*. Son extrémité est marquée d'une tache sombre.
L'animal mesure 9 à 10 cm de longueur, le tube peut atteindre jusqu'à une trentaine de centimètres de longueur, sa base est fixée sur un substrat* dur (roche, bloc de corail) et l'extrémité affleure à la surface du gravier.

Espèces ressemblantes

Certaines protules ont un double panache divergent qui peut ressembler aux "cornes" du ver du diable, mais ce panache ne va pas en s'effilant vers l'extrémité et ne supporte pas de tentacules filiformes.

Un animal très ressemblant a été photographié en Indonésie (voir photos). Il s'agit probablement d'une "espèce jumelle", très proche au plan morphologique mais qui, au plan moléculaire, pourrait être différente.

Alimentation

Le ver du diable se tient enfoncé dans son tube, les palpes dressés et orientés vers le courant où ses tentacules peuvent capter les petits organismes dont il se nourrit.

Divers biologie

Assez peu courant, ce ver de la famille des Sabellariidae est sensible aux variations de pression et se rétracte rapidement dans son tube lorsqu'on l'approche. Il a été photographié aussi bien de jour que de nuit et ne semble pas avoir de préférence pour les zones ombragées ou ensoleillées.

Origine des noms

Origine du nom français

Ver du diable : à cause des 2 tentacules bariolés en forme de petites cornes dressées, qui évoquent un diable sortant de sa boîte.

Origine du nom scientifique

Lygdamis : d'après un personnage mythique ou historique de l'Antiquité.
Selon l'Odyssée d'Homère, un certain Lygdamis, roi des Cimmériens, se tenait à l'entrée des Enfers.
Selon Hérodote, un autre Lygdamis originaire de l'île de Naxos, en fut nommé gouverneur par Pisistrate pour services rendus. Pisistrate, tyran d'Athènes, utilisait l'île comme résidence forcée pour ses otages (les fils des Athéniens qui lui avaient déplu). Il fut chassé du pouvoir par une expédition des Spartiates en -524.
Aucun rapport avec le ver !

wirtzi : d'après P. Wirtz qui a collecté le spécimen-type. Peter Wirtz est l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la biologie marine, il est aussi Docteur de l'Université de Funchal à Madère.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 328976

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Annelida Annélides

Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites.

Classe Polychaeta Polychètes

Annélides marines. Chaque segment porte des excroissances locomotrices (les parapodes) plus ou moins développées, munies de touffes de soies chitineuses rigides. Chez la plupart des espèces, la tête porte plusieurs organes sensoriels, des mâchoires, et souvent un panache branchial coloré. Animaux libres dans la colonne d'eau ou sur les sédiments mais aussi galéricoles ou tubicoles.

Sous-classe Palpata Palpates Deux grands palpes canaliculés sur la tête.
Ordre Sabellida Sabellides

Métamérie très altérée, corps divisé en deux régions distinctes, une thoracique à segments peu nombreux et une abdominale, le plus souvent à segments très nombreux, parfois seulement 3 segments chez les très petites espèces. Prostomium indistinct et peristomium faisant une collerette plus ou moins développée, entière ou divisée en lobes, branchies volumineuses (2 lobes semi-circulaires ou spiralés portant de nombreux filaments ou rayons garnis de barbules ciliées) en panache terminal disposé en entonnoir entourant la bouche.

Famille Sabellariidae Sabellariidés

Dans des tubes à parois épaisses, constitués de sable ou de gravier coquillier cimentés, parfois aggrégés formant un récif. Corps long et cylindrique divisé en trois régions (tête, abdomen, queue). Une paire de palpes. Nombreux filaments tentaculaires près de la bouche.

Genre Lygdamis
Espèce wirtzi

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