Coquille à forme arquée sur l'arrière
Coquille régulière, épaisse, bâillant de chaque côté
Sommet jaunâtre jusqu'au brun sombre sur les bords
Deux longs siphons réunis qui s'écartent presque à angle droit hors du substrat
Pied-de-couteau, lutraire soleniforme, patagau, lacogne
Oblong otter shell (GB), Lange slijkschelp (NL)
Mya oblonga Gmelin, 1791
Lutraria magna (da Costa, 1778)
Lutraria solenoides Lamarck, 1801
Mactra hians Montagu, 1803
Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]On trouve la grande lutraire depuis la mer du Nord et les îles Britanniques jusqu'aux côtes d'Afrique du Nord. Elle vit aussi en Méditerranée et en mer Rouge.
Cette espèce est assez rare.
Cette lutraire vit dans les petites poches de sable grossier, légèrement vaseux, de l'infralittoral*, mais aussi dans les estuaires ou les vasières des marais salants. Elle s'installe depuis le niveau de la basse mer jusqu'à 22 m de profondeur.
Ses longs siphons lui permettent de s'enfouir très profondément dans le sable (de 15 à 40 cm).
Ce bivalve, de grande taille (jusqu'à 15 cm de longueur et 7 de large) présente un profil ovoïde et elliptique. Sa coquille est équivalve, régulière, épaisse, bâillant à chaque extrémité pour laisser passer le pied*. Elle a la particularité que sa forme s'incurve sur l'arrière et présente en surface de très fines lignes concentriques. Elle est peu renflée. La charnière est courte, composée d'un creux en triangle sur la valve gauche et d'une plaque en relief (chondrophore) sur la valve droite. Chaque valve comporte une dent cardinale en "V" renversé et deux lamelles latérales sommaires. Le crochet est obtus, peu saillant et situé au tiers de la longueur.
La couleur du périostracum* est jaunâtre sur le sommet et fonce sur les bords jusqu'à devenir brun sombre. L'intérieur de la coquille est blanc et se distingue par une ligne palléale* confondue, sur toute sa longueur, avec la partie inférieure du sinus* palléal.
L'animal est jaunâtre alors que le haut des siphons est blanchâtre, parfois terminé par un liseré roux ou pourpre. Il est attaché à la coquille par un ligament court et central, exclusivement interne. Les deux longs siphons sont réunis dans une gaine commune et permettent un enfouissement profond dans un substrat* meuble. Hors du substrat, les deux siphons s'écartent presque à angle droit. Ils se rétractent rapidement en laissant un trou ovale. Sur ses bords, le siphon inhalant se distingue par 9 longs tentacules* découpés et des plus petits intercalés entre eux. Le siphon exhalant est plus court et plus étroit, avec une série de tentacules fins.
Le pied* est grand, comprimé. Les lobes du manteau* sont fermés.
Lutraria lutraria, la lutraire elliptique, est l'espèce la plus répandue sur les côtes françaises. Elle vit sur les plages de sable fin. Sa longueur peut atteindre 13 cm. La coquille est blanche, plus fine, avec un périostracum* verdâtre et son côté postérieur n'est pas arqué. On trouve très souvent ses valves en laisse de mer. L'extrémité des siphons est blanc laiteux, taché de rougeâtre. Ces siphons sont reliés presque jusqu'à leur bord.
Lutraria angustior, la lutraire étroite, a une longueur de 10 cm. Sa coquille est épaisse, allongée, avec le bord inférieur rectiligne. Le bord des siphons montre une bande brun rouge, une bande blanchâtre, puis des taches rouges. Ces siphons sont légèrement séparés avant leur extrémité.
Mya arenaria, la mye des sables, vit dans les fonds vaseux ; le ligament interne est beaucoup plus net et saillant ; il s'avance vers l'intérieur des valves.
Ce bivalve filtreur* suspensivore* crée un courant d'eau ; celle-ci entrant par le siphon inhalant est filtrée avant de ressortir par le siphon exhalant. Ce circuit d'eau permet au bivalve d'assurer les fonctions de nutrition, de respiration et d'excrétion. La lutraire se nourrit de phytoplancton* et de matière organique en suspension.
La reproduction est sexuée. Chez cette espèce gonochorique*, les sexes sont séparés sans dimorphisme* sexuel. Bivalve ovipare*, la lutraire expulse ses gamètes* mâles ou femelles dans l'eau de mer quand cette dernière a une température suffisamment élevée (été). Après quelques jours de vie planctonique*, les œufs fécondés vont donner naissance à des larves* qui se déposeront sur le fond.
Ces bivalves vivent là où la larve s'est posée, en s'enfouissant petit à petit.
Les coquilles de cette lutraire sont souvent présentes comme laisses de mer. On a d'ailleurs remarqué que le périostracum, et même le ligament, restent très longtemps présents sur la coquille, après la mort de l'animal (peut-être plus d'un siècle).
Cette espèce comestible est mangée crue ou cuisinée comme les couteaux, mais sa chair est coriace et peu goûteuse.
Grande : c'est la plus grande des lutraires ;
Lutraire : traduction littérale du mot latin.
Lutraria : du latin [lutarius] = qui vit dans la vase ;
oblonga : du latin [oblongus] = allongé, oblong.
Numéro d'entrée WoRMS : 152852
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Sous-classe | Heterodonta | Hétérodontes | Charnière à dents dissociées. Siphon bien développé permettant aux organismes de se nourrir et de respirer tout en restant enfouis. |
Ordre | Venerida | Vénérides | Coquille mince, allongée, dure et costulée, bâillante à une ou aux deux extrémités. Ligament à la fois interne et externe. |
Famille | Mactridae | Mactridés | Coquille équivalve, mince, porcelanée. Charnière à dents principales en forme de V. Ligament externe avec resilium, logé dans un chondrophore. Siphons entièrement ou partiellement unis. Sinus palléal arrondi, profond. Pas de byssus. |
Genre | Lutraria | ||
Espèce | oblonga |
Posé sur le sable
Coquillage extrait du substrat et posé sur le côté pour montrer sa forme générale, arquée sur l'arrière. Celui-ci mesure 14,5 cm.
La Vigne, Lège-Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33), 5 m
21/07/2012
Coquille bâillante
La coquille est équivalve, régulière, épaisse, bâillant à chaque extrémité pour laisser passer le pied.
La Vigne, Lège-Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33), 5 m
21/07/2012
Ensablée
Ici, la lutraire est profondément ensablée et ne laisse apparaître que ses deux siphons. Le siphon anal se distingue par une trentaine de "tentacules" présents sur ses bords (on les distingue ici sur le siphon de gauche).
Malgré la disposition des siphons et leur coloration, il est difficile d'affirmer s'il s'agit de L. oblonga ou de L. lutraria.
Epave du Bugalet, La Trinité-sur-Mer (56), 13 m
04/06/2011
Siphons
Les deux siphons s'ouvrent ici au milieu d'une prairie de Zostera marina claisemée. Le coquillage est enfoui 20 à 30 cm plus bas.
La Vigne, Lège-Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33), 5 m
21/07/2012
Valves
Elles sont un peu renflées et présentent en surface de très fines lignes concentriques.
Collection
2017
Planche naturaliste
Ces représentations sont une description précise de la coquille de cette lutraire.
Cette gravure est extraite de : Les Mollusques du Roussillon, Tome 2, de Bucquoy, Dautzenberg et G. Dollfus.
Reproduction de documents anciens
1887/1888
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Nadine SABOURIN
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
La page de Lutraria oblonga dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN