Lutraire elliptique

Lutraria lutraria | (Linnaeus, 1758)

N° 2568

Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée

Clé d'identification

Coquille épaisse et solide
Forme ovalaire
Sommet décalé vers l’arrière
Périostracum brunâtre ou verdâtre

Noms

Autres noms communs français

Pied de sabot, pied de couteau, lacogne, piché rû (Bretagne), calmar (golfe du Morbihan)

Noms communs internationaux

Common otter shell, otter shell (GB), Arola (E), Ovale otterschelp, ovale slijkschelp (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Lutraria elliptica Lamarck, 1801

Distribution géographique

Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

On rencontre la lutraire elliptique en mer Baltique, en mer du Nord, en Manche, dans l'Atlantique Est de la Grande-Bretagne à la Guinée ; elle est observée également en Afrique du Sud et en Méditerranée.

Biotope

Cette espèce vit sur les fonds sableux, sablo-vaseux ou les herbiers de zostères des premiers mètres jusqu’à une centaine de mètres environ. L’animal peut s’enfoncer très profondément (jusqu’à 35 cm) dans le sédiment.

Description

La coquille, épaisse et solide, est allongée et de forme oblongue. Sa taille moyenne est de 90 à 115 mm de long ; on a observé cependant des individus de 130 mm. Les deux valves sont égales et largement bâillantes pour laisser passer pied et siphons. Le sommet est décalé vers l’arrière. La coquille, de couleur blanc grisâtre, est recouverte d’une couche cornée résistante et protectrice appelée cuticule* ou périostracum*, de couleur brunâtre ou verdâtre. Le sinus palléal* est profond, il dépasse la ligne médiane des valves et sa marge inférieure est séparée de la ligne palléale. Deux dents cardinales et une latérale sont réparties de chaque côté du creux du ligament interne. L’intérieur de la coquille est de couleur blanche. Les siphons, de couleur rougeâtre, sont longs et soudés l’un à l’autre. Le siphon inhalant est bordé d’une couronne de papilles inégales qui peuvent se replier vers l’intérieur et former un filtre ; le siphon exhalant, de section ovale, possède une rangée de courtes papilles ainsi qu'une membrane valvulaire qui canalise le courant d'eau sortant.

Espèces ressemblantes

Lutraria angustior : coquille moins large, bord ventral de la coquille plus rectiligne, bord ventral du sinus palléal et ligne palléale confluents.

Mya arenaria
: sommet plus central, coquille moins épaisse, présence d’un cuilleron interne (dent large et triangulaire sur laquelle vient se fixer le ligament) à la charnière.

Alimentation

Ce bivalve filtreur* suspensivore* crée un courant d’eau ; celle-ci, entrant par le siphon inhalant, est filtrée avant de ressortir par le siphon exhalant. Ce circuit d’eau lui permet d’assurer les fonctions de nutrition, de respiration et d’excrétion. La lutraire se nourrit de phytoplancton* et de matière organique en suspension.

Reproduction - Multiplication

La reproduction est sexuée. Chez cette espèce gonochorique*, les sexes sont séparés sans dimorphisme* sexuel. Bivalve ovipare*, la lutraire expulse ses gamètes* mâles ou femelles dans l’eau de mer quand cette dernière a une température suffisamment élevée (été). Après quelques jours de vie planctonique*, les œufs fécondés vont donner naissance à des larves* qui se déposeront sur le fond.

Informations complémentaires

Comestible mais peu apprécié, ce coquillage fait cependant l’objet d’une pêche artisanale à pied (bêche, râteau, drague).
Sa réputation d’appât de qualité n’est plus à faire pour la pêche du turbot (Scophthalmus maximus), de la daurade grise (Spondyliosoma cantharus) ou du maigre (Argyrosomus regius).

Origine des noms

Origine du nom français

Lutraire : traduction littérale du mot latin.
Elliptique : ovale, forme de la coquille.

Origine du nom scientifique

Lutraria : du latin [lutarius] = qui vit dans la vase.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire.
Ordre Venerida Vénérides

Coquille mince, allongée, dure et costulée, bâillante à une ou aux deux extrémités. Ligament à la fois interne et externe.

Famille Mactridae Mactridés Coquille équivalve, mince, porcelanée. Charnière à dents principales en forme de V. Ligament externe avec resilium, logé dans un chondrophore. Siphons entièrement ou partiellement unis. Sinus palléal arrondi, profond. Pas de byssus.
Genre Lutraria
Espèce lutraria

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