Coquille épaisse et solide
Forme ovalaire
Sommet décalé vers l’arrière
Périostracum brunâtre ou verdâtre
Pied de sabot, pied de couteau, lacogne, piché rû (Bretagne), calmar (golfe du Morbihan)
Common otter shell, otter shell (GB), Arola (E), Ovale otterschelp, ovale slijkschelp (NL)
Lutraria elliptica Lamarck, 1801
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]On rencontre la lutraire elliptique en mer Baltique, en mer du Nord, en Manche, dans l'Atlantique Est de la Grande-Bretagne à la Guinée ; elle est observée également en Afrique du Sud et en Méditerranée.
Cette espèce vit sur les fonds sableux, sablo-vaseux ou les herbiers de zostères des premiers mètres jusqu’à une centaine de mètres environ. L’animal peut s’enfoncer très profondément (jusqu’à 35 cm) dans le sédiment.
La coquille, épaisse et solide, est allongée et de forme oblongue. Sa taille moyenne est de 90 à 115 mm de long ; on a observé cependant des individus de 130 mm. Les deux valves sont égales et largement bâillantes pour laisser passer pied et siphons. Le sommet est décalé vers l’arrière. La coquille, de couleur blanc grisâtre, est recouverte d’une couche cornée résistante et protectrice appelée cuticule* ou périostracum*, de couleur brunâtre ou verdâtre. Le sinus palléal* est profond, il dépasse la ligne médiane des valves et sa marge inférieure est séparée de la ligne palléale. Deux dents cardinales et une latérale sont réparties de chaque côté du creux du ligament interne. L’intérieur de la coquille est de couleur blanche. Les siphons, de couleur rougeâtre, sont longs et soudés l’un à l’autre. Le siphon inhalant est bordé d’une couronne de papilles inégales qui peuvent se replier vers l’intérieur et former un filtre ; le siphon exhalant, de section ovale, possède une rangée de courtes papilles ainsi qu'une membrane valvulaire qui canalise le courant d'eau sortant.
Lutraria angustior : coquille moins large, bord ventral de la coquille plus rectiligne, bord ventral du sinus palléal et ligne palléale confluents.
Mya arenaria : sommet plus central, coquille moins épaisse, présence d’un cuilleron interne (dent large et triangulaire sur laquelle vient se fixer le ligament) à la charnière.
Ce bivalve filtreur* suspensivore* crée un courant d’eau ; celle-ci, entrant par le siphon inhalant, est filtrée avant de ressortir par le siphon exhalant. Ce circuit d’eau lui permet d’assurer les fonctions de nutrition, de respiration et d’excrétion. La lutraire se nourrit de phytoplancton* et de matière organique en suspension.
La reproduction est sexuée. Chez cette espèce gonochorique*, les sexes sont séparés sans dimorphisme* sexuel. Bivalve ovipare*, la lutraire expulse ses gamètes* mâles ou femelles dans l’eau de mer quand cette dernière a une température suffisamment élevée (été). Après quelques jours de vie planctonique*, les œufs fécondés vont donner naissance à des larves* qui se déposeront sur le fond.
Comestible mais peu apprécié, ce coquillage fait cependant l’objet d’une pêche artisanale à pied (bêche, râteau, drague).
Sa réputation d’appât de qualité n’est plus à faire pour la pêche du turbot (Scophthalmus maximus), de la daurade grise (Spondyliosoma cantharus) ou du maigre (Argyrosomus regius).
Lutraire : traduction littérale du mot latin.
Elliptique : ovale, forme de la coquille.
Lutraria : du latin [lutarius] = qui vit dans la vase.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Ordre | Venerida | Vénérides | Coquille mince, allongée, dure et costulée, bâillante à une ou aux deux extrémités. Ligament à la fois interne et externe. |
Famille | Mactridae | Mactridés | Coquille équivalve, mince, porcelanée. Charnière à dents principales en forme de V. Ligament externe avec resilium, logé dans un chondrophore. Siphons entièrement ou partiellement unis. Sinus palléal arrondi, profond. Pas de byssus. |
Genre | Lutraria | ||
Espèce | lutraria |
A marée basse
La coquille est épaisse, solide, allongée et de forme oblongue. Sa taille moyenne est de 90 à 115 mm de long.
Plage d'Agon, Agon-Coutainville (50), estran
11/03/2010
Sortie de son substrat
La lutraire elliptique vit sur les fonds sableux, sablo-vaseux ou les herbiers de zostères des premiers mètres jusqu’à une centaine de mètres environ. L’animal peut s’enfoncer très profondément (jusqu’à 35 cm) dans le sédiment.
Baie de Landemer, Barfleur (50), 3 m
05/05/2008
En épave
La coquille, de couleur blanc grisâtre, est recouverte d’une couche cornée résistante et protectrice appelée cuticule ou périostracum*, de couleur brunâtre ou verdâtre.
Port d'Antifer, Le Havre (76), 10 m
13/09/2009
Siphons soudés
Les deux valves sont égales et largement bâillantes pour laisser passer les siphons.
Trébeurden (22), estran
09/2009
Siphons rougeâtres
Les siphons, de couleur rougeâtre, sont longs et soudés l’un à l’autre.
Trébeurden (22), estran
09/2009
Siphons affleurants
L'extrémité des siphons affleure à la surface, ils sont longs et soudés l’un à l’autre.
Baie de Landemer, Barfleur (50), 3 m
05/05/2008
Détails siphons
Le siphon inhalant est bordé d’une couronne de papilles inégales qui peuvent se replier vers l’intérieur et former un filtre ; le siphon exhalant, de section ovale, possède une rangée de courtes papilles ainsi qu'une membrane valvulaire qui canalise le courant d'eau sortant.
Dialed, Trébeurden (22), 10 m
07/07/2009
Coquille externe
La coquille, de couleur blanc grisâtre, est recouverte d’une couche cornée résistante et protectrice appelée cuticule ou périostracum*, de couleur brunâtre ou verdâtre.
Coquille récoltée en épave.
"Les collections et prélèvements de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique"
Port d'Antifer, Le Havre (76), 10 m
13/09/2009
Vue interne
Le sinus palléal* est profond, il dépasse la ligne médiane des valves.
Coquille récoltée en épave.
"Les collections et prélèvements de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique"
Port d'Antifer, Le Havre (76), 10 m
13/09/2009
Empreintes musculaires
Les deux muscles adducteurs qui assurent la fermeture des valves laissent une empreinte ou cicatrice à l'endroit de leur fixation.
Coquille récoltée en épave.
"Les collections et prélèvements de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique"
Port d'Antifer, Le Havre (76), 10 m
13/09/2009
Charnière
La charnière des mactridés est de type desmodonte. La valve droite possède deux dents cardinales de chaque côté du creux du ligament interne.
Coquille récoltée en épave.
"Les collections et prélèvements de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique"
Port d'Antifer, Le Havre (76), 10 m
13/09/2009
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Marc DAMERVAL
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page de Lutraria lutraria dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN