Vivaneau à cinq bandes

Lutjanus quinquelineatus | (Bloch, 1790)

N° 1288

Océan Indien et océan Pacifique Ouest

Clé d'identification

Taille d'environ 30 cm (maximum 38 cm)
Corps et nageoires de couleur jaune
Cinq rayures bleues traversant le corps
Tache noire ronde sous les rayons mous de la nageoire dorsale

Noms

Autres noms communs français

Vivaneau à cinq raies bleues, vivaneau à cinq lignes, perche à cinq lignes, phuru (Nouvelle-Calédonie), havane (Wallis et Futuna)

Noms communs internationaux

Five line snapper, blue-banded sea-perch, five-lined seaperch, gold-striped sea-perch (GB), Pargo de cinco lineas (E)

Synonymes du nom scientifique actuel

Holocentrus quinquelineatus Bloch, 1790
Holocentrus quinquelinearis Bloch, 1790
Lutianus quinquelineatus (Bloch, 1790)
Grammistes quinquevittatus Bloch et Schneider, 1801
Diacope decemlineata Valenciennes, 1830
Diacope spilura Bennett, 1833
Lutianus spilurus (Bennett, 1833)
Lutjanus spilurus (Bennett, 1833)
Genyoroge grammica Day, 1871
Genyoroge notata sublineata De Vis, 1884
Genyoroge notata sexlineatus Saville-Kent, 1893

Distribution géographique

Océan Indien et océan Pacifique Ouest

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

Lutjanus quinquelineatus a une aire de répartition qui comprend le golfe Persique et le golfe d’Oman et qui s'étend, vers l'est jusqu'aux Îles Fidji et vers le sud, du sud du Japon à l'Australie.

Dans les eaux françaises, la présence de ce poisson a été attestée en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna.

Biotope

A l'âge adulte, le vivaneau à cinq bandes peut être aperçu aussi bien dans les lagons abrités que sur les pentes extérieures des récifs coralliens exposées aux eaux du large, à des profondeurs allant d’environ 2 à 70 m. Il y forme fréquemment de grandes agrégations regroupant parfois plus d'une centaine d'individus.

Le temps de leur croissance, les juvéniles, souvent solitaires, s'établissent dans des eaux peu profondes dans les baies abritées et dans les zones détritiques* ou couvertes d’algues, parfois même dans les eaux saumâtres* des estuaires.

Description

Lutjanus quinquelineatus est un poisson de forme oblongue, compressé latéralement, qui, à l'âge adulte, atteint une taille d'environ 30 cm (maximum 38 cm).

Le corps est de couleur jaune. Une série de cinq rayures bleues, qui partent de la tête, traversent le corps. Par rapport à la nageoire dorsale, la première, la plus haute, s'arrête en son milieu, la deuxième va jusqu'au milieu de sa partie molle et la troisième jusqu'à sa fin. La quatrième atteint la base de la nageoire caudale et la cinquième se prolonge légèrement après la fin de la nageoire anale. Une observation plus poussée permet d'en découvrir une sixième, plus courte, qui part du bout du museau, passe sous l'œil et s'arrête au niveau de l'opercule*. Une tache noire ronde apparaît sous les rayons mous de la nageoire dorsale, juste au-dessus de la ligne latérale*. Cette tache est très estompée chez certains individus et peut même être absente.

La tête a un profil dorsal pentu. Sa partie supérieure, jusqu'à l'œil, est de couleur brunâtre à lie de vin.

Toutes les nageoires sont jaunes. La nageoire dorsale est continue. Elle est constituée d’une première moitié épineuse (10 épines) et d'une seconde partie molle (13 à 15 rayons). La nageoire caudale est légèrement en croissant. La nageoire anale comporte 3 épines et 8 rayons mous. Les nageoires pectorales sont pointues et possèdent 16 ou 17 rayons. L'arrière des nageoires dorsale et anale est arrondi. Les épines des nageoires dorsale et anale sont acérées.

Les juvéniles présentent une bande brune qui part du museau jusqu'à l'œil. Ils portent tous une tache noire et ronde sous l'arrière de la dorsale.

Espèces ressemblantes

Dans l'Indo-Pacifique, il existe plusieurs espèces de vivaneaux avec lesquelles Lutjanus quinquelineatus peut être confondue :

- Lutjanus kasmira, le vivaneau à raies bleues qui compte quatre bandes bleues et dont la partie inférieure du ventre est blanche et non jaune. Il n'a pas de tache sombre sur l'arrière du dos.

- Lutjanus bengalensis, le vivaneau bengalais avec quatre bandes bleues. La coloration jaune ne s'étend que sur la moitié supérieure de son corps environ, au-dessus des bandes horizontales. Seules les nageoires dorsale et anale sont jaunes tandis que les nageoires paires (pelviennes et pectorales) sont blanches. La tête est plus ronde que chez L. quinquelineatus, le front est jaune et non pas lie de vin. La troisième ligne en partant du haut ne se prolonge pas sur l'opercule. Il n'a pas de tache sombre sur l'arrière du dos.

- Lutjanus notatus, lui aussi nommé le vivaneau à raies bleues possède six bandes bleues. Il possède également une tache sombre sur l'arrière du dos. Cette espèce n'est répertoriée qu'à l'ouest de l'océan Indien.

- Lutjanus coeruleolineatus, le vivaneau strié possède sept ou huit bandes bleues. Il a également une tache sombre sur la partie supérieure et arrière du corps, juste en dessous des rayons mous les plus antérieurs de la nageoire dorsale. Il n'est présent qu'autour de la péninsule arabique.

Alimentation

Lutjanus quinquelineatus se nourrit principalement de poissons et de crustacés.

Reproduction - Multiplication

Lutjanus quinquelineatus est une espèce gonochorique* (sexes séparés) ovipare* qui forme des agrégations pour frayer. La maturité sexuelle est atteinte à environ 18 cm de longueur. Cette taille peut varier selon les régions et d'autres facteurs comme la pression de pêche. Pour le reste, il y a peu d'information sur la façon dont il se reproduit. On peut toutefois penser que la reproduction* de ce poisson s'apparente à celle des autres Lutjanidés.

En période de marées de bonne intensité propices à la diffusion des larves*, les mâles et les femelles, arrivés à maturité sexuelle, se regroupent pour former un large banc. Le frai* commence le plus souvent à la tombée de la nuit. La fécondation est externe. Pour cela, mâles et femelles entament une parade nuptiale et finissent par nager en spirale vers la surface pour relâcher leurs gamètes* en pleine eau, juste en dessous de la surface. Les femelles fraient habituellement plusieurs fois au cours d’une saison de reproduction.

Les œufs de Lutjanidés sont pélagiques*, de forme sphérique, d’un diamètre compris entre 0,65 et 1,02 mm, qui contiennent, à quelques exceptions d'espèces près, une goutte d’huile qui assure leur flottabilité. Les œufs éclosent au bout de 17 à 36 heures, selon l’espèce et la température d’incubation, pour donner des larves.

Les larves nouvellement écloses mesurent moins de 2 mm. Elles n'ont pas encore de bouche et ni d'yeux totalement formés. Leurs capacités de natation étant limitées, elles utilisent les courants océaniques pour se disperser. Les premiers jours, elles subsistent en puisant les réserves dont elles ont besoin dans le sac vitellin*, une excroissance de l'intestin sous la forme d'une poche ventrale. Le sac vitellin se conserve pendant 3 à 4 jours le temps aux yeux et à la bouche de devenir fonctionnels. Après quelques jours, les larves de vivaneaux développent des épines sur la tête et certaines ont des nageoires dorsales et pelviennes particulièrement longues ce qui les rend relativement faciles à identifier à ce stade parmi le zooplancton*. Ces épines permettent une meilleure flottabilité à la larve et assurent une protection contre les prédateurs. Pendant leur vie pélagique, les larves évitent les eaux de surface en journée, ne remontant que la nuit pour se nourrir. Elles finissent par s'établir dans des eaux peu profondes, le long des côtes ainsi que dans les estuaires et les mangroves*, pour continuer leur croissance.

Les juvéniles restent généralement dans cette "pouponnière" pendant une période de 2 à 4 ans, selon l'espèce, puis se déplacent vers d’autres zones pour rejoindre enfin la population adulte.

A partir de la quantité de larves* contenues dans le zooplancton*, deux types de modèles de reproduction saisonniers ont été constatés pour la famille des Lutjanidés. Les populations continentales ont une saison de frai restreinte à la période estivale tandis que les populations insulaires se reproduisent tout au long de l'année avec des pics d’activité au printemps et à l’automne.

En Nouvelle-Calédonie, la reproduction de ce poisson a lieu pratiquement tout au long de l'année avec une activité maximale en période estivale (novembre à janvier).

Vie associée

Les épines acérées qui composent les nageoires des vivaneaux à cinq bandes sont une redoutable armure contre les prédateurs. D'autres espèces de poissons, comme des surmulets du genre Parupeneus et des licornes du genre Naso l'ont bien compris et n'hésitent pas à se glisser dans leurs bancs pour se mettre à l'abri sachant que leurs hôtes sont peu convoités.

Il peut être aperçu en compagnie d'autres vivaneaux, comme par exemple le vivaneau gibelot (Lutjanus fulviflamma).

Divers biologie

S'il est abondant sur la Grande barrière de Corail, au large des côtes australiennes, sa rencontre dans les eaux françaises suppose une part de chance, même si, en Nouvelle-Calédonie, des observations rapportent des regroupements de plusieurs milliers d'individus.

L'âge maximum rapporté à la date de rédaction de cette fiche (05/2025) est de 31 ans.

Le nom anglais de "snappers", qui signifie "happeurs" et donné aux lutjans, vient du fait que ceux-ci ont l'habitude de claquer des mâchoires lorsqu'ils sont capturés.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Depuis 2015, ce poisson est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, en particulier celles qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : En danger, VU : Vulnérable).

Origine des noms

Origine du nom français

Vivaneau : dénomination générique utilisée pour désigner un ensemble d'espèces appartenant à la famille des Lutjanidés. Elle vient du nom de l'espèce Lutjanus vivanus et signifie "vivant, vivace", probablement en rapport avec son activité débordante dans le récif ;

à cinq bandes : en raison des cinq bandes (raies ou lignes) horizontales qui traversent son corps.

Origine du nom scientifique

Lutjanus : du malais "ikan lutjang" : nom d'un poisson, latinisé par Marcus E. Bloch, ichtyologue allemand (1723-1799) pour la première espèce de ce genre. Bloch croyait à tort que ce nom venait du Japon. Ainsi, dans la description qu'il fait de ce poisson, il écrit : " Le Japon produit ce poisson où il porte le nom de Ikan Lutjang ; nom qui m'a servi pour la dénomination du genre de ces poissons. Le poisson présent s'appelle comme nous venons de le dire Ikan Lutjang, au Japon, Lutian chez les François, les Allemands et les Anglois". (Histoire naturelle générale et particulière des poissons, 7ème partie, p. 85) ;

quinquelineatus : du latin [quinque] = cinq et [linea] = ligne. En référence aux cinq lignes (ou bandes) qui sillonnent ses flancs et son dos.

Bloch a décrit ce poisson sous le nom de Holocentrus quinquelineatus (Holocendre à cinq lignes) à partir de deux spécimens qui venaient du Japon, sans autre information sur eux. Comme souvent à cette époque, ils lui étaient parvenus séchés et empaillés. Ce qui ne l'a pas empêché de produire une description particulièrement précise dans son ouvrage en version française "Ichtyologie, ou Histoire naturelle, générale et particulière des poissons, 7ème partie, pages 65 et 66" paru en 1797.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 218497

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Actinopteri
Classe Teleostei
Ordre Eupercaria (incertae sedis)
Famille Lutjanidae Lutjanidés
Genre Lutjanus
Espèce quinquelineatus

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