Vivaneau-eglefin

Lutjanus monostigma | (Cuvier, 1828)

N° 2462

Mer Rouge, Indo-Pacifique tropical

Clé d'identification

Taille d'environ 50 cm (maximum 60 cm)
Corps généralement gris-argenté à rosâtre
Museau pointu
Tache noire traversée en son milieu par la ligne latérale
Ecailles disposées en oblique au-dessus de la ligne latérale
Nageoires jaunes

Noms

Autres noms communs français

Perche à tache noire, jaunet à une tache, vivaneau églefin, vivaneau aiglefin, Taivaiva (Tahiti), Raroia puaki, tero, parai (Tuamotu)

Noms communs internationaux

One-spot snapper, onespot snapper, moses perch, black spot red snapper, onespot seaperch (GB), Pargo eglefino (E), Einfleck Schnapper (D), Pargo de uma mancha (P), Eenkol-snapper (Afrique du Sud), Tamboue (Comores), Kake (Fidji), Baba (Indonésie), Labungan, maya-maya (Philippines), Taiva (Samoa), Zibelo (Seychelles), Changu-kibaba (Tanzanie)

Synonymes du nom scientifique actuel

Mesoprion monostigma Cuvier, 1828
Lutjanus monostigmus (Cuvier, 1828)
Lutianus monostigma (Cuvier, 1828)
Lutianus monostigmus (Cuvier, 1828)
Lutianus lioglossus Bleeker, 1873

Distribution géographique

Mer Rouge, Indo-Pacifique tropical

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

Lutjanus monostigma est présent en mer Rouge et dans le golfe Persique ainsi que dans l’Indo-Pacifique, vers l'est, depuis les côtes d’Afrique de l’Est jusqu’aux îles Marquises et vers le sud, des îles Ryukyu (sud-ouest du Japon) jusqu'au nord de l’Australie.

Biotope

Ce poisson fréquente les zones de récifs coralliens et les pentes externes des lagons à des profondeurs comprises en 5 et 30 m. On le trouve souvent dans les endroits abrités comme les grottes, les épaves et les grandes formations coralliennes susceptibles de lui offrir un refuge en cas de danger.

Description

Lutjanus monostigma est un poisson de forme assez massive, comprimé latéralement. Adulte, il atteint une taille d'environ 50 cm (maximum 60 cm).

Son corps est de couleur généralement gris-argenté à rosâtre. Le haut du dos et le dessus de la tête sont bruns. La livrée de nuit est brun-rougeâtre. Le profil de la tête légèrement concave lui fait un museau pointu. L'œil est plutôt grand. La bouche est terminale, fendue jusque sous l'œil.

Une tache noire, parfois à peine visible ou même absente, est située sur le dos, sous les rayons antérieurs de la nageoire dorsale. Elle est traversée en son milieu par la ligne latérale*. Cette tache est ronde et relativement étendue chez les jeunes individus. Elle s'estompe progressivement avec l'âge en prenant une forme plus allongée, jusqu'à disparaître parfois.

Les écailles sont disposées en oblique au-dessus de la ligne latérale. Leur bord est relevé de brun-rouge sur l'ensemble du corps.

Les nageoires sont jaunes. La nageoire dorsale est continue. Elle est constituée d’une première moitié épineuse (10 épines) et d'une seconde partie molle (13 ou rarement 14 rayons). La nageoire anale comporte 3 épines et 8 ou 9 rayons mous et les nageoires pectorales 15 ou 17 rayons mous. La nageoire caudale est de forme tronquée et légèrement concave.

Espèces ressemblantes

Ce poisson peut éventuellement être confondu avec d'autres espèces de lutjans :

- Lutjanus ehrenbergii, le vivaneau-encrier, a bien une tache noire et des nageoires jaunes lui aussi mais des lignes jaunes sur les flancs le différencient. Les écailles au-dessus de la ligne latérale* sont horizontales et non pas en oblique. Il est de taille nettement plus petite (30 à 35 cm).

- Lutjanus fulviflamma, le vivaneau gibelot, possède une tache noire et des nageoires jaunes lui aussi mais des lignes jaunes sur les flancs le différencient. Il est de taille nettement plus petite (30 à 35 cm).

- Lutjanus lutjanus, le vivaneau gros yeux, se différencie par une large bande jaune qui part de l'œil jusqu'au pédoncule* caudal. Il est dépourvu de tache noire. Il est de taille nettement plus petite (20 à 30 cm).

Alimentation

Le vivaneau-eglefin se nourrit principalement de poissons et de crustacés comme les crabes. Pour cela, il est doté d'une solide dentition avec des canines proéminentes. Alors qu'il est habituellement solitaire, il peut parfois s'associer à des congénères pour pratiquer la chasse, généralement la nuit. Il n'hésite pas, alors, à remonter sur les plateaux récifaux.

Reproduction - Multiplication

Lutjanus monostigma est une espèce gonochorique* (sexes séparés) ovipare*. Pour le reste, il y a peu d'informations. Toutefois, il est probable que la reproduction de ce poisson s'apparente à celle des autres lutjanidés. En période de marées de bonne intensité propices à la diffusion des larves*, les mâles et les femelles, arrivés à maturité sexuelle, se regroupent pour former un large banc. Le frai* commence le plus souvent à la tombée de la nuit. La fécondation est externe. Pour cela, mâles et femelles entament une parade nuptiale et finissent par nager en spirale vers la surface pour relâcher leurs gamètes* en pleine eau juste en dessous de la surface. Les femelles fraient habituellement plusieurs fois au cours d’une saison de reproduction. Les œufs vont éclore pour donner des larves qui se disperseront en utilisant les courants océaniques. Pendant leur vie pélagique*, les larves évitent les eaux de surface en journée, ne remontant que la nuit pour se nourrir. Elles finissent par regagner des eaux moins profondes, le long des côtes ainsi que dans les estuaires et les mangroves*, pour continuer leur croissance.

Au large de l’Afrique de l’Est, deux saisons de frai ont été identifiées en février et novembre.

Vie associée

Ce vivaneau peut être aperçu, parfois, évoluant avec d'autres espèces de lutjans.

Divers biologie

Le nom anglais de "snappers", qui signifie "happeurs" et donné aux lutjans, vient du fait que ceux-ci ont l'habitude de claquer des mâchoires lorsqu'ils sont capturés.

Informations complémentaires

Dans certaines régions, notamment en Polynésie française, la consommation de la chair de ce poisson est susceptible de provoquer une intoxication alimentaire appelée la ciguatera*, notamment lorsqu'il s'agit d'individus âgés. A Tahiti, sa vente est d'ailleurs interdite. On pense que, comme d’autres poissons prédateurs, il accumule la toxine responsable (ciguatoxine) en se nourrissant de poissons herbivores qui mangent des algues microscopiques de la famille des Dinoflagellées proliférant sur les coraux morts ou malades.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Depuis 2015, ce poisson est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, en particulier celles qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : En danger, VU : Vulnérable).

Origine des noms

Origine du nom français

Vivaneau : dénomination générique utilisée pour désigner un ensemble d'espèces appartenant à la famille des Lutjanidés. Elle vient du nom de l'espèce Lutjanus vivanus et signifie "vivant, vivace", probablement en rapport avec son activité débordante dans le récif ;

eglefin : l'églefin (Melanogrammus aeglefinus) appelé aussi aiglefin ou haddock est un poisson des profondeurs vivant principalement dans l'Atlantique Nord. Un air de famille a peut-être été trouvé au vivaneau avec ce poisson des eaux froides. Il faut dire que les premiers naturalistes, explorateurs ou colons appelaient parfois ainsi les poissons "exotiques", par analogie à leurs souvenirs de poissons d'Europe, souvent de façon fantaisiste au regard de la classification zoologique. Ce qui est peut-être le cas pour le vivaneau-eglefin.

Origine du nom scientifique

Lutjanus : du malais "ikan lutjang" : nom d'un poisson, latinisé par Marcus E. Bloch, ichtyologue allemand (1723-1799) pour la première espèce de ce genre ;

monostigma : du grec [monos] = seul, unique et du latin [sigma] = marqué au fer rouge, emprunté au grec ancien stigma = piqûre, stigmate, marque durable que laisse sur la peau une maladie, tache. Ce nom fait référence à la tache noire sous les rayons dorsaux antérieurs mous. Le nom original donné par Georges Cuvier quand il a fait la première description de ce poisson était "mésoprion à stigmate".

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 218474

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Actinopteri
Classe Teleostei
Ordre Eupercaria (incertae sedis)
Famille Lutjanidae Lutjanidés
Genre Lutjanus
Espèce monostigma

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