Taille d'environ 25 cm (maximum 35 cm)
Corps blanc argenté
Large bande, jaune à brunâtre, de l'œil jusqu’à la base de la nageoire caudale
Flancs traversés par une série de lignes horizontales étroites et jaunes
Nageoires de couleur jaune pâle à blanchâtre
Lutjan à lignes jaunes, phuru (Nouvelle-Calédonie), madras jaune (Seychelles)
Bigeye snapper, golden striped snapper, yellow snapper, rosy snapper (GB), Geel snapper (Afrique du Sud), Jambian (Indonésie), Pargo de madra (Mozambique) Burara, maransing, maya-maya, nagan, saging-saging (Philippines), Janja (Sri Lanka), Tembouzi (Tanzanie)
Lutianus lutjanus Bloch, 1790
Lutianus lutianus Bloch, 1790
Lutjanus blochii Lacepède, 1802
Mesoprion caroui Cuvier, 1828
Serranus nouleny Valenciennes, 1828
Diacope lineolata Rüppell, 1829
Lutianus lineolatus (Rüppell, 1829)
Lutjanus lineolatus (Rüppell, 1829)
Mesoprion erythrognathus Valenciennes, 1831
Mesoprion xanthopterygius Bleeker, 1849
Rhomboplitoides megalops Fowler, 1918
Indo-Pacifique tropical Ouest et central
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueLutjanus lutjanus a une large distribution indo-pacifique. On le trouve, vers l'est, de l’Afrique de l’Est jusqu'aux îles Salomon et, vers le sud, du sud du Japon à l’Australie. Il est aussi présent en mer Rouge, dans le golfe d'Aden et dans le golfe Persique. Dans les eaux françaises, il a été recensé à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna.
Le vivaneau gros yeux est un poisson qui affectionne les zones de courant, au large des récifs coralliens, à une profondeur comprise entre 10 et 90 m. Il y forme de grands bancs de plus d'une centaine d'individus.
Lutjanus lutjanus est un poisson de forme oblongue, comprimé latéralement, qui, à l'âge adulte, atteint une taille d'environ 25 cm (maximum 35 cm).
Son corps est blanc argenté. Une large bande, jaune à brunâtre, part de l'œil jusqu’à la base de la nageoire caudale. Elle se termine en selle jaune sur le pédoncule* caudal. La partie inférieure des flancs est traversée par une série de lignes horizontales étroites et jaunes. Ces dernières sont disposées en oblique au-dessus de la ligne latérale*.
L'œil est assez gros. Il est positionné très près de la lèvre. La bouche est terminale.
Les nageoires sont de couleur jaune pâle à blanchâtre. La nageoire dorsale est continue. Elle est constituée d’une première moitié épineuse (10 à 12 épines) et d'une seconde partie molle (12 rayons). La nageoire anale comporte 3 épines et 8 rayons mous, et les nageoires pectorales 16 ou 17 rayons mous. Les nageoires dorsale et anale ont une forme angulaire. La nageoire caudale est tronquée ou légèrement en croissant.
Cette espèce appartient au groupe des vivaneaux à lignes jaunes, tel que décrit en 1985 par Allen et Talbot (Yellow-lined snapper complex). Ce groupe est, en grande partie, défini sur la base de leurs couleurs communes, habituellement comportant de nombreuses fines rayures jaunes à brunâtres sur le corps et souvent avec une bande jaune, brune ou noirâtre plus importante au milieu. Comprenant, à l’origine, cinq espèces, il a été complété suite à la découverte de deux nouvelles espèces.
Ainsi, Lutjanus lutjanus peut être, éventuellement, confondu avec :
- Lutjanus adetii, le vivaneau de nuit, dont l'aire de répartition est restreinte à l'est de l'Australie et à la Nouvelle-Calédonie ;
- Lutjanus madras, le vivaneau madras ou vivaneau indien, qui vit dans l'océan Indien et dans le Pacifique Ouest ;
- Lutjanus mizenkoi, le vivaneau de Samoa, qui n'a été signalé qu'aux îles Samoa et à Sulawesi en Indonésie. Il a deux points blancs sur le dos ;
- Lutjanus ophuysenii, le vivaneau à rayures tachetées, qui se rencontre au sud du Japon (sauf les îles Ryukyu), au sud de la Corée et en mer de Chine, de la partie occidentale de Taiwan jusqu'à Hong Kong ;
- Lutjanus xanthopinnis, le vivaneau à nageoires jaunes, présent dans l'océan Indien, (mer d'Andaman, ouest de la Thaïlande et Sri Lanka) et dans l'ouest de l'océan Pacifique (Papouasie-Nouvelle-Guinée, nord du Japon et sud de l'Indonésie) ;
- Lutjanus vitta, le vivaneau à bande brune qui fréquente l'est de l'océan Indien et l'ouest du Pacifique.
Deux autres vivaneaux, Lutjanus ehrenbergii, le vivaneau-encrier et Lutjanus fulviflamma, le vivaneau gibelot, ont une taille similaire et des nageoires jaunes comme lui mais une tache noire sur le dos les différencie.
Lutjanus lutjanus est une espèce carnivore qui se nourrit de poissons et de crustacés. Généralement grégaire, il chasse en solitaire pendant la nuit.
Lutjanus lutjanus est une espèce gonochorique* (sexes séparés) ovipare*. Pour le reste, il y a peu d'informations sur la façon dont il se reproduit. On peut toutefois penser que la reproduction de ce poisson s'apparente à celle des autres Lutjanidés.
En période de marées de bonne intensité propices à la diffusion des larves*, les mâles et les femelles, arrivés à maturité sexuelle, se regroupent pour former un large banc. Le frai* commence le plus souvent à la tombée de la nuit. La fécondation* est externe. Pour cela, mâles et femelles entament une parade nuptiale et finissent par nager en spirale vers la surface pour relâcher leurs gamètes* en pleine eau, juste en dessous de la surface. Les femelles fraient habituellement plusieurs fois au cours d’une saison de reproduction.
Les œufs de Lutjanidés sont des œufs pélagiques*, de forme sphérique, d’un diamètre compris entre 0,65 et 1,02 mm, qui contiennent, à quelques exceptions d'espèces près, une goutte d’huile qui assure leur flottabilité. Les œufs éclosent au bout de 17 à 36 heures, selon l’espèce et la température d’incubation, pour donner des larves.
Les larves nouvellement écloses mesurent moins de 2 mm. Elles n'ont pas encore de bouche et ni d'yeux qui voient. Leurs capacités de natation étant limitées, elles utilisent les courants océaniques pour se disperser. Les premiers jours, elles subsistent en puisant les réserves dont elles ont besoin dans le sac vitellin*, une excroissance de l'intestin sous la forme d'une poche ventrale. Le sac vitellin se conserve pendant 3 à 4 jours le temps aux yeux et à la bouche de devenir fonctionnels. Après quelques jours, les larves de vivaneaux développent des épines sur la tête et certaines ont des nageoires dorsales et pelviennes particulièrement longues ce qui les rend relativement faciles à identifier à ce stade parmi le zooplancton*. Pendant leur vie pélagique, les larves évitent les eaux de surface en journée, ne remontant que la nuit pour se nourrir. Elles finissent par s'établir dans des eaux peu profondes, le long des côtes ainsi que dans les estuaires et les mangroves*, pour continuer leur croissance.
Les juvéniles restent généralement dans cette "pouponnière" pendant une période de 2 à 4 ans, selon l'espèce, puis se déplacent vers d’autres zones pour rejoindre enfin la population adulte.
A partir de la quantité de larves* contenues dans le zooplancton*, deux types de modèles de reproduction saisonniers ont été constatés pour la famille des Lutjanidés. Les populations continentales ont une saison de frai restreinte à la période estivale tandis que les populations insulaires se reproduisent tout au long de l'année avec des pics d’activité au printemps et à l’automne.
Concernant les vivaneaux gros yeux, des frais ont été observés, en mars et novembre, dans le golfe d’Aden et au large de l’Afrique orientale et, entre janvier et juin, dans le golfe de Suez.
Il se rencontre en groupes qui peuvent être importants, accompagné parfois d'autres espèces de lutjans (Lutjanus kasmira, Lutjanus fulviflamma,...).
L'âge d'un poisson de cette espèce a été estimé à au moins 11 ans.
Le nom anglais de "snappers", qui signifie "happeurs" et donné aux lutjans, vient du fait que ceux-ci ont l'habitude de claquer des mâchoires lorsqu'ils sont capturés.
Depuis 2015, ce poisson est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, en particulier celles qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : En danger, VU : Vulnérable).
Vivaneau : dénomination générique utilisée pour désigner un ensemble d'espèces appartenant à la famille des Lutjanidés. Elle vient du nom de l'espèce Lutjanus vivanus et signifie "vivant, vivace", probablement en rapport avec son activité débordante dans le récif ;
gros yeux : du fait de ses yeux relativement grands par rapport à sa taille.
Lutjanus : du malais "ikan lutjang" : nom d'un poisson, latinisé par Marcus E. Bloch, ichtyologue allemand (1723-1799) pour la première espèce de ce genre ;
Bloch croyait à tort que ce nom venait du Japon. Dans la description qu'il fait de ce poisson, il écrit : "Le Japon produit ce poisson où il porte le nom de Ikan Lutjang ; nom qui m'a servi pour la dénomination du genre de ces poissons. Le poisson présent s'appelle comme nous venons de le dire Ikan Lutjang, au Japon, Lutian chez les François, les Allemands et les Anglois". (Histoire naturelle générale et particulière des poissons, 7ème partie, p. 85).
Numéro d'entrée WoRMS : 218495
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Actinopteri | ||
Classe | Teleostei | ||
Ordre | Eupercaria (incertae sedis) | ||
Famille | Lutjanidae | Lutjanidés | |
Genre | Lutjanus | ||
Espèce | lutjanus |
Gros yeux
Comme son nom l'indique, ce poisson a de gros yeux situés très près de la lèvre supérieure. Cette caractéristique permet de le distinguer des autres espèces de vivaneaux à lignes jaunes.
Raja Ampat, Indonésie, océan Pacifique
02/2020
Fines lignes jaunes
Le corps est parcouru de lignes jaunes. Celles-ci sont disposées à l'horizontale au-dessous de la ligne latérale et de façon oblique au-dessus.
Banc Louis, Nosy Be, Madagascar, océan Indien, 15 m
04/05/2011
Bande jaune
Une bande jaune à marron-jaune part de l'œil jusqu'à la base de la nageoire caudale.
Raja Ampat, Indonésie, 10 m
04/2023
Nageoires jaunes
Toutes les nageoires sont jaunes.
Province du KwaZulu-Natal, Afrique du Sud, océan Indien, 20 m
09/08/2009
Dans le banc
Ce poisson forme de grands bancs de plus d'une centaine d'individus.
Nosy Be, Madagascar, océan Indien, 15 m
28/08/2024
Vie associée
Il est fréquent de rencontrer de larges bancs de vivaneaux gros yeux et de vivaneaux à raies bleues (Lutjanus kasmira), immobiles face au courant.
Manta Point, Nosy Be, Madagascar, océan Indien, 23 m
05/05/2011
Perdu
Il y a bien un vivaneau gros yeux sur cette photo. Mais il semble bien perdu au milieu de tous ces vivaneaux à raies bleues (Lutjanus kasmira). Le principal c'est de ne pas être tout seul.
Atoll de Baa, Dhonfaru thila, Maldives, océan Indien, 17 m
12/08/2023
De l'océan Indien ...
Le vivaneau gros yeux est présent dans l'océan Indien.
Sodwana bay, Afrique du Sud, océan Indien, 15 m
29/11/2007
... à l'océan Pacifique
Le vivaneau gros yeux est présent dans l'océan Pacifique.
Simporna, Bornéo, Indonésie, océan Pacifique, 10 m
02/10:2008
Instinct grégaire
Des bancs, rien que des photos de bancs ! En effet, il n'est pas facile de rencontrer un individu isolé. C'est ce qui s'appelle avoir l'instinct grégaire.
Îles Andaman, Thaïlande, océan Indien
2024
Reproduction de document ancien
Bloch qui a fait la première description de cette espèce, en 1785, indique que "les neufs aiguillons de la nageoire dorsale caractérisent ce poisson". Comme on peut le voir, la planche qui accompagne le texte en reprend effectivement le même nombre. Or, ce poisson en compte plutôt 10 ou 12. Il est vrai que Bloch n'était pas dans les meilleures conditions pour faire sa description puisque le spécimen étudié était, comme il le précise, "séché et éventré".
Bloch, Marcus Elieser, et al., Histoire naturelle générale et particulière des poissons
1785
Rédacteur principal : Jean-Michel SUTOUR
Vérificateur : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Jean-Michel SUTOUR
Allen G.R., Talbot, J.H., 1985, Review of the snappers of the genus Lutjanus (Pisces: Lutjanidae) from the
Indo-Pacific, with the description of a new species. Indo-Pacific Fish, (11), 1‒87, pls. 1‒10.
Bloch M. E., 1785, Ichtyologie ou Histoire naturelle, générale et particulière des poissons : avec des figures enluminées, dessinées d’après nature. no. 7, Chez l'auteur & chez François de la Garde librairie.
Grimes C. B., 1987, Reproductive Biology of Lutjanidae, In: Tropical snappers and groupers. Biology and Fisheries Management, (J.J.Polovina and S. Ralston eds.), West view Press. Boulder and London, 239-294.
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La page de Lutjanus lutjanus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : Fishbase
La fiche de Lutjanus lutjanus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
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