Vivaneau de nuit

Lutjanus adetii | (Castelnau, 1873)

N° 4853

océan Pacifique centre Ouest

Clé d'identification

Taille d'environ 30 cm (maximum 50 cm)
C
ouleur dominante du corps rose
Bande jaune à brun doré partant de l'opercule et traversant les flancs en leur milieu jusqu'au pédoncule caudal
Tache dorée entourant l’œil et s’étendant sur le museau

Juvénile : dos jaune et une tache rougeâtre bien visible sur le pédoncule caudal

Noms

Autres noms communs français

Rouget de nuit, lutjan aimable (Nouvelle-Calédonie)

Noms communs internationaux

Yellow-banded snapper, yellow-band snapper, yellow-banded hussar, yellow-banded sea perch, yellow-banded sea-perch, yellowbanded snapper, hussar (GB), Pargo nochero (E), Gulbåndet snapper (Danemark)

Synonymes du nom scientifique actuel

Diacopus adetii Castelnau, 1873
Diacope adetii Castelnau, 1873
Genyoroge unicolor Alleyne & MacLeay, 1877
Genyoroge amabilis De Vis, 1884
Lutjanus amabilis (De Vis, 1885)
Lutjanus castelnaui Whitley, 1928
Lutjanus paravitta Postel, 1965

Distribution géographique

océan Pacifique centre Ouest

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

Le vivaneau de nuit a une distribution limitée à la côte est de l’Australie, de la Grande Barrière de corail jusqu'à Sydney y compris l'île Lord Howe dans la mer de Tasman, ainsi qu'à la Nouvelle-Calédonie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Biotope

Cette espèce vit principalement sur les récifs coralliens depuis la surface jusqu'à 40 m. Pendant la journée, elle y forme souvent de grands bancs compacts autour des structures rocheuses ou coralliennes.

En Nouvelle-Calédonie, elle n'est présente qu'à l'intérieur du lagon.

Description

Lutjanus adetii est un poisson de forme oblongue, comprimé latéralement avec un dos assez haut, qui, à l'âge adulte, atteint une taille d'environ 30 cm (maximum 50 cm).

La couleur dominante du corps est le rose. Le dos et la partie supérieure des flancs est d'un rose un peu plus soutenu. Une bande jaune à brun doré part de l'opercule* et traverse les flancs en leur milieu jusqu'au pédoncule* caudal. En dessous de cette bande, les flancs et le ventre sont d'un blanc argenté à légèrement rosé. Les rangées d'écailles sur le dos s’élèvent en oblique au-dessus de la ligne latérale*.

Une tache dorée entoure l’œil et s’étend sur le museau au niveau des narines. Le museau est pointu.

La nageoire dorsale est continue. Elle est constituée d’une première moitié épineuse (10 épines) et d'une seconde partie molle (14 rayons). La nageoire anale comporte 3 épines et 8 rayons mous. Les nageoires dorsale et anale sont arrondies à l'arrière et sont bordées par un fin liseré blanc ou bleuté. Les nageoires pectorales, avec 17 rayons mous, présentent une tache jaune à leur base. La nageoire caudale est légèrement fourchue. Elle comporte une bordure rougeâtre.

Les juvéniles ont le dos jaune et une tache rougeâtre bien visible sur le pédoncule caudal. Ils ne possèdent pas encore de bande horizontale médiane sur les flancs. Celle-ci apparaîtra progressivement avec l'âge.

Espèces ressemblantes

Cette espèce appartient au groupe des vivaneaux à lignes jaunes, tel que décrit en 1985 par Allen et Talbot (Yellow-lined snapper complex) puis complété suite à la découverte de nouvelles espèces. Ce groupe est, en grande partie, défini sur la base de couleurs communes, habituellement comportant de nombreuses fines rayures jaunes à brunâtres sur le corps et souvent avec une bande jaune, brune ou noirâtre plus importante au milieu des flancs.

Ainsi, Lutjanus adetii peut être, éventuellement, confondu avec les autres membres du groupe, à savoir :

- Lutjanus lutjanus, le vivaneau gros yeux, qui possède lui aussi une large bande jaune brunâtre depuis l'œil jusqu'à la base de la nageoire caudale. A la différence de Lutjanus adetii, la partie inférieure des flancs est traversée par une série de lignes horizontales étroites et jaunes ;
- Lutjanus madras, le vivaneau madras ou vivaneau indien, qui vit dans l'océan Indien et dans le Pacifique Ouest ;
- Lutjanus mizenkoi, le vivaneau de Samoa, qui n'a été signalé qu'aux îles Samoa et à Sulawesi en Indonésie. Il a deux points blancs sur le dos ;
- Lutjanus ophuysenii, le vivaneau à rayures tachetées, qui se rencontre au sud du Japon (sauf les îles Ryukyu), au sud de la Corée et en mer de Chine, de la partie occidentale de Taiwan jusqu'à Hong Kong ;
- Lutjanus xanthopinnis, le vivaneau à nageoires jaunes, présent dans l'océan Indien, (mer d'Andaman, ouest de la Thaïlande et Sri Lanka) et dans l'ouest de l'océan Pacifique (Papouasie-Nouvelle-Guinée, nord du Japon et sud de l'Indonésie) ;
- Lutjanus vitta, le vivaneau à bande brune qui fréquente l'est de l'océan Indien et l'ouest du Pacifique. La bande sur le corps traverse l'œil avant de rejoindre le haut du pédoncule* caudal.

Alimentation

La nuit venue voit les bancs se disperser, chaque individu se mettant à la recherche de nourriture. Gare aux poissons plus petits, aux crustacés (crabes, crevettes) et aux mollusques qui font partie du menu.

Reproduction - Multiplication

Lutjanus adetii est une espèce gonochorique* (sexes séparés) ovipare*. Il atteint la maturité sexuelle à une taille allant de 20 à 30 cm. Pour le reste, il y a peu d'informations sur la façon dont il se reproduit. On peut toutefois penser que la reproduction de ce poisson s'apparente à celle des autres Lutjanidés.

En période de marées de bonne intensité propices à la diffusion des larves*, les mâles et les femelles, arrivés à maturité sexuelle, se regroupent pour former un large banc. Le frai* commence le plus souvent à la tombée de la nuit. La fécondation* est externe. Pour cela, mâles et femelles entament une parade nuptiale et finissent par nager en spirale vers la surface pour relâcher leurs gamètes* en pleine eau, juste en dessous de la surface. Les femelles fraient habituellement plusieurs fois au cours d’une saison de reproduction.

Les œufs de Lutjanidés sont des œufs pélagiques*, de forme sphérique, d’un diamètre compris entre 0,65 et 1,02 mm, qui contiennent, à quelques exceptions d'espèces près, une goutte lipidique qui assure leur flottabilité. Les œufs éclosent au bout de 17 à 36 heures, selon l’espèce et la température d’incubation, pour donner des larves.

Les larves nouvellement écloses mesurent moins de 2 mm. Elles n'ont pas encore de bouche, ni d'yeux complétement formés. Leurs capacités de natation étant limitées, elles utilisent les courants océaniques pour se disperser. Les premiers jours, elles subsistent en puisant les réserves dont elles ont besoin dans le sac vitellin*, une excroissance de l'intestin sous la forme d'une poche ventrale. Le sac vitellin se conserve pendant 3 à 4 jours le temps aux yeux et à la bouche de devenir fonctionnels. Après quelques jours, les larves de vivaneaux développent des épines sur la tête et certaines ont des nageoires dorsales et pelviennes particulièrement longues ce qui les rend relativement faciles à identifier à ce stade parmi le zooplancton*. Ces épines permettent une meilleure flottabilité à la larve et assurent une protection contre les prédateurs. Pendant leur vie pélagique, les larves évitent les eaux de surface en journée, ne remontant que la nuit pour se nourrir. Elles finissent par s'établir dans des eaux peu profondes, le long des côtes ainsi que dans les estuaires et les mangroves*, pour continuer leur croissance.

Les juvéniles restent généralement dans cette "pouponnière" pendant une période de 2 à 4 ans, selon l'espèce, puis se déplacent vers d’autres zones pour rejoindre enfin la population adulte.

A partir de la quantité de larves contenues dans le zooplancton*, deux types de modèles de reproduction saisonniers ont été constatés pour la famille des Lutjanidés. Les populations continentales ont une saison de frai restreinte à la période estivale tandis que les populations insulaires se reproduisent tout au long de l'année avec des pics d’activité au printemps et à l’automne.

En Nouvelle-Calédonie, le frai se produit d’août à février avec une activité maximale de novembre à janvier, ce qui correspond à l'été austral qui est une période chaude avec des températures allant de 25° à 27°C.

Divers biologie

Le nom anglais de "snappers", qui signifie "happeurs" et donné aux lutjans, vient du fait que ceux-ci ont l'habitude de claquer des mâchoires lorsqu'ils sont capturés.

L'âge maximum documenté est de 40 ans.

En tant que prédateur, Lutjanus adetii joue un rôle régulateur sur les populations de petits poissons et crustacés. Il participe également à la chaîne trophique* en servant de proie à de plus gros carnivores.

Informations complémentaires

Les poissons de cette espèce ont un comportement grégaire et il n'est pas rare de voir plusieurs dizaines d'individus regroupés, à l'abri du courant, derrière une paroi rocheuse. Ils sont très communs dans le sud du lagon calédonien.

En Australie, ces poissons ont mauvaise réputation auprès des pêcheurs qui, d'une part les trouvent trop petits et, d'autre part, sont exaspérés de les voir subtiliser, sans se faire prendre, les leurres destinés à de plus grandes prises.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Depuis 2015, ce poisson est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, en particulier celles qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : En danger, VU : Vulnérable).

Origine des noms

Origine du nom français

Vivaneau : dénomination générique utilisée pour désigner un ensemble d'espèces appartenant à la famille des Lutjanidés. Elle vient du nom de l'espèce Lutjanus vivanus et signifie "vivant, vivace", probablement en rapport avec son activité débordante dans le récif ;

de nuit : peut-être du fait de son activité essentiellement nocturne.

Origine du nom scientifique

Lutjanus : du malais "ikan lutjang" : nom d'un poisson, latinisé par Marcus E. Bloch, ichtyologue allemand (1723-1799) pour la première espèce de ce genre. Bloch croyait à tort que ce nom venait du Japon. Dans la description qu'il fait de ce poisson, il écrit : "Le Japon produit ce poisson où il porte le nom de Ikan Lutjang ; nom qui m'a servi pour la dénomination du genre de ces poissons. Le poisson présent s'appelle comme nous venons de le dire Ikan Lutjang, au Japon, Lutian chez les François, les Allemands et les Anglois". (Histoire naturelle générale et particulière des poissons, 7ème partie, p. 85).

adetii : le vivaneau de nuit a été décrit pour la première fois, en 1873, comme Diacopus adetii par le naturaliste français François-Louis de Laporte, comte de Castelnau (1802-1880), avec la localité-type* donnée comme Nouméa en Nouvelle-Calédonie. En le nommant ainsi, l'auteur a souhaité remercier un commerçant de Nouméa, M. Adet, qui avait collecté pour lui les spécimens de poissons étudiés pendant son séjour sur cette île, et dont faisait partie le type* de celui-ci.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 276519

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Actinopteri
Classe Teleostei
Ordre Eupercaria (incertae sedis)
Sous-ordre Percoidei Percoïdes Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous.
Famille Lutjanidae Lutjanidés
Genre Lutjanus
Espèce adetii

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