Liagore étalée

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique proche

Elle se rencontre en Méditerranée et dans l'Atlantique Est adjacent (Canaries, Açores, Cap Vert, côtes atlantiques de l'Espagne et du Portugal).

Biotope

Cette algue est photophile*. On la trouve sur des fonds rocheux, éclairés et calmes, de la surface à 15 mètres de profondeur environ, où elle peut former des populations denses. Elle est souvent associée à Liagora viscida et Liagora tetrasporifera.

Description

Liagora distenta est une algue de couleur blanche à verdâtre, parfois légèrement orangée, visible au printemps et surtout en été.
Le thalle*, fixé sur le substrat* par une base discoïde, peut atteindre 20 à 30 cm de hauteur.
Les axes cylindriques, d'environ 1 à 2 mm de diamètre, se ramifient dichotomiquement (= qui se séparent en deux) à intervalles réguliers. Entre deux dichotomies* successives, chaque segment d'axe porte des rameaux adventifs* courts eux-mêmes ramifiés dichotomiquement. La structure des axes est filamenteuse et légèrement incrustée de calcaire ce qui donne sa couleur blanche à l'algue et la rend ferme mais flexible.

Espèces ressemblantes

Liagora viscida (Forsskål) C. Agardh a une répartition plus étendue dans la zone de l'Atlantique Est (visible de la Bretagne au Maroc). Elle se distingue du L. distenta par son thalle régulièrement dichotome sans rameaux adventifs et par ses apex* (extrémités) de couleur rose à violette.

Liagora tetrasporifera Børgesen a un développement saisonnier plus tardif que les deux autres espèces (visible en été et en automne) et une aire de répartition un peu différente (présente en Méditerranée occidentale et aux Canaries). Elle ressemble beaucoup à Liagora viscida mais ses apex nettement rougeâtres sont caractéristiques.

Alimentation

Les différents pigments de cette algue dont le pigment rouge (phycoérythrine*), la chlorophylle* (vert) et les caroténoïdes* (jaune/brun), lui permettent d'effectuer la photosynthèse* et de constituer sa biomasse à partir de lumière et de sels minéraux. Les pigments sont seulement visibles au niveau des apex qui sont moins calcifiés.

Reproduction - Multiplication

Le cycle biologique de reproduction est trigénétique* hétéromorphe*, c'est-à-dire qu'il y a succession de 3 générations de formes différentes.
La forme décrite précédemment correspond aux gamétophytes* mâle et femelle (première génération ; n chromosomes). Sur les gamétophytes, après fécondation, les organes femelles produisent de petites boules enfouies dans le cortex* qui sont les carposporophytes* (deuxième génération ; 2n chromosomes). Ces carposporophytes émettent des carpospores qui vont donner naissance à une troisième génération longtemps ignorée : le tétrasporophyte* (2n chromosomes) qui est microscopique et filamenteux et ressemble à un Acrochaetium. C'est le tétrasporophyte qui, après méiose*, donnera les tétraspores à n chromosomes qui vont engendrer de nouveaux gamétophytes.

Divers biologie

L'espèce est annuelle, avec le sporophyte microscopique probablement présent - mais jamais observé dans la nature - en automne et en hiver et le gamétophyte / carposporophyte présent au printemps et en été.

Observation microscopique sur coupe transversale : les dépôts de calcaire et les cellules corticales externes piriformes permettent d'identifier un Liagora avec certitude. La structure filamenteuse de l'algue peut être aisément observée après décalcification au vinaigre.

Origine des noms

Origine du nom français

Il est d'usage pour les végétaux de franciser le nom de genre et de traduire le nom d'espèce latin. Le site DORIS propose Liagore étalée.

Origine du nom scientifique

Liagora, du nom d'une Néréide.
Du latin [distentus] = étendu, gonflé.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 145757