Coquille fusiforme à tours convexes
Présence d’une encoche labiale au niveau de la suture
Couleur de fond brun jaunâtre
Présence d’une bande blanche au milieu de chaque côte axiale
Animal blanc avec un siphon translucide. Pas d’opercule
Pleurotoma leufroyi Michaud, 1828
Defrancia leufroyi (Michaud, 1828)
Raphitoma leufroyi (Michaud, 1828)
Pleurotoma zonalis Delle Chiaje, 1830
Pleurotoma inflata de Cristofori & Jan, 1832
Defrancia leufroyi var. carnosula Jeffreys, 1867
Murex caudiculus Brusina, 1870
Clathurella mirabilis Locard, 1892
Espèce présente dans l'Atlantique européen et africain, ainsi qu'en Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]L'espèce est présente dans toute la Méditerranée.
Au niveau de l'Atlantique tempéré, on trouve Leufroyia leufroyi : en Espagne, dans les îles Canaries, les îles du Cap Vert et dans l’Atlantique Nord : en Grande Bretagne, en Écosse et jusqu’en Norvège.
Dans l’Atlantique Sud, elle est présente en Afrique de l’Ouest jusqu’en Angola.
C'est une espèce de l’infralittoral* et du circalittoral* ; on la trouve principalement sous les pierres et les fonds sablonneux jusqu’à
La coquille est fusiforme, à tours très convexes, d'une longueur autour de 15 mm mais pouvant atteindre 20 mm.
La protoconque* est multispirale* à 3 tours arrondis. Le premier tour est de couleur jaune foncé, les autres sont brun foncé à noirs.
La téléoconque* est formée de 6 à 7 tours. La sculpture est formée d’environ 18 grosses côtes axiales sur le dernier tour, traversées par une multitude de cordons spiraux inégaux entre eux. Leur point de rencontre est arrondi. La suture* est oblique, profonde. Le canal siphonal* est court et droit. L’encoche labiale est profonde. Le labre* est mince, qui laisse apparaître par transparence la sculpture externe. Il ne possède pas de dents.
La couleur de fond de la coquille est brun-jaunâtre avec des taches marron. Une bande blanche est présente sur le milieu de chaque côte.
Le dernier tour représente les 2/3 de la longueur totale de la coquille.
L’animal est de couleur blanche ; le siphon est plutôt jaune chez les adultes et translucide chez les jeunes spécimens, plus ou moins ponctué de blanc. Les yeux sont situés sur les tentacules oculaires.
De rares spécimens à la coquille albinos ont été signalés.
On peut confondre cette espèce avec Leufroyia concinna, qui a le même type de protoconque mais de couleur violette et sans bande blanche au milieu de chaque tour.
Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdés, les Raphitomidés sont des prédateurs. Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont ils se nourrissent. Néanmoins, la nature exacte de ces proies, de petits invertébrés, n'est pas connue à ce jour.
Les
sexes sont séparés (espèce gonochorique*).
Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères*.
Les larves* planctotrophiques*, qui en sont
issues, sont transportées par les courants et peuvent passer des semaines voire
des mois dans le plancton*, qui devient leur principale source d’alimentation.
Cette vie planctonique longue permet une large dissémination de l’espèce sur de
nouveaux biotopes*.
Le mode de vie planctotrophique de la larve est une caractéristique de l’espèce (voir § Infos complémentaires), dont le témoignage se retrouve sur la coquille possédant une protoconque multispirale.
Aucun des nombreux spécimens photographiés ne présente de trace de vie associée spécifique. Par contre, l'espèce présente très souvent une pellicule de mucus plus ou moins épaisse qui recouvre tout ou partie de la coquille. Ce mucus produit parfois des extensions échevelées. Nous n’en connaissons pas sa composition.
Les Leufroyia possèdent une protoconque multispirale à 3 tours arrondis, témoignant d’un développement larvaire dit planctotrophiques*. Les larves se déplacent au gré des courants marins, se nourrissent du plancton et peuvent ainsi coloniser des espaces beaucoup plus lointains.
Les Raphitomidés méditerranéens (7 genres, dont Leufroyia, Cyrillia, Raphitoma...) sont en cours de révision et comptent actuellement une soixantaine d’espèces en tout, dont certaines sont encore à décrire.
Raphitome de Leufroy : simple francisation de l'ancien nom scientifique Raphitoma leufroyi, nom valide au moment de la rédaction de cette fiche. Cette espèce n'avait alors pas de nom commun d'usage et le site DORIS a fait cette proposition. L'espèce Leufroyia leufroyi appartient d'ailleurs toujours à la famille des Raphitomidés (Raphitomidae).
Leufroyia : genre décrit par Monterosato en 1884 et dédié à Louis René Augustin Leufroy (1804-1829), étudiant en médecine au Mans et naturaliste français.
leufroyi : même origine que le nom de genre.
André-Louis Gaspard Michaud, descripteur initial de l'espèce (sous le nom de Pleurotoma lefroyi) écrit dans le Bulletin d'histoire naturelle de la Société Linnéenne de Bordeaux, tome second, 1827 : "Nous offrons cette coquille à M. Augustin Leufroy, jeune naturaliste, qui s'occupe avec autant de succès que de zèle de l'étude des sciences et dont l'érudition donne les plus hautes espérances. Témoignage d'amitiés".
Leufroyia leufroyi (Michaud, 1828) en est le type* du genre Leufroyia.
Numéro d'entrée WoRMS : 248256
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Neogastropoda | Néogastéropodes | Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea. |
Famille | Raphitomidae | Raphitomidés | |
Genre | Leufroyia | ||
Espèce | leufroyi |
Petit gastéropode
Cette espèce est grande pour le genre, d’une longueur autour de 15 mm mais pouvant atteindre 20 mm.
Cap d'Antibes (06), 17 m
03/12/2016
Coquille annotée
Cette photo annotée permet de voir les caractéristiques de l’espèce sur la coquille.
Ex-situ
25/10/2017
Coquille fusiforme
La raphitome de Leufroy possède une coquille fusiforme, à tours très convexes.
La protoconque est multispirale à 3 tours arrondis. Le premier tour est de couleur jaune foncé, les autres sont brun foncé à noirs.
Cap d’Antibes (06), 12 m
14/11/2015
Décoration de la coquille
La couleur de fond de la coquille est brun-jaunâtre avec des taches marron. Une bande blanche est présente sur le milieu de chaque côte.
Ce spécimen possède une pellicule de mucus plus ou moins échevelée.
Cap d'Antibes (06), 13 m
31/10/2015
Vu de face
L’animal est de couleur blanche, le siphon jaune est ponctué de blanc. Les yeux sont situés sur les tentacules oculaires.
Cap d'Antibes (06), 17 m
26/12/2015
Coquille souvent recouverte de mucus
La coquille est souvent recouverte d’une pellicule de mucus plus ou moins épaisse, qui recouvre tout ou partie de la coquille. Le mucus recouvre complètement la protoconque sur ce spécimen.
Ce mucus produit parfois des extensions échevelées (visible sur une des photos précédentes).
Cap d’Antibes (06), 19 m
26/12/2015
Protoconque multispirale (détail)
Protoconque est multispirale à 3 tours arrondis.
Le premier tour est blanc, les deux autres brun-foncés presque noirs et réticulés diagonalement.
Cap d'Antibes (06), Méditerranée
03/12/2016
Protoconque cassée
Ce spécimen a sa protoconque cassée, ce qui a priori n’est pas un handicap. C’est juste un élément en moins pour confirmer son identification, bien qu’il n’y ait pas de confusion possible sur ce spécimen.
Cap d’Antibes (06), 18 m
22/08/2015
Spécimen jeune
Ce spécimen très jeune ne mesure pas plus de 5 mm.
Sa protoconque est quasiment noire et les bandes blanches de la coquille sont très marquées.
Saint-Raphaël (83), 5 m
20/07/2013
Spécimen pas encore de taille adulte
Ce spécimen n’a pas atteint encore sa taille adulte, mais il est un peu moins jeune que l’animal de la photo précédente. Son siphon est translucide à la différence des spécimens adultes qui ont un siphon plutôt jaune.
Cap d’Antibes (06), 10 m
09/09/2017
Individu jeune à la protoconque cassée
Ce spécimen n’est pas encore adulte, mais il a déjà une protoconque cassée. Cette protoconque, témoignage de l’état larvaire, devient bien fragile à la croissance de la coquille.
Cap d’Antibes (06), 10 m
22/08/2015
Adulte âgé
Il n’est pas possible de donner un âge à cet animal, mais sa taille, environ
Cap d’Antibes (06), 15 m
17/10/2015
Rédacteur principal : André HOARAU
Rédacteur : Dominique HORST
Vérificateur : Elisabeth JUAN HORST
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Boyer F., Audibert C., 2007, Le matériel d’auteur conservé au Muséum de Lyon pour les taxa de Michaud, 1828 et 1829, Centre de Conservation et d’Étude des Collections, Cahiers Scientifiques, 13, 149-160.
Fassio G., Russini V., Pusateri F. Giuannuzzi-Savelli R., Høisæter T., Puillandre N., Modica M.V., Oliverio M., 2019, An assessment of Raphitoma and allied genera (Neogastropoda : Raphitomidae), Journal of Molluscan Studies, 85(4), 414-425.
Høisæter T., 2016, A taxonomic review of the Norwegian species of Raphitoma (Gastropoda: Conoidea: Raphitomidae), Fauna norvegica, 36, 9-32.
Pusateri F., Giannuzzi-Savelli R., 2008, A new raphitomine neogastropod from the Mediterranean Sea (Conoidea), Iberus, 26(2), 119-126.