Forme svelte, élancée
Nageoire caudale échancrée
Aspect argenté, grandes écailles
Tête conique
Yeux jaunes
Grégaire
Dard, courcie, gandoise, nez pointu (du patois : nas puntchu), poinonet, rouzau, siège, chevaine vaudois, aubour
Common dace, dace, graining (GB), Leucisco (E), Hasel, Hasila, Hasile, Heseln (D), Gruis, hesseling, serpeling, springer (NL)
Cyprinus dobula Linnaeus, 1758
Cyprinus squalus (Walbaum, 1792)
Leuciscus vulgaris Fleming, 1828
Squalius vulgaris Walecki, 1863
Squalius leuciscus Fatio, 1882
Europe de l’Ouest et Europe Centrale
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeEn Europe, elle est plus abondante au nord et à l’est ; absente en Norvège, en Ecosse et à l’est de l’Irlande. Elle est plus rare au sud et même absente au sud des Pyrénées.
En France, elle est fréquente dans les réseaux hydrographiques du Rhin et du Rhône. En fait, elle est commune dans les régions où les conditions de température sont convenables pour l’espèce : nord, nord-est, ouest. Dans le sud-est et le sud-ouest, elle est plus rare.
Elle est présente en Belgique.
- En été, cette espèce préfère les eaux vives des rivières à galets et graviers, en aval des radiers (seuils naturels où l'eau est peu profonde), le long des rives boisées.
- En hiver, elle affectionne les fosses profondes, les remous, les sous-berges et embâcles (zones encombrées où elle peut se réfugier).
Dans la zonation* longitudinale des cours d’eau, selon Huet, la vandoise occupe l’aval de la zone à truite et ombre, la zone à barbeau et l’amont de la zone à brème, dans les secteurs d’eaux courantes.
Elle est présente dans certains lacs de façon naturelle ou introduite.
On la trouve également en eau saumâtre dans l’est de la Baltique.
C'est un poisson de taille moyenne, 20 à 30 cm (maximum 40 cm pour 600 g), au corps élancé et fuselé.
La tête est conique avec une bouche petite et peu fendue, légèrement infère. Les yeux sont bordés de jaune.
Les nageoires sont bien développées. La caudale est échancrée, la dorsale est grise avec 10-11 rayons, située au milieu du dos. Les pelviennes sont jaunes à bord postérieur concave, les nageoires anale et pectorales jaunâtres à orangées. Cette espèce est adaptée à une nage rapide en eau agitée.
Les écailles sont grandes (47 à 55 le long de la ligne latérale), de coloration argentée sur les flancs, plus grise et verte dorsalement, et bien blanche ventralement.
Cette espèce peut être confondue avec le blageon, Leuciscus souffia, caractérisé par la présence d'une bande latérale colorée.
Elle est parfois confondue avec le toxostome, Chondrostoma toxostoma, avec une bouche caractéristique à lèvres cornées.
Leuciscus leuciscus burdigalensis (Cuvier et Valencienne, 1844), vandoise rostrée : sous-espèce méridionale présente dans le sud-est et le sud-ouest de la France, la taille est plus élevée et les lèvres plus épaisses.
Leuciscus oxyrrhis (La Blanchère, 1873), vandoise au long museau : elle est présente dans le Lot, le Tarn, la Dordogne.
Leuciscus bearnensis (Blanchard, 1866), la vandoise rostrée du Béarn : figure sur la liste rouge des "Poissons de France 2009", avec la mention "données insuffisantes", elle fait aussi partie des espèces ou sous-espèces dont l’identification reste imprécise, mais en cours d’études.
C'est un poisson très actif en groupe dont le régime alimentaire est très varié. Il se compose aussi bien d'insectes aquatiques (capturés lors de leur éclosion et de leur dérive) ou non (sous les arbres, lors de leur chute provoquée par le vent), que de mollusques, vers, crustacés, larves diverses, prélevés sur le fond. Il peut également consommer des algues filamenteuses et des mousses.
Elle a lieu en mars-avril, quand l’eau atteint la température de 10 °C.
Dans les groupes de vandoises, les mâles se distinguent par leurs tubercules nuptiaux ou boutons de noces, sur le corps. Mâles et femelles recherchent les zones favorables au frai, sur des gravières propres dans un courant soutenu.
La ponte est collective et a lieu la nuit, sur les radiers.
Les œufs jaunâtres, une fois fécondés, gonflent et se collent aux graviers du fond, soit environ 15 000 œufs par femelle. De nombreux prédateurs profitent de cette manne alimentaire : vairons, loches… ou de cette opportunité de reproduction, ainsi le chevaine peut donner des hybrides viables.
L’incubation dépend de la température et dure environ un mois à 12 °C.
Les larves à l’éclosion (taille 7,5 mm) gagnent les bordures de rives pour se développer et se nourrir de micro-invertébrés, puis devenir ensuite des alevins très actifs en bancs.
Les juvéniles ont une croissance rapide : ils atteignent 7 à 8 cm en un an.
La durée de vie moyenne est de 5 ans mais peut atteindre 10 ans (maximum : 16 ans).
Un parasite se fixe sur les nageoires : c’est un crustacé du genre Lernaeopoda, cas fréquent en eaux acides.
La vandoise vit en bancs d’une dizaine à plusieurs centaines d’individus de même taille dans lesquels il ne semble y avoir ni hiérarchie, ni concurrence acharnée.
En situation optimale, ces populations peuvent dénombrer jusqu’à 200 individus sur 10 ares.
Sa réapparition dans des secteurs débarrassés de leurs eaux usées en fait un excellent marqueur de la restauration de la qualité de l’eau.
La température de l’eau est le facteur principal de sa distribution, ni trop chaude, ni trop froide : 22 °C en été est un maximum, environ 10 °C au printemps, pour la reproduction.
La qualité de l’eau est importante. Les pollutions et la charge en azote ne lui conviennent pas : c’est un poisson d’eaux claires et courantes qui vit en groupe, quelquefois associé ou en compétition, avec d’autres espèces, comme le chevaine, le blageon, le toxostome…
La vandoise est protégée ou soumise à une réglementation de portée nationale (selon INPN) : poissons protégés (Article 1)
Liste rouge des poissons d'eau douce de France métropolitaine (2009) : DD (données insuffisantes)
Liste rouge mondiale des espèces menacées (2008) : LC (non menacée)
Biotopes protégés : zones de frayères (arrêté du 8/12/1988)
Espèce sensible aux aménagements (recalibrages, barrages) et au colmatage des fonds. Elle disparaît des eaux trop chaudes et stagnantes qui manquent d’oxygène.
Vindesia, du celte [vinda] = blanc, a donné vandoise.
Leuciscus : du latin [leuco] = blanc, en référence à la couleur.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Ostariophysi | Ostariophysaires | |
Ordre | Cypriniformes | Cypriniformes | Presque tous d’eau douce. |
Sous-ordre | Cyprinoidea | Cyprinoïdes | |
Famille | Cyprinidae | Cyprinidés | |
Genre | Leuciscus | ||
Espèce | leuciscus |
Forme élancée
La forme est svelte, élancée, avec une nageoire caudale échancrée, un aspect argenté, de grandes écailles, une tête conique aux yeux jaunes.
Rivière Doubs, Ocourt (Suisse), 1,5 m, de nuit
13/07/2009
Les nageoires
Les nageoires sont bien développées, la caudale échancrée, la dorsale, grise à 10-11 rayons, les pelviennes jaunes à bord postérieur concave.
Rivière Doubs, Ocourt (Suisse), 1,5 m, de nuit
13/07/2009
Tête
La tête est conique avec une bouche petite et peu fendue, légèrement infère. Les yeux sont bordés de jaune.
Aquarium de Liège (Belgique), 1 m
12/01/2012
Face ventrale
La coloration est argentée sur les flancs et bien blanche ventralement. Les pelviennes sont jaunes à bord postérieur concave, les nageoires anale et pectorales jaunâtres à orangées.
Aquarium de Liège (Belgique), 1 m
12/01/2012
Planche naturaliste
Marcus Élieser Bloch, 1783, ALLGEMEINE NATURGESCHICHTE DER FISCHE, TOME 1
Cette image fait partie de Biodiversity Heritage Library
N/A
Reproduction de documents anciens
1783
Rédacteur principal : Jean-Pierre HEROLD
Vérificateur : Michel KUPFER
Responsable régional : Michel KUPFER
Herold J.-P., 1998, Les Poissons : le point sur les espèces disparues et nouvelles au cours des 19e et 20e siècles en Franche-Comté, Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle du Doubs, 87, 63-72.
Huet M., 1954, Biologie, profil en long et en travers des eaux courantes, Bulletin Francais de Pisciculture, 175, 41-53.
Partenariat MNHN, UICN, Société Française d’ichtyologie, ONEMA, 2009, La liste rouge des espèces menacées en France métropolitaine, site internet : uicn.fr/liste rouge.
La page de Leuciscus leuciscus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Leuciscus leuciscus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase