Crevette polaire

Lebbeus polaris | (Sabine, 1824)

N° 1583

Circumpolaire, Atlantique Nord-Ouest,

Clé d'identification

Taille de 60 à 70 mm
Une épine supraorbitale près du rostre
Taches rouges et jaunâtres
Rostre relativement long, aplati et robuste
Petites épines sur le rostre et la moitié antérieure du céphalotorax

Noms

Autres noms communs français

Bouc polaire, hippolyte polaire

Noms communs internationaux

Polar lebbeid, polar shrimp (GB), Polarräka (SE)

Synonymes du nom scientifique actuel

Alpheus polaris Sabine, 1824
Spirontocaris polaris
Rathbun, 1929
Lebbeus polaris Holthuis, 1947

Distribution géographique

Circumpolaire, Atlantique Nord-Ouest,

Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest

La crevette polaire est une espèce circumpolaire, s'étendant du sud de Shetland (Écosse) au Skagerrak (Norvège) dans l'Atlantique Est, et la baie de Chesapeake (États-Unis) en Atlantique Ouest.

Amérique du Nord - côte Atlantique : elle très abondante au Canada le long de la côte ouest de Terre-Neuve jusque dans le détroit de Belle-Isle. Elle est présente du Banc Beaugé sur la côte nord du golfe du Saint-Laurent jusque dans le détroit de Jacques Cartier (entre l'île d'Anticosti et la péninsule du Labrador). Elle vit également dans l'estuaire et l'ouest du golfe du Saint-Laurent. On la rencontre également dans l'archipel français de Saint-Pierre et Miquelon.
Europe - côte Atlantique : l'espèce est absente de France métropolitaine. Le seul signalement très flou connu est une erreur selon d'Udekem d'Acoz (1999).

Elle est présente dans le Pacifique, dans la mer de Béring, la mer d'Okhostk et les îles Aléoutiennes au sud de la Colombie Britannique (Canada).

Biotope

Les crevettes polaires sont présentes dans les zones sublittorales et bathyales* (de 6 à 930 m). Elles vivent sur des fonds de sable, de vase, de graviers et de roches voire sur des laminaires et des éponges.

Description

La crevette polaire adulte mesure en moyenne 60 à 70 mm, elle peut cependant atteindre jusqu'à 90 mm. Elle est transparente avec des taches et des rayures brunes ou rouges et jaunâtres sur la carapace et l'abdomen. Ces taches peuvent former des lignes sur les côtés du céphalotorax*. Sa carapace est de forme globulaire, elle possède deux épines sur le dessus, de trois à cinq sur la partie supérieure dont une supraorbitale près du rostre*, de deux à quatre sous le rostre. Le rostre est relativement long, aplati et robuste. Le carpe* de la deuxième patte est subdivisé en sept segments. Le telson* possède une dizaine d'épines latérales disposées irrégulièrement. Les pattes sont longues et fines. Les yeux pédonculés* sont grands. Les antennes sont longues.

Espèces ressemblantes

Plusieurs autres espèces de petites crevettes hippolytidés pouvant être plus ou moins transparentes existent en Atlantique Nord-Ouest. Parmi ces espèces la plus commune avec laquelle elle peut-être confondue est :

Eualus gaimardi (Milne-Edwards, 1837), espèce circumarctique possédant un rostre très long légèrement courbé vers le haut et pointu dont l'extrémité atteint le bout de l'épine antennaire. Elle possède également des épines sur le céphalothorax avant le rostre.

Alimentation

Les contenus stomacaux ont révélé la présence de résidus et de fragments aux groupes suivantes : gammares, mysidés, polychètes, hydroïdes, rhodophycées, bivalves, gastéropodes, oursins verts et ophiures.

Reproduction - Multiplication

La ponte intervient à différentes époques selon les secteurs étudiés : en été en Écosse et en Norvège du nord, en mars et mai dans le sud de la Norvège et toute l'année au Groenland.

Les pourcentages de femelles ovigères* identifiés dans les bulletins de pêche canadiens confirment la probabilité élevée de reproduction tout au long de l'année sur les côtes atlantiques canadiennes.

Vie associée

Pandalus montagui, la crevette striée, Pandalus borealis la crevette nordique, le pagure pubescent Pagurus pubescens partagent l'habitat de la crevette boréale.

Des observations de vie associative ont été rapportées en Norvège avec Anarhichas lupus le loup Atlantique. Au Québec, sa présence est relevée à proximité de l'anémone rouge du Nord Urticina felina, elle se nourrit des sécrétions de l'anémone.

Ses principaux prédateurs sont les morues Gadus morhua et Gadus macrocephalus, le phoque du Groenland Pagophilus groenlandicus, le phoque annelé Pusa hispida, le belouga Delphinapterus leucas et les guillemots.

La crevette polaire peut être parasitée par des bopyres Bopyroides hippolytes dans la cavité branchiale et Hemiarthrus abdominalis sous l'abdomen, le rhizocéphale Sylon hippolytes sous l'abdomen, des copépodes et le tubularidé Kronborgia caridicola.

Informations complémentaires

Les taches de son corps lui permettent de se confondre avec son environnement.

Origine des noms

Origine du nom français

Crevette polaire : francisation du nom scientifique
Hippolyte : Il s'agit d'un nom commun chez les crevettes appartenant à la famille des Hippolytidés.
bouc : souligne le fait qu'elle se déplace en sautillant. En effet, «crevette», terme apparu au début du XVIe siècle, vient de ``chevrette``.

Origine du nom scientifique

Lebbeus : Le nom de genre initial donné lors de la description de cette espèce était Alpheus, nom changé par la suite en Lebbeus. Dans ce contexte, on peut penser que Lebbeus fait référence à un personnage biblique (aussi orthographié parfois Lebdæum ou Lebdeus) dont le nom de famille était Thaddeus, fils d'Alpheus et de Marie, un apôtre de Jésus.

polaris : du latin [polaris] = relatif aux pôles.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 107521

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Arthropoda Arthropodes Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette.
Sous-embranchement Crustacea Crustacés Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes.
Classe Malacostraca Malacostracés 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen.
Sous-classe Eumalacostraca Eumalacostracés Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax.
Super ordre Eucarida Eucarides Présence d'un rostre.
Ordre Decapoda Décapodes La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces.  Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises).
Sous-ordre Caridea Caridés Les Caridés sont caractérisés par des pléopodes natatoires. C'est à ce groupe qu'appartiennent une grande partie des espèces de crevettes.
Famille Thoridae Thoridés
Genre Lebbeus
Espèce polaris

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