Tête, ventre et poitrine blancs
Ailes et dos gris clair
Extrémité des rémiges noire mouchetée de taches blanches
Œil vif jaune-vert pâle, pattes rose pâle
Bec jaune orangé, tache rouge sur la mandibule inférieure
Jusqu'à 70 cm de long, jusqu'à 150 cm d'envergure
Ar gouelan gris, gwelenn hriz (Bretagne), Gavià argentat de potes rosa, kaio hauskara (Pays Basque), Gabian (Provence)
Herring Gull (GB), Gabbiano reale nordico (I), Gaviota argentea, gaviota plateada (E), Silbermöwe, Silbermöve (D), Zilvermeeuw (NL)
Europe, Amérique du Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-Ouest, ● Eau douce d'EuropeLe Goéland argenté est essentiellement présent le long des côtes d'Europe de l'ouest de la Scandinavie jusqu'au Portugal.
On dénombre aujourd'hui en France environ 50 000 couples de Goélands argentés, dont 30 000 vivent en Bretagne. Jusqu'alors en constante augmentation, il semble que ces dernières années, ce nombre ait commencé à diminuer... Il y a toutefois une différence entre les colonies « naturelles » dont les effectifs chutent en raison d'une diminution des proies potentielles et les colonies « urbaines » qui augmentent fortement en raison de l'abondance des sources artificielles d'alimentation fournies par les activités humaines.
La sous espèce L. argentatus argenteus (voir "espèces semblables") est plutôt sédentaire, et vit toute l'année sur les côtes atlantiques. L. argentatus argentatus, par contre, effectue une migration hivernale de la Scandinavie vers le sud de la France, l'Espagne, le Portugal et l'Italie.
Les adultes ne migrent pas à plus de 200 kilomètres de l'endroit où ils nichent. Ce sont les jeunes qui, principalement, effectuent ces migrations, jusqu'à leur niche définitive.
Le Goéland argenté est omniprésent au Québec. Il niche tout le long du littoral du fleuve Saint Laurent et sur les îles des lacs de la forêt boréale.
Le Goéland argenté occupe tous les biotopes, essentiellement marins, mais aussi terrestres. Il sera notamment abondant là où l'activité anthropique sera en mesure de lui fournir sa nourriture !
A l'origine présent uniquement sur les côtes, les plages, les dunes, il a fini par suivre l'homme et par coloniser l'intérieur des terres, notamment en remontant les estuaires et les embouchures, et toutes les grandes villes plus ou moins côtières. Des falaises, il niche désormais sur les immeubles et HLM urbains y compris à Paris intra-muros.
Larus argentatus est un des oiseaux les plus communément observés sur nos rivages et (de plus en plus) vers l'intérieur des terres. Sa tête, sa poitrine, et son ventre sont blancs, son dos et ses ailes sont gris clair, et l'extrémité de ses rémiges (les plumes des ailes) est noire et mouchetée de taches blanches. Son bec, massif, pointu, et recourbé vers le bas à son extrémité, est jaune orangé, et sa mandibule inférieure est ponctuée d'une tache rouge caractéristique. Son œil, vif, est teinté de jaune-vert pâle, et cerné d'une fine membrane charnue de couleur variable : jaune, rouge, ou noire. Ses pattes, palmées, sont rose pâle.
Le Goéland argenté est un oiseau plutôt imposant, dont la taille varie de 50 à parfois 70 centimètres, et dont l'envergure peut avoisiner un mètre cinquante pour un poids de 1200 grammes ! En vol, il est donc bien plus large que long.
Enfin cette espèce ne présente pas de dimorphisme sexuel : les mâles et les femelles présentent un plumage identique. En général, les mâles sont légèrement plus grands.
La famille des Laridae regroupe plusieurs espèces de goélands. Citons, parmi ceux que l'on peut confondre avec le Goéland argenté :
Larus michahellis, le Goéland leucophée, est presque identique, mais sa silhouette est plus élancée, et ses pattes ne sont pas roses mais jaunes. Il vivait jusque dans les années 1970 uniquement sur les côtes de la Méditerranée, puis a gagné les côtes basques, et continue sa remontée vers le nord,
Larus marinus, le Goéland marin, ressemble énormément au Goéland argenté, mais il est plus gros, et ses ailes sont noires (voir photo),
Larus fuscus, le Goéland brun, ressemble aussi beaucoup à L. argentatus, mais ses ailes sont brun foncé, et ses pattes sont jaunes.
D'autres auteurs pensent que les espèces Larus smithsonianus, le Goéland d'Amérique (ou hudsonien), et Larus vegae Palmén, 1887, le Goéland de Véga, seraient elles aussi des sous-espèces du Goéland argenté, et les nomment respectivement Larus argentatus smithsonianus, et Larus argentatus vegae. Toutefois, les éléments les plus récents issus d’études génétiques confirment que le Goéland d’Amérique et le Goéland de Véga sont bien des espèces à part entière (Colinoson et al., 2008).
La classification de plusieurs Laridés est constamment remise en question à cause de certaines hybridations possibles entre espèces supposées différentes.
Le Goéland argenté est un oiseau opportuniste, dont le régime alimentaire est omnivore et fort varié !
Sur les plages, il se délectera de crustacés, vivants ou morts, tels les crabes verts, les étrilles, mais aussi de mollusques, de vers, de poissons et même d'échinodermes.
Dans les terres et près des points d'eau douce, il se nourrit aussi de vers de terre, de grenouilles, d'autres oiseaux et de petits mammifères. Il n'hésitera pas non plus à voler les œufs ou les oisillons directement dans les nids d'autres espèces d'oiseaux, voire même de sa propre espèce !
S'il a besoin de briser au préalable une coquille ou une carapace, il laissera tomber l'animal d'une hauteur atteignant parfois 20 mètres sur un substrat dur avant de le déguster.
On peut qualifier cette espèce d'anthropophile, car elle suit les bateaux de pêche, pioche dans les filets, elle niche sur les toits des habitations, des hangars, et on ne la trouvera jamais loin des décharges d'ordures ! Avec son bec, le goéland fouille les déchets à la recherche de restes alimentaires. Il n'hésitera pas non plus à approcher en nombre les pique-niqueurs et s'approchera très près pour leur subtiliser de la nourriture...
L'aquarium marin de Trégastel possède un bassin tactile extérieur. Après la fermeture des portes, les goélands plongent pour attraper les araignées de mer, dont on ne retrouve, le lendemain matin, qu'une carapace vide, en morceaux ! Le personnel est donc contraint de renouveler constamment son stock d'araignées pour le public, à cause de la voracité des goélands, notamment après la naissance de leur progéniture (observation personnelle).
Le Goéland argenté régurgite, comme les rapaces, des pelotes de matières indigestes : os, poils, etc...
Le Goéland argenté est monogame. Quand un couple se forme, c'est pour la vie (il arrive dans de rares cas que le mâle côtoie deux femelles). Vers la mi-mars, la femelle interpelle le mâle lors d'une parade nuptiale où se mêlent postures et cris, puis le mâle régurgite de la nourriture. Si cette dernière est acceptée de la femelle, il s'ensuit immédiatement une copulation, pendant laquelle le mâle monte sur le dos de la femelle.
Des dizaines voire des milliers de couples nichent en colonies sur les petits îlots rocheux de la côte, parfois près des falaises. Certains couplent élisent domicile sur les toits des immeubles. Le nid, large, est constitué de végétaux divers : herbes, algues, brindilles, et situé à l'abri des prédateurs (mammifères, serpents...) Dès le printemps, la femelle y pond de un à trois œufs, que les deux parents couveront pendant environ un mois, jusqu'à l'éclosion des poussins.
La tache rouge sur la mandibule inférieure des adultes permet aux poussins de localiser la provenance de leur nourriture. Ceux-ci cognent instinctivement avec leur bec sur la tache rouge du bec de leurs parents, et ces derniers régurgitent cette nourriture.
La mortalité est élevée chez les jeunes poussins. Seuls 30% des jeunes goélands quittent le nid et s'envolent environ deux mois après leur naissance. Ils ont une coloration différente de l'adulte : leurs ailes sont noires et blanches, leurs yeux et leur bec sont noirs (voir photo). Ils acquièrent un plumage identique à l'adulte et leur maturité sexuelle après quatre ans.
Le goéland argenté peut vivre jusqu'à une trentaine d'années.
Les goélands chantent. Certains diront qu'ils pleurent. Leur chant est caractéristique : le bec grand ouvert, et quand ils sont perchés en altitude et même en vol, entonnent un kau kaiiiiii kau kau kau kau...
Ce chant, ou plutôt cette plainte, leur a valu leur nom breton "gouelan" (voir étymologie).
Ils sont capables de pousser une dizaine de cris différents : appel du conjoint, retour du conjoint au nid, parade nuptiale, communication avec les petits, alarme en cas de présence d'un prédateur...
Les renards et les hiboux sont au nombre des prédateurs du Goéland argenté.
Aux Etats-Unis, le goéland est impliqué dans plus de 20% des collisions entre avions et oiseaux. En 13 ans, ils ont causé près de 160 000 heures de retard pour cause de révision et de nettoyage des réacteurs.
Chaque année, les goélands coûtent plusieurs centaines de millions de dollars aux compagnies aériennes !
Larus argentatus est une espèce protégée, comme tous les goélands, mais leurs populations peuvent faire l'objet de régulations locales et ponctuelles, après autorisation du Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
On entend par régulation la stérilisation des œufs afin de protéger les populations de sternes en Bretagne, et de réduire des nuisances en ville, à cause du bruit (les goélands chantent toute la journée), des matériaux utilisés pour la construction des nids qui bouchent les canalisations, et de leurs déjections qui souillent notamment les voitures.
Goéland : du breton gouélan = pleurer, à cause de son chant caractéristique,
argenté (traduction directe de argentatus), à cause de son plumage gris sur les ailes.
Larus : du grec [larus] = mouette, un oiseau très commun de la même famille, qui porte également ce même nom de genre,
argentatus : du latin [argentum] = argent, à cause de sa couleur argentée.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Charadriiformes | Charadriiformes | Oiseaux plus ou moins aquatiques, au bec pointu et aux pattes fines. |
Famille | Laridae | Laridés | Mouettes, goélands, et sternes. |
Genre | Larus | ||
Espèce | argentatus |
Sur l'estran
Le Goéland argenté est un hôte fort commun de l'estran breton. Rien qu'en Bretagne, 30000 couples ont élu domicile...
Observez les critères de reconnaissance : tête, poitrine et ventre blancs, ailes et dos gris, extrémité des remiges noire mouchetée de taches blanches, pattes roses, bec jaune orangé avec une tache rouge sur sa mandibule inférieure.
Ile Grande (22), estran
28/06/2008
Posé sur l'eau
Le goéland est aussi un bon nageur, grâce à ses pattes palmées.
Archipel des Sept Iles (22)
11/05/2008
Au sommet de la falaise
Les goélands nichent en hauteur, sur les rebords escarpés des falaises, sur les corniches, et même sur les toits des immeubles !
Archipel des Sept Iles (22)
11/05/2008
En vol
Le Goéland argenté peut mesurer jusqu'à un mètre cinquante d'envergure. Il est bien plus large que long.
Trébeurden (22)
07/2007
A table
Le Goéland argenté se nourrit d'une multitude d'organismes de l'estran, vivants, ou, comme ce crabe vert, morts.
La grève blanche, Trégastel (22)
04/2008
Une espèce anthropophile
Les Goélands ne nichent jamais bien loin des commerces... Ici, chaque jour, l'employé du restaurant jette son reste de pain, ce qui attire en quelques secondes jusqu'à une cinquantaine d'individus !
De manière générale, le Goéland suit l'homme, et surtout ses ordures !
Trégastel (22), centre-ville
06/2008
Monogamie
Larus argentatus est monogame , et vit toujours en couple. La distinction entre mâle et femelle est peu aisée, du fait de leur plumage absolument identique. En général, le mâle est un peu plus grand que la femelle.
Trégastel (22)
04/2008
Couvaison
Quatre femelles nichent sur une des Sept Iles, inhabitées et exemptes de mammifères prédateurs. La couvaison a lieu au printemps et dure environ un mois. Le nid contient de 1 à 3 œufs.
Archipel des Sept Iles (22)
11/05/2008
Juvénile
Voici un jeune Goéland argenté. Il se distingue de l'adulte par ses ailes gris noir, et par ses yeux, ses pattes et son bec noirs. A l'âge de quatre ans, il acquerra son plumage d'adulte.
Pays de Galles
30/08/2008
Goéland argenté ou Goéland leucophée ?
Pour distinguer ces 2 espèces extrêmement proches, il suffit d'observer la couleur des pattes :
roses : Larus argentatus,
jaunes : Larus michahellis !
Ici, le doute persiste...
Cap Croisette, Marseille (13)
27/05/2007
Planche naturaliste
Voici un extrait d'une planche naturaliste illustrant le Goéland argenté (en haut) et le Goéland marin (en bas). Cette planche fait partie de Kurt Stübers Online Library (http://www.zum.de/stueber)
N/A
Reproduction de documents anciens
N/A
Une espèce proche : le Goéland marin
Le Goéland marin, Larus marinus, se distingue du Goéland argenté par sa taille plus imposante, et surtout par ses ailes noires.
Trégastel (22), centre-ville
06/2008
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Sandra SOHIER
Correcteur : Jean-Philippe SIBLET
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
La page sur Larus argentatus sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net
La page sur Larus argentatus sur le site Avibase