Ressemblance avec certaines ascidies composées
Allure de doridien avec un siphon antérieur sans tentacules ni branchies dorsales
Manteau ponctué de petits disques grisâtres
De petite taille, moins de 10 mm
Présence d'une coquille interne très fine, blanche
Le manteau recouvre la coquille en permanence
Couleur variable, blanche à chamois
Petite lamellaire, vélutine discrète
Bedeckte Blättchenschnecke (D), Klein glasmuiltje (NL)
Bulla latens O.F Müller, 1776
Lamellaria tentaculata Montagne, 1816
Lamellaria perspicua var. lata Jeffreys, 1867
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Lamellaria latens est présente sur toutes les côtes européennes de l'ouest de la Norvège au sud du Portugal, en Islande et autour des îles Britanniques. En Méditerranée elle est signalée dans le détroit de Gibraltar et sur les côtes turques dans la mer de Marmara. On peut l'observer également dans les archipels de Macaronésie (Açores, îles du Cap vert).
La lamellaire discrète peut être observée à partir de l'étage médiolittoral* inférieur (zone des basses mers de vive-eau) jusqu'à 1 200 m de profondeur environ. Elle vit sous les pierrres, sur de petits promontoires ou sur des cailloux. On la trouve également sur les pieds de laminaires, en général proche d'ascidies composées.
Au premier abord ce petit gastéropode*, dont le manteau est ponctué de petits disques grisâtres, ressemble, quant il est rétracté, à une ascidie du genre Trididemnum. La multitude de microscopiques points jaunâtres à sépia et de petits excroissances recouvrant le manteau évoquent le siphon exhalant de ces ascidies. On peut aussi le confondre avec un nudibranche* doridien*. Cependant une observation plus fine permet de noter l'absence d'orifice pour le panache branchial et le manque de rhinophores*.
Sa longueur atteint 10 mm pour une largeur de 5 à 6 mm.
Lorsque l'animal se déplace, on aperçoit sa tête avec une paire de tentacules* sensoriels, longs et filiformes, munis à la base d'un ocelle* photorécepteur de couleur noire.
Son manteau, en forme de coupelle renversée, recouvre une fine coquille et forme à l'avant un siphon cylindrique exhalant. Sa couleur varie du blanc au chamois avec de petites taches brunes et jaunes, plus nombreuses vers le rebord du manteau et au niveau de la glande digestive.
Les tissus du corps sont légèrement transparents. Le pied est allongé et présente un double rebord antérieur. Son extrémité postérieure dépasse du manteau. Cette espèce est dépourvue d'opercule*.
La coquille est lisse, fine et très fragile ; elle est de couleur blanc brillant. Elle n'est pas visible lorsque l'animal est vivant. Elle présente 2 petites spires, peu visibles, s'élargisant rapidement. La dernière spire correspond quasiment à la hauteur totale de la coquille. L'ouverture est large et de forme ovale.
Lamellaria perspicua (Linnaeus 1758) est plus grande (20-23 mm de long), plus massive (15 mm de large) et son manteau est plus verruqueux, de couleur gris à brun clair voire orangé. Les jeunes individus de la variété la plus blanche peuvent être confondus avec Lamellaria latens. L'étude de la coquille permettra de les différencier avec certitude car l'ouverture de L. latens est proportionnellement plus large que chez L. perspicua.
On notera également sa ressemblance avec certaines ascidies composées du genre Trididemnum.
C'est une espèce carnivore se nourrissant essentiellement d'ascidies composées des genres : Botryllus, Polyclinum, Leptoclinum et Trididemnum.
Chez cette espèce gonochorique* (à sexes séparés), le mâle possède un pénis externe. Les capsules d'œufs sont déposées dans la tunique des ascidies dont la lamellaire discrète se nourrit.
Les larves* véligères* sont dites échinospires* nautiloïdes tout comme L. perspicua et les genres Velutina, Trivia et Erato. Elles possèdent une coquille larvaire très fine et transparente et une coquille définitive qui coexistent. Leur velum* est multilobé.
Elles s'échappent des capsules ovigères*, puis emportées par les courants elles restent un certain temps dans le plancton*.
On notera leur association avec certaines ascidies composées, pour la reproduction et pour la prédation.
La lamellaire discrète, comme son nom l'indique, est peu observée, sa distribution et sa biologie ne sont pas bien connues.
Comme le manteau recouvre la coquille et qu'elles ressemblent à des nudibranches doridiens, les lamellaires ont été considérées autrefois comme des opisthobranches* mais maintenant elles sont placées parmi les littorinimorphes à proximité des porcelaines (Cypréidés) et plus particulièrement des Trivia. En milieu tropical on peut trouver le genre Coriocella qui est apparenté au genre Lamellaria.
Lamellaire : francisation du nom de genre latin.
discrète : espèce assez rare et peu facile à observer in-situ.
Lamellaire discrète est une proposition des auteurs du site DORIS.
Lamellaria : du latin [lamella] = petite lame, en rapport avec la fragilité et la finesse de la coquille et [-aria] = fait de, car le corps est formé de deux lames de chair, les organes vitaux sont protégés par une coquille spiralée.
latens : du latin [latens] = caché, secret, mystérieux. Ce nom est certainement lié à la discrétion de cette espèce peu connue, d'une part de par sa petite taille et d'autre part du fait que la description des mollusques gastéropodes a longtemps été basée sur la coquille qui dans ce cas précis est toujours recouverte par le manteau.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
Famille | Velutinidae | Vélutinidés | Coquille petite (10-20 mm), auriforme, très mince, lisse, sans ombilic, qui chez quelques espèces est partiellement ou entièrement recouverte par le manteau. se nourrissent d'ascidies. Lindner 2001:84. |
Sous-famille | Lamellariinae | Lamellariinés | |
Genre | Lamellaria | ||
Espèce | latens |
Allure de doridien
Au premier abord ce petit gastéropode*, dont le manteau est ponctué de petits disques grisâtres, ressemble, quant il est rétracté, à un nudibranche* doridien*.
Agay (83), 3 m
02/06/2013
Siphon cylindrique exhalant
Son manteau, en forme de coupelle renversée, recouvre une fine coquille et forme à l'avant un siphon cylindrique exhalant.
Agay (83), 3 m
02/06/2013
Manteau blanc tacheté
Sa couleur varie du blanc au chamois avec de petites taches brunes et jaunes, plus nombreuses vers le rebord du manteau et au niveau de la glande digestive.
Agay (83), 3 m
02/06/2013
En aquarium
Le manteau est ponctué de petits disques grisâtres, d'une multitude de microscopiques points jaunâtres à sépia et de petits excroissances.
Ile Tatihou, Saint-Vaast-la-Hougue (50), bas de l'estran (coef. 119)
22/03/2015
Face ventrale
La tête porte deux tentacules, les ocelles noirs sont bien visibles. Le pied est un peu rétracté.
Ile Tatihou, Saint-Vaast-La-Hougue (50), bas de l'estran (coef. 119)
22/03/2015
Manteau
Son manteau, en forme de coupelle renversée, recouvre une fine coquille invisible à l'état vivant.
Ile Tatihou, Saint-Vaast-la-Hougue (50), bas de l'estran (coef. 119)
22/03/2015
Détail du pied
Le pied est allongé et présente un double rebord antérieur.
Ile Tatihou, Saint-Vaast-la-Hougue (50), bas de l'estran (coef. 119)
22/03/2015
Vue de dessus
Vue de dessus, les tentacules sensoriels et le siphon sont visibles.
Ile Tatihou, Saint-Vaast-la-Hougue (50), bas de l'estran (coef. 119)
22/03/2015
Rédacteur principal : Nicole BUNEL
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Montagu G., 1816, An account of some new and rare marine British shells and animals, Transactions of the Linnean Society of London, 11(2), 179-204, pl. 12-14.
La page de Lamellaria latens dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN