Calicagère blanche

Kyphosus sectatrix | (Linnaeus, 1758)

N° 2684

Méditerranée, Atlantique tempéré et Caraïbes

Clé d'identification

Corps haut comportant des stries longitudinales grises à jaunâtres
Corps gris, plus ou moins sombre
Zone claire soulignée d'une ligne jaunâtre sous l’œil
Anale, partie molle de la dorsale et caudale sombre

Noms

Autres noms communs français

Saupe brésilienne, saupe petite gueule, calicagou

Noms communs internationaux

Bermuda chub (GB), Bermuda Steuerbarsch (D), Pesce imone (I), Chopa blanca (E)

Synonymes du nom scientifique actuel

Perca saltatrix Linnaeus, 1758
Perca sactatrix Linnaeus, 1758
Perca sectatrix Linnaeus, 1758
Kyphosus sectator (Linnaeus, 1758)
Kyphosus saltatrix (Linnaeus, 1758)
Pimelepterus boscii Lacepède, 1802
Pimelepterus bosquii Lacepède, 1802

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique tempéré et Caraïbes

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Caraïbes

La calicagère blanche est présente dans l'océan Atlantique des côtes du Massachusetts aux côtes de l'Amérique centrale et du Sud, incluant le golfe du Mexique, la mer des Caraïbes dont les Antilles. Au niveau de l'Afrique, cette espèce est présente sur la côte ouest. On peut également l'observer plus ponctuellement à Madère, aux Canaries et aux Açores ainsi qu'au sud du Maroc, au sud du Portugal et au nord-ouest de l'Espagne.

En France, du côté de l'Atlantique, cette espèce a été observée à Arcachon. En Méditerranée, cette espèce est considérée comme néo-colonisatrice. La première observation a été effectuée en 1847 à Trieste (Italie). Plus récemment, l'espèce a été observée à Majorque, en Algérie, en Tunisie, en Italie ce qui confirme la présence croissante de cette espèce en Méditerranée. En France en 2006, un chasseur sous-marin a capturé un individu à Saint-Tropez.

Biotope

La calicagère blanche est présente dans les eaux superficielles, de 2 à 15 m de profondeur, voire de la surface à 30 m. On peut l'observer au-dessus des herbiers de phanérogames (Thalassia testudinum), des fonds rocheux ou sableux et autour des récifs coralliens. On peut la rencontrer dans des environnements variés, mais toujours à proximité des côtes.

Les jeunes sont fréquemment observés dans les radeaux de Sargassum sp.

Description

Kyphosus sectatrix est un poisson comprimé latéralement pouvant atteindre 60 cm de longueur totale, 76 cm au maximum. Le corps est haut. La coloration du corps est grise, plus ou moins sombre, même parfois légèrement argentée. Le corps de la calicagère blanche présente également des stries longitudinales grises à jaunâtres. Le front est busqué en avant de l’œil et la bouche est orientée vers le bas. Les dents, incisiformes*, ont la forme de crosse de hockey.
Sous l’œil, placé très en avant, on note une zone claire soulignée d'une ligne jaunâtre partant de la bouche et reliant le pré-opercule*. La nageoire anale, de même que la partie molle de la dorsale et la nageoire caudale sont plus sombres que le reste du corps.

Les jeunes peuvent présenter des points blancs, dont la taille est aussi grande que l’œil de ce poisson, sur la tête, le corps et les nageoires.
Les jeunes vivants dans les Sargasses peuvent adopter une coloration différente des adultes. En 1959 à Haïti, des chercheurs ont capturé un jeune individu flottant sur le côté parmi les sargasses. Le poisson arborait la même couleur brune que les sargasses et présentait des points brun-jaunâtre, dont la taille et la couleur correspondaient aux flotteurs de l'algue.

Espèces ressemblantes

Kyphosus incisor : la calicagère jaune a le front légèrement déprimé au-dessus de l’œil et possède 13 à 15 rayons mous au niveau de la nageoire dorsale (11 à 12 pour K. sectatrix). Il est très difficile de distinguer K. sectatrix de K. incisor à l’œil nu. De plus K. incisor a la même aire de répartition que K. sectatrix et ces espèces se rencontrent souvent mélangées au sein d'un même banc.

En Méditerranée, il est possible de confondre K. sectatrix avec la saupe (Sarpa salpa) qui s'en distingue par un corps moins haut, des lignes longitudinales jaunes moins nombreuses et des nageoires transparentes à jaunâtres.

Alimentation

La calicagère se nourrit d'algues, principalement d'algues benthiques* mais également de petits crabes et de mollusques. Dans l'archipel de Fernando de Noronha (Brésil), ce poisson a été observé se nourrissant des fécès et des vomis de dauphins à long bec.

Reproduction - Multiplication

C'est une espèce gonochorique*, c'est-à-dire que les sexes sont séparés. Pendant la saison de reproduction, entre janvier et mars, des bancs de centaines d'individus se forment dans les zones de frai quelques jours après la pleine lune. Généralement quelques couples se détachent du groupe, remontent 4 à 5 mètres au-dessus du banc pour relâcher leurs gamètes*, puis sont suivis par tous les individus du groupe qui font alors de même. Les gamètes sont émis en pleine eau et la fécondation est externe. Ces rassemblements coïncident souvent avec ceux d'autres poissons comme des mérous, et permettraient une plus grande chance de survie des œufs de Kyphosus sectatrix face aux prédateurs qui n'ont alors que l’embarras du choix.
Les mâles en période de reproduction prennent souvent une coloration presque noire avec la tête blanche.

Vie associée

Ce poisson, de nature plutôt curieuse, vient parfois tourner en banc autour des plongeurs.

Informations complémentaires

La calicagère blanche se nourrit sur le fond, mais nage fréquemment en pleine eau. Des bancs importants peuvent parfois être rencontrés. Ce poisson peut être parfois abondant sur certains sites.

Ce poisson a un intérêt commercial mineur. Il est également capturé par les pêcheurs de loisirs et est présent dans les aquariums publics.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Kyphosus sectatrix porte le statut Least Concern (préoccupation mineure) dans la liste de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

Origine des noms

Origine du nom français

L'origine de calicagère reste inconnue.

Origine du nom scientifique

Kyphosus : vient du grec [kyphos] qui signifie voûté, bossu, certainement à cause du profil busqué.

sectatrix : signifie suiveuse au sens de disciple, peut être parce que c'est une espèce grégaire.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 303486

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Super ordre Acanthopterygii Acanthoptérygiens Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens.
Ordre Centrarchiformes Centrarchiformes
Sous-ordre Percoidei Percoïdes Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous.
Famille Kyphosidae Kyphosidés
Genre Kyphosus
Espèce sectatrix

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