Boule grise ou noire, élastique, très résistante
Surface décorée de conules
Oscules noirs au sommet
Orifices inhalants en trous d'épingle
Black-ball sponge (GB)
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesBahamas, Floride, Caraïbes, Brésil, golfe du Mexique.
Ubiquistes : on les trouve des fonds de baie envasée, jusqu'à des fonds rocheux à 40 m. Les grands individus peuvent être libres sur le fond.
Ce sont des éponges plus ou moins sphériques ou en forme de pâté, grises, noires ou blanchâtres, dont la surface est décorée de reliefs coniques (conules*) un peu aplatis. Ceux-ci forment des motifs polygonaux réguliers.
Les oscules assez petits (5 mm de diamètre) sont regroupés sur la face supérieure, serrés, dispersés ou alignés.
Souvent mais pas toujours on voit des petits orifices inhalants en trous d'épingle, regroupés sur les faces latérales.
La consistance est élastique mais très résistante au déchirement.
La confusion est possible entre plusieurs espèces d'Ircinia :
- Ircinia strobilina (Lamarck, 1816) : noire ou grisâtre,
- Ircinia strobilina "tigrina" (non décrite) : assez petite (diamètre environ 30 cm), de couleur blanc grisâtre lavée de marron, avec des pores regroupés latéralement en petits trous ronds de 1 mm de diamètre,
-Ircinia felix (Duchassaing & Michelotti, 1864) : plus claire, dont les conules forment un réseau très saillant.
La variabilité morphologique est telle qu'il vaut mieux rester très prudent sur les identifications au-delà du genre. Les photos présentées donnent une idée de ce polymorphisme.
Confusion possible également avec Spheciospongia vesparium dont les oscules sont également groupés sur le dessus. Mais S. vesparium est de consistance très dure, comme du bois.
Comme (presque) toutes les éponges, se nourrit en filtrant les particules microscopiques contenues dans l'eau de mer.
Selon une étude réalisée à Curaçao, on trouve toute l'année des cellules sexuelles (soit mâles, soit femelles) à tous les stades de maturité dans l'éponge, avec cependant deux pics annuels en septembre-octobre et en février-mars.
L'espèce serait gonochorique*, ou plus probablement hermaphrodite* successif : les jeunes individus sont mâles et commencent à produire des oocytes à partir d'une taille donnée.
Ircinia strobilina est vivipare comme tous les Dictyocératides, c'est-à-dire que la fécondation se fait dans les canaux de l'éponge-mère et qu'il y a incubation. Les larves* de type parenchymella sont libérées et vont s'installer sur le substrat* pour donner une nouvelle éponge.
Le squelette corné est fait d'un réseau de fortes fibres de spongine qui se terminent dans les conules, et d'un feutrage de fins filaments en forme de corde à sauter. Ces fins filaments sont responsables de la ténacité de la chair.
Jamais de spicules, mais attention il arrive que l'éponge incorpore du sable ou des spicules d'autres éponges à son squelette.
Eponge-balle est une traduction du nom anglais. Pas de véritable nom vernaculaire en français.
Ircinia : origine inconnue
strobilina : en forme de toupie, du grec [strobilos] = qui tournoie en spirale.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Dictyoceratida | Dictyocératides | « Eponges à réseau de corne ». Squelette entièrement composé de fibres de spongine anastomosées et souvent organisées en réseaux primaire, secondaire voire tertiaire. Fibres généralement homogènes ou légèrement stratifiées avec ou sans moelle centrale. Pas de spicules. Eponges vivipares. |
Famille | Irciniidae | Irciniidés | |
Genre | Ircinia | ||
Espèce | spp. |
Boule noire
C'est l'éponge-balle noire typique, Ircinia strobilina : de forme sphérique, avec tous les oscules regroupés au sommet dans une petite cuvette.
Martinique
19/11/2006
Oscules alignés
Autre éponge-balle noire : sur ce spécimen les oscules s'alignent en formant une sorte de crête.
Martinique
22/10/2006
Variante brune
Voici une variante de couleur claire, brun-ocre, avec oscules un peu dispersés.
Martinique
11/04/2007
Boule blanchâtre
Encore un morphotype légèrement différent. De quelle Ircinia s'agit-il ?
République Dominicaine
17/11/2006
Boule grisâtre
Un aspect de l'éponge en forme de "pâté" arrondi, avec la surface hérissée de projections coniques et de gros oscules, ici dispersés sur le côté et au dessus. Les orifices inhalants ne sont pas visibles.
Les Saintes (971)
26/07/2006
Boule hérissée
Ces motifs en réseau permettent de reconnaître l'espèce Ircinia felix.
Port-Louis (Guadeloupe)
17/03/2007
Conules en relief
Gros plan sur Ircinia felix : de fortes fibres de spongine arrivent sous la surface et la soulèvent en reliefs coniques. Les ouvertures inhalantes s'ouvrent entre ces reliefs et les larges oscules.
Les Saintes (971)
24/07/2006
Variante saintoise
Autre variante : cette Ircinia a les oscules alignés en crêtes sur la face supérieure, une forme de pâté et des auréoles brunes autour des conules.
Les Saintes (971)
26/07/2006
Ircinia "ballon"
Ircinia strobilina, type "tigrina" : caractérisée par la forme en ballon, la coloration blanche sauf autour des oscules et la position latérale des orifices inhalants.
Port-Louis, Guadeloupe, 15 m
13/02/2008
Trous d'épingle
Sur cette éponge de type "tigrina", on remarque les ouvertures latérales en trous d'épingles où débouchent les pores, et les auréoles brunâtres autour des conules.
Port-Louis, (Guadeloupe), 24 m
16/03/2007
Blanche étoilée
Toute blanche sauf la pointe des conules : cette Ircinia a été photographiée en Guadeloupe.
Cul de Sac Marin (Guadeloupe)
12/11/2006
Ircinia rose
Et celle-ci, toute rose, aux Saintes !
Sec Paté (les Saintes)
12/03/2006
Spongine
Fins filaments de spongine entrecroisés de la membrane ectosomale.
Specimen collecté en Martinique
Avril 2007
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Anne PROUZET
Hoppe, W.F, 1988, Reproductive patterns in three species of large coral reef sponges, Coral Reefs, Heidelberg, 7(1), 45-50.
Vacelet J., 1990, Les Spongiaires, In : Bouchon C., LE MONDE MARIN. LA GRANDE ENCYCLOPEDIE DE LA CARAÏBE, Sanoli, Pointe-à-Pitre, Vol. V, 16-33.
Vacelet J., 2000, Les Spongiaires dans les départements français d'outre-mer, In : L'INVENTAIRE ZNIEFF-MER DANS LES DOM : BILAN METHODOLOGIQUE ET MISE EN PLACE, Coll. Patrimoines naturels, Publications scientifiques du M.N.H.N., Paris, 42, 129-137.
Pages du site The Sponge Guide sur les différents morphotypes :
Zea, S., Henkel, T.P., and Pawlik, J.R. 2009. The Sponge Guide: a picture guide to Caribbean sponges. Available online at http://www.spongeguide.org. Accessed on: 2009-12-30.