Corps long, élevé et plutôt grand
Livrée manteau et pied réticulée de brun avec grandes taches crème/blanc diffuses, au centre de chacune se trouve une tache plus petite brun/pourpre foncé à noir (rarement rouge/orange) lisérée de blanc vif
Liséré manteau et pied mauve ou bleu foncé
Jupe de l'avant du manteau large, plus étroite sur les côtés
Rhinophores au tronc blanc et aux lamelles mauve/brun (rarement orange) avec bords mouchetés de blanc
Branchies blanches avec axes extérieurs et intérieurs bruns
Tryon’s risbecia (GB)
Goniodoris tryoni Garrett, 1873
Chromodoris tryoni (Garrett, 1873)
Risbecia tryoni (Garrett, 1873)
Risbecia francoisi Odhner, 1934
Jeanrisbecia francoisi (Odhner, 1934)
Glossodoris odhneri Risbec, 1953
Risbecia odhneri Risbec, 1953
Chromodoris odhneri (Risbec, 1953)
On trouve encore couramment le nom Risbecia tryoni dans la littérature, le changement vers le genre Hypselodoris ayant eu lieu en 2012, suite aux travaux sur le typage ADN des Chromodorididés, par Johnson et Gosliner.
Océan Pacifique tropical Ouest et Central
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueL'espèce se rencontre de la Malaisie et l'Indonésie jusqu'à Okinawa (Japon), les îles Marshall et la Polynésie française.
Hypselodoris tryoni fréquente les zones infra-littorales de coraux, d'éponges, d'algues peu profondes aussi bien que sur les fonds sablo-vaseux détritiques ; jusqu'à 60 m.
Avec un corps long et élevé, Hypselodoris tryoni est plutôt un grand nudibranche qui peut atteindre 90 mm. Un spécimen exceptionnel de 130 mm a été observé par [Marshall & Willan 1999].
La livrée du manteau* et du pied est réticulée de brun avec de grandes taches crème/blanc diffuses. Au centre de ces taches se trouve une tache plus petite brun à pourpre foncé ou noir (rarement rouge/orange) liserée de blanc vif. Parfois ces pois foncés sont absents.
À l'avant, le manteau est large tandis qu'il est plus étroit sur les côtés, laissant le pied bien visible. La partie postérieure du manteau est assez courte ce qui permet de voir l'arrière du pied.
Un liseré mauve/bleu foncé contourne le bord du manteau et du pied.
Les rhinophores* lamellés rétractiles ont des lamelles mauve/brun (rarement orange) dont les bords sont mouchetés de blanc ; une ligne blanche se trouve sur l'axe postérieur de la partie lamellée ; le tronc des rhinophores est blanc.
Le panache branchial est assez grand : les branchies* sont blanches avec des axes extérieurs et intérieurs bruns.
Hyspelodoris tryoni fait partie d'un groupe d'espèces de coloration très similaire, généralement appelé le « Groupe de couleur Risbecia tryoni » (son ancien nom) par [Rudman 1987] : le manteau de ces espèces présente des taches pourpres à brun foncé ou noir.
Citons :
Pseudoceros nigropunctatus est un ver plat à la livrée très proche de Hypselodoris tryoni mais il est très très plat, quelques millimètres, et ne porte ni rhinophores ni panache branchial sur le dos.
Hypselodoris tryoni se nourrit d'éponges siliceuses et aux îles Marshall de Dysidea fragilis (Montagu) identifiée par [Johnson & Boucher 1983].
La reproduction est sexuée. Il en va pour Hypselodoris tryoni comme pour l'ensemble des nudibranches : les individus sont hermaphrodites* et possèdent donc les deux sexes, simultanément fonctionnels. Après rencontre, l'accouplement se fait toujours deux à deux dans un rapport proximal, les individus se présentant tête-bêche sur leur côté droit. En effet, les organes de reproduction, débouchent derrière la partie céphalique, sur le côté droit de l'animal. Les deux doridiens échangeront respectivement leurs gamètes* mâles. Ensuite, chacun sera à même de pondre
Selon [Johnson & Boucher 1983], la ponte rose de Hypselodoris tryoni est composée d'une spirale de quatre tours assez ouverts dont la tranche libre est ondulée. D'après [Marshall & Willan 1999], la ponte de H. tryoni à Heron Reef est orange et ils supposent que la différence de couleur est due à une alimentation différente.
Parfois, la crevette Zenopontonia rex ou bien des copépodes commensaux se trouvent sur le dorsum* de Hypseolodoris tryoni.
On trouve très souvent Hypselodoris tryoni à deux ou plus. Lorsqu'elles se déplacent, l'une suit l'autre en posant la tête sur l'arrière du pied de la première. On pensait que cette habitude ne se trouvait que chez H. tryoni mais depuis elle a été observée chez d'autres espèces d'opisthobranches et même entre espèces différentes ([Behrens, 2005]).
Lorsque H. tryoni se déplace, elle frétille parfois des branchies et soulève et abaisse la jupe sur l'avant du manteau.
Un ver plat, Pseudoceros sp. 15 (pas d'autre nom actuellement puisqu'il est considéré comme non décrit) ressemble beaucoup à cette espèce de nudibranche, il doit s'agir de mimétisme batésien*.
Risbécie de Tryon : francisation de son ancien nom scientifique, Risbecia tryoni.
Hypselodoris : du grec [hypsêlo] = élevé, sublime et [Doris] = Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des cinquante néréides.
Son ancien nom de genre, Risbecia, était dédié à Jean Risbec (1895-1964), zoologiste français.
tryoni : espèce dédiée à George Washington Tryon (1838-1889), conchyliologiste britannique, conservateur de l'Academy of Natural Sciences of Philadelphia, de 1869 jusqu'à sa mort. Il est l'auteur de plus de 70 publications sur les mollusques et dirigea la publication American Journal of Conchology de 1865 à 1872.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Chromodorididae | Chromodorididés | Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées. |
Sous-famille | Miamirinae | Miamirinés | |
Genre | Hypselodoris | ||
Espèce | tryoni |
A la queue-leu-leu
On trouve très souvent Hypselodoris tryoni à deux individus ou plus. Lorsqu’ils se déplacent, l'un suit l’autre en posant la tête sur la queue du premier.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 5 m
10/2005
Rhinophores
Les rhinophores* lamellés sont rétractiles. Les lamelles sont brun/mauve (rarement orange) dont les bords sont mouchetés de blanc, lignant l'arrière des lamelles.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 12 m
14/04/2010
Panache branchial
Les feuillets branchiaux sont blancs avec des axes extérieurs et intérieurs bruns.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 21 m
14/04/2010
Couple
Un couple de Hypselodoris tryoni : à première vue on pourrait penser qu’ils sont en train de s’accoupler...
Mais nous n'en saurons pas plus.
Nouméa (Nouvelle-Calédonie), 5 m
05/2006
Jeune
Vu la taille, il s'agit sans doute un jeune individu.
Nouméa (Nouvelle-Calédonie), 6 m
06/2006
Le pied
Le pied d'Hypselodoris tryoni porte les mêmes dessins ronds que le dessus du manteau.
Détroit de Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 13 m
14/04/2010
Commensaux : copépode
Des copépodes parasites (ici violets) ou des crevettes Periclimenes imperator se trouvent parfois sur le manteau d'Hypselodoris tryoni.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 4 m
07/2005
Commensaux : crevette nettoyeuse impériale
Des crevettes Zenopontonia rex (anciennement Periclimenes imperator) se trouvent parfois sur le manteau de la risbécie de Tryon.
Ici, elle gambade sur l'animal de tête.
Détroit de Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 10 m
26/11/2008
En Indonésie
Une risbécie de Tryon escalade une ascidie "tache d'encre" Polycarpa aurata.
Parc marin de Bunaken, Indonésie, 13 m
06/04/2010
Mimétisme batésien (ver plat)
Ce ver plat (Pseudoceros nigropunctatus) nous fait ici une très belle démonstration de mimétisme batésien.
Sa robe imite à la perfection celle de nudibranches réputés toxiques (Hypselodoris tryoni, Goniobranchus leopardus...), ce qui doit décourager les éventuels prédateurs.
Mayotte, 8 m
31/01/2010
Rédacteur principal : Lindsay WARREN
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable historique : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Garrett A., 1873, Descriptions of a new species of Goniodoris. Proceedings of the Academy of Natural Sciences, Philadelphia, 232.
Johnson S. & Boucher L.M, 1983, Notes on some Opisthobranchia (Mollusca: Gastropoda) from the Marshall Islands, including 57 new records, Pacific Science, 37(3), 251-291.
Johnson R., Gosliner T., 2012, Traditional Taxonomic Groupings Mask Evolutionary History: A Molecular Phylogeny and New Classification of the Chromodorid Nudibranchs, PLoS ONE, 7(4), 15p.
Rudman W.B., 1984, The Chromodorididae (Opisthobranchia: Mollusca) of the Indo-West Pacific: a review of the genera, Zoological Journal of the Linnean Society, 81, 115-273.
Rudman W.B., 1987, The Chromodorididae (Opisthobranchia: Mollusca) of the Indo-West Pacific: Chromodoris epicuria, C. aureopurpurea, C. annulata, C. coi and Risbecia tryoni colour groups, Zoological Journal of the Linnean Society, 90(4), 305-407.