Couleur blanc crème
Bordure mauve autour du pied et du manteau
Trois lignes pourpres longitudinales
Quatre bandes marron longitudinales plus ou moins marquées
Rhinophores et panache branchial rouge orangé
Emma's hypselodoris (GB)
Indo-Pacifique Ouest
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueHypselodoris emma est présent dans la zone tropicale de l’océan Indien et du Pacifique Ouest. Il a notamment été signalé sur les côtes de Tanzanie et du Kenya, à Mayotte, en Australie, aux Maldives, au Vietnam, en Indonésie, aux Philippines, au sud du Japon.
Hypselodoris emma est benthique*. On le trouve généralement sur la zone externe des récifs jusqu’à 30 mètres de profondeur, à proximité des éponges dont il se nourrit.
Hypselodoris emma est un petit nudibranche de 3 à 4 cm de longueur, orné de lignes de couleur mauve à pourpre sur un fond blanc-crème à jaune pâle. Le pied* etle manteau* sont bordés d’une ligne de couleur mauve à bleu pâle. Le manteau porte trois fines lignes longitudinales de couleur pourpre à rose-violet, parfois discontinues. La ligne médiane commence en retrait du niveau des rhinophores* et s’étend jusqu’au panache branchial*. Les deux lignes latérales partent des rhinophores* et se rejoignent à l’arrière du bouquet branchial pour se prolonger en une courte ligne médiane effilée. A l'avant, elles se prolongent en un arc de cercle joignant les rhinophores. Quatre bandes longitudinales de couleur marron-ocre pouvant aller jusqu’au pourpre sont situées de part et d'autre de ces trois lignes. Plus ou moins pâles, elles peuvent être difficilement discernables chez certains spécimens.
Les rhinophores lamellés et le panache branchial sont de couleur rouge orangé. Leur base est entourée d’un anneau de même couleur que les lignes qui bordent le pied et le manteau. Les pointes des rhinophores sont souvent ornées d'un point blanc. Cependant chez certains individus, notamment photographiés à Mayotte, les rhinophores sont entièrement de couleur orange. Le panache branchial est composé d’une dizaine de branchies simples disposées en cercle autour de l’anus. L'anneau qui l'entoure n’est visible que sous un angle de vue horizontal ou bien lorsque le panache est rétracté.
Vu du dessus, lorsqu’il est rétracté, Hypselodoris emma est de forme ovale, le bord du manteau étant plus ou moins ondulé. Lorsque l’animal est étiré, la forme ovale et les ondulations du manteau s’estompent et la tête arrondie en spatule est plus large que le reste du corps.
La partie postérieure du pied est effilée et dépasse très largement du bord du manteau.
Hypselodoris emma peut être confondu avec d'autres nudibranches présentant des lignes longitudinales sur le manteau.
Hypselodoris emma se nourrit d’éponges, notamment du genre Dysidea.
L'espèce est hermaphrodite* ovipare*. La reproduction est sexuée avec fécondation interne. Les organes de reproduction débouchant derrière la tête, sur le côté droit du pied, les deux individus se présentent côte à côte et tête-bêche.
Les pontes sont enroulées en un ruban rouge-orangé dont le bord non fixé est sinueux.
H. emma est diurne et se déplace sans chercher à se cacher.
Immédiatement derrière les rhinophores se trouvent deux petites parcelles moins pigmentées à travers lesquelles les yeux sont visibles.
Les Hypselodoris possèdent dans l'épaisseur du manteau, autour des rhinophores et surtout autour des branchies, des glandes qui sécrètent un mucus chargé des toxines récupérées sur les éponges qu'ils mangent. On pense que ce mucus est sécrété en cas d'agression et donne mauvais goût à la limace, ce qui incite le prédateur à recracher sa proie et à l'éviter par la suite. Chez H. emma une vingtaine de glandes sont situées postérieurement et environ 7 sont situées de chaque côté de la tête.
La radula* se présente comme un long ruban sur lequel les dents sont alignées en rangées. Elle présente des caractéristiques spécifiques pour chaque espèce. La formule de la radula d’un spécimen type d’H. emma est 55 x 40.0.40. Le premier chiffre indique la présence de 55 rangées dans le sens avant-arrière. Chaque rangée est habituellement symétrique, et la notation 40.0.40 indique que chaque rangée possède 40 dents à droite, 40 dents à gauche, qu'elle ne possède pas de dent au milieu. La présence ou l’absence de dent centrale sur la radula est toutefois variable chez les spécimens H. emma. Le nombre de rangées et le nombre de dents par rangée peut varier légèrement selon l'âge et la taille du spécimen examiné. La forme des dents varie selon la place de la dent dans la rangée, les plus grosses et les plus caractéristiques étant situées près du centre. Chez H. emma les dents latérales situées près du centre possèdent des pointes (ou cuspides*) bifides* de longueurs inégales. Elles sont garnies d'au moins quatre denticules* sur les faces internes et externes. En s'éloignant du centre, les dents en bout de ligne sont plus courtes et possèdent 4 à 5 denticules arrondis en dessous des cuspides légèrement bifides.
Doris d'Emma est la francisation du nom scientifique.
Hypselodoris : du grec [hypsêlo] = élevé, sublime et [Doris] = Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des cinquante néréides. Le corps des Hypselodoris est plus étroit et plus haut que d'autres Doris d'où cette distinction au niveau du genre.
emma : prénom de l'une des filles du descripteur, le Dr Bill W. Rudman. Quand il a baptisé l'espèce, Rudman a délibérément choisi le nom "Emma" plutôt que l'adjectif "emmae", évitant ainsi de modifier tant l'orthographe que la prononciation du prénom de sa fille. Le nom de l'espèce est parfois orthographié "emmae" par erreur.
Numéro d'entrée WoRMS : 209596
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Chromodorididae | Chromodorididés | Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées. |
Sous-famille | Miamirinae | Miamirinés | |
Genre | Hypselodoris | ||
Espèce | emma |
Spécimen indonésien
Les lignes du manteau* sont pourpres et légèrement discontinues. Le corps élevé des Hypselodoris est bien visible sur ce cliché.
Indonésie, Lembeh, 10 m
10/2009
Un petit nudibranche très coloré
Le pied* et le manteau* sont bordés d’une ligne mauve. Le manteau est orné de trois fines lignes rose-violet. Quatre bandes de couleur ocre bordent ces trois lignes. Une ligne en arc de cercle joint les rhinophores*.
Indonésie, Lembeh
07/2012
Spécimen mahorais
Chez ce spécimen, on remarque l'absence de points blancs à la pointe des rhinophores*. L'anneau entourant le panache branchial* est bien visible.
Bandrelé, Mayotte, 10 m
03/01/2009
Panache branchial
A l'arrière du corps, le panache branchial* rouge orangé est composé d’une dizaine de branchies simples, disposées en cercle autour de l’anus.
Ce sont par ces feuillets branchiaux que se font les échanges gazeux et donc la respiration de l'animal.
Archipel des Sangihe, Sulawesi Nord, Indonésie
09/04/2010
Vue de profil
Le pied*, dépassant largement du manteau*, est ici bien visible.
Indonésie, Lembeh, 15 m
26/01/2012
Spécimens philippins
Deux individus photographiés à proximité d'un quai dans une zone industrielle.
Philippines, Dumaguete Pier, 15 m
02/08/2005
Rédacteur principal : Francis POLLAK
Vérificateur : Michel BARRABES
Responsable régional : Sylvie HUET
Gosliner T.M., Johnson R.F., 1999, Phylogeny of Hypselodoris (Nudibranchia: Chromodorididae) with a review of the monophyletic clade of Indo-Pacific species, including descriptions of twelve new species, Zoological Journal of the Linnean Society, 125, 1-114.
Rudman W.B., 1977, Chromodorid opisthobranch Mollusca from East Africa and the tropical West Pacific, Zoological Journal of the Linnean Society, 61(4), 351–397.
Yonow N., 2001, Results of the Rumphius Biohistorical Expedition to Ambon (1990). Part 11. Doridacea of the families Chromodorididae and Hexabranchidae (Mollusca, Gastropoda, Opisthobranchia, Nudibranchia), including additional Moluccan material, Zoologische Mededelingen, 75, 1-50.
Rudman, W.B., 1999 (February 19) Hypselodoris emma Rudman, 1977. [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.
Rudman, W.B., 2000 (January 17) Hypselodoris regina Marcus & Marcus, 1970. [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.
La page d'Hypselodoris emma dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN