Hypselodoris de Bullock

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Indo-Pacifique: est de l’Océan Indien et ouest de l’Océan Pacifique

Espèce présente dans l'océan Indien et jusque dans le Pacifique Ouest et central.
Il serait possible que les rencontres dans l'est de l'océan Indien correspondent à une autre espèce : Thorunna punicea. (pourtant décrite de Nouvelle-Calédonie).

Biotope

L'espèce est ubiquiste.

Description

L'adulte peut atteindre la taille de 4 cm.
Dans la description originale (ci-dessous), Collingwood parle de la couleur générale comme « violet d'améthyste ». Depuis cette description, d'autres taxonomistes d'opisthobranches ont découvert qu'il existe une grande variation de couleur: violet foncé, violet clair/rose, crème et peut-être blanc ou même un mélange de rose et crème. Il existe aussi d'autres spécimens qui sont plutôt bleu fort avec les rhinophores orange et les branchies bleues mais il n'est pas encore certain s'il s'agit de H. bullockii ou d'une autre espèce.
Dans la plupart des cas, un liséré blanc entoure le manteau mais parfois ce liséré est violet ou presque rouge.
Les rhinophores, lamellés et rétractiles, sont assez longs et orange, parfois jaunes ou rouges. Les branchies sont orange et rétractiles. Le fourreau des branchies est particulièrement haut. La partie supérieure des fourreaux des rhinophores et des branchies peut aussi être entourée d'une zone violette ou presque rouge.
Le pied est de la même couleur que le manteau avec un liséré blanc ou violet. La partie postérieure du pied dépasse largement le manteau et représente 1/5 de la longueur totale.

Collingwood : « Corps semi-transparent. Tête d'une couleur violette d'améthyste foncée, devenant moins foncée derrière les tentacules dorsaux jusqu'à violet pâle et ensuite un peu rougeâtre sur le dos ; un liséré blanc opaque entoure le manteau. Le fourreau des tentacules et des branchies est violet d'améthyste foncé ; partie lamellée des tentacules et les lamelles des branchies orange - jaune foncé. Pied violet d'améthyste pâle devenant plus foncé dans la partie postérieure où il est aussi foncé que la partie antérieure du manteau. »

Espèces ressemblantes

On peut facilement confondre Hypselodoris bullockii avec d'autres espèces approchantes, d'autant que les études moléculaires des années 2012-2018 ont éclaté ce "complexe bullockii" en plusieurs autres espèces.
Citons par exemple :

• Hypselodoris melanesica Gosliner & Johnson, 2018 : phylogénétiquement, c'est l'espèce la plus proche d'H. bullockii et les couleurs sont extrêmement similaires. Le corps est pourpre translucide, avec une fine marge blanche entourant le manteau et le pied. Panache branchial orange clair, plus foncé à la base des feuilles branchiales. Le fourreau est violet foncé. Rhinophores lamellés orange vif, à l'apex plus rouge avec une gaine de couleur violette. Signalée pour l'instant de Papouasie Nouvelle-Guinée et des îles Salomon.
  Pour distinguer H. bullockii, de H. melanesica, il existe des différences morphologiques constantes. Chez H. bullockii, la couleur du corps est généralement rose pâle à violet foncé. Il peut y avoir ou non des pigments plus foncés à la base des branchies et des rhinophores. Lorsqu'il est présent, le pigment violet est une large bande très diffuse, sans bords nettement définis. En revanche, H. melanesica est toujours de couleur pourpre translucide et a toujours des bandes étroites bien définies de pigment plus foncé à la base des rhinophores et des branchies. Les bandes à la base des rhinophores ont toujours une rupture dans la bande du côté postérieur des rhinophores.
• Hypselodoris iba Gosliner & R. F. Johnson, 2018 : cette espèce proche peut se présenter sous deux patterns de couleurs différents. Dans la première forme, le corps est généralement uniformément violet, avec une large bande marginale blanche opaque ou parfois orange. Rhinophores uniformément orange, avec un pigment orange ou violet sur la base des gaines de rhinophore. La seconde forme est blanc cassé à beige, avec une fine bande marginale blanche et plusieurs taches et marques rouge sang sur le dos. Cette deuxième forme ne prêtera pas à confusion avec H. bullockii. Signalée en Indonésie et dans les Philippines.
• Hypselodoris brycei Gosliner & Johnson, 2018 : peu de risques de confusion, uniquement avec les spécimens les plus pâles de H. bullockii. Le corps est blanc translucide, avec un bord extérieur plus violacé. Une bande marginale violet foncé entoure le manteau. Branchies avec une base pourpre et deux tiers externes rouge-orange. Rhinophores lamellés orange à rouge vif. Branchies et rhinophores émergent d'une gaine violette. Bord de pied avec ligne marginale violette.
• Hypselodoris variobranchia Gosliner & Johnson, 2018 : le corps est violet à mauve mais la bande marginale du manteau est bien plus large que chez H. bullockii. Couleur des branchies variable.
• Hypselodoris apolegma (Yonow, 2001) : la couleur est violet d'améthyste. Le manteau est entouré d'une bande blanche réticulée et assez large, bien plus large que chez H. bullockii (chez qui elle n'est jamais réticulée). Rhinophores et branchies orange. Cette espèce est parfois rencontrée copulant avec H. bullockii.

D'autres espèces voisines peuvent encore prêter à confusions et il y a encore sans doute des choses à découvrir dans le "complexe bullockii".

• Thorunna punicea (Rudman, 1995) a un manteau violet bleuâtre avec parfois une teinte rosâtre entre les rhinophores, et une fine ligne blanche opaque juste en bordure du manteau. Les rhinophores sont rouges vineux, la couleur diffusant sur la partie basale de l'organe et le reste du rhinophore est jaune sauf les quelques lamelles supérieures qui sont rouge violacé. L'apex du rhinophore est translucide clair. Les branchies sont translucides claires avec une teinte jaunâtre. Leur bord extérieur est orange sur la moitié basale, et rouge sur la moitié supérieure. Une coloration rouge est visible le long du bord intérieur de chaque branchie. Le passage de l'orange au rouge le long du bord extérieur est très diffus. Le pied et le dessous du corps sont d'un pourpre bleuâtre uniforme, un peu plus sombre que celui du manteau.
  Selon certaines source, cette espèce pourrait remplacer H. bullockii dans l'est de l'océan Indien bien que sa description provienne de Nouvelle-Calédonie.

Alimentation

H. bullockii se nourrit d'éponges (Euryspongia sp, Dysidea sp.).

Reproduction - Multiplication

L'espèce est hermaphrodite*. La rencontre se fait deux à deux et le rapport sexuel se fait en position tête-bêche sur le côté droit de chaque animal. C'est en effet sur ce coté droit, un peu derrière la tête, que débouchent les organes génitaux. Durant ce rapport proximal seront échangés les gamètes* mâles. La fécondation est interne. Chaque individu pourra ensuite aller pondre de son côté.
La ponte est enrubannée et déposée sur le substrat. Elle est de couleur jaune pâle.

Il semble, à l'instar de beaucoup de nudibranches, exister une période annuelle favorable pour observer les accouplements et les pontes.
On constate des rapports sexuels entre H. bullockii et des espèces proches, comme H. apolegma, sans savoir s'il en résulte une ponte et des naissances d'hybrides.

Informations complémentaires

Cette espèce appartient à un complexe d'espèces, appelé "complexe bullockii", lequel a nécessité plusieurs études moléculaires pour séparer les taxons qui le composaient (voir § Espèces ressemblantes). Il est possible que des modifications interviennent encore.

Origine des noms

Origine du nom français

Hypselodoris de Bullock : francisation du nom scientifique

Origine du nom scientifique

Hypselodoris : du grec [hypso] = élevé, sublime et du grec [Doris] = Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 néréides.

bullockii : dédiée au capitaine Charles Bullock, de la Royal Navy (la marine anglaise) qui s'intéressait beaucoup aux études faites par Collingwood.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 560043