Éponge fibreuse de Breen

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Manche occidentale, Atlantique Nord-Est

Recensée initialement sur les côtes nord-irlandaises, Hymeraphia breeni est présente en Atlantique Nord-Est du nord de l’Écosse jusqu’aux côtes du Finistère en Bretagne. Depuis peu, on a pu l’observer dans le golfe du Morbihan ainsi que dans le Pertuis charentais.

Biotope

Cette espèce se fixe sur les rochers de l’étage infralittoral* entre 20 et 40 m de profondeur. Elle préfère les sites avec un léger courant dans une eau plus ou moins turbide.

Description

Cette éponge encroûtante* forme des croûtes de quelques millimètres d’épaisseur. Elle présente un aspect hispide à cause des spicules* dont l'extrémité dépasse de l'ectoderme*. De couleur rouge orangé brillant, elle est très souvent recouverte de sédiments grisâtres retenus par l’extrémité des spicules.
Les oscules*, peu visibles, sont répartis au sommet de petites papilles* surélevées et répandues régulièrement à la surface de l’éponge.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

De nombreuses éponges revêtantes ou encroûtantes*, de couleur orange à rouge, peuvent prêter à confusion et notamment Hymeraphia stellifera qui s’en rapproche le plus. Seule une observation des spicules* au microscope permettra une identification sans erreurs possibles.

Il faut noter que les photos que nous présentons ont été identifiées grâce à l'aide de spécialistes des spongiaires et, lorsque cela était possible, par l'examen des spicules au microscope.

Alimentation

Il s'agit d'un organisme filtreur* microphage* suspensivore*. L'eau et les microparticules alimentaires en suspension sont aspirées par pompage à l'intérieur de l’organisme grâce aux pores* inhalants* ou ostioles* qui parsèment la surface de l'éponge. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules ciliées* spécifiques des éponges, les choanocytes*. Au passage, les choanocytes retiennent l’oxygène et les particules nutritives (bactéries, algues unicellulaires, débris organiques divers) inférieures à 2 micromètres contenues dans l'eau. La digestion intracellulaire se fait dans les vacuoles* digestives des amibocytes*.
Les déchets de la digestion non métabolisables et les particules trop grosses sont évacués par les orifices exhalants* ou oscules.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut être sexuée ou asexuée.

• Sexuée : le mode de reproduction spécifique de cette éponge n’a pas été étudié. Cependant, comme chez tous les spongiaires de ce groupe, les ovules* fécondés par les spermatozoïdes* donneront naissance à une larve* ciliée* nageuse. Cette larve se fixera sur son support après quelques jours de vie pélagique* pour donner une nouvelle éponge.
  Comme chez la plupart des éponges hermaphrodites*, les gamètes* mâles et femelles d'un même individu ne sont pas expulsés au même moment afin d'éviter l'autofécondation.

• Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin.

Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Divers biologie

Description microscopique : les spicules* mégasclères* sont des styles*, longs, fins et légèrement incurvés, de 215-400 x 0,5-1 µm, ceux-là même qui dépassent de l’ectoderme. Présents également des tylostyles*, très longs, entièrement lisses et à tête légèrement bulbeuse, de 240-1850 x 5-12 µm et des acanthostyles* très caractéristiques de 60-125 x 8-12 µm. Ces derniers sont droits, irrégulièrement épineux ; ils possèdent une tête bulbeuse dont les épines sont disposées en étoiles.
Cette éponge ne possède pas de spicules microsclères*.

Origine des noms

Origine du nom français

Éponge fibreuse : les styles, longs spicules effilés, forment des bouquets à l’aspect de fibres.

Breen : en l’honneur de Joe Breen, chef de la biodiversité marine au service de l'environnement et du patrimoine d'Irlande du Nord (Environment and Heritage Service Northern Ireland : EHS).

Origine du nom scientifique

Hymeraphia : du grec [hymèn] = membrane et [raphis] = aiguille, faisant référence à l’aspect de fine croûte de cette éponge et aux spicules longs et fins, des styles* que l’on compare ici à des aiguilles, qui dépassent du cortex.

breeni : voir description dans l’origine du nom français.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 255167