Adulte
Grande taille de 3 à 5 cm
Couleur noire avec un plastron argenté
Dos très bombé
Peu de soies natatoires sur les pattes
Antennes terminées par une petite massue
Carène aiguë sous le thorax
Larve
Grande taille de 4 à 6 cm
Ressemble à un ver annelé
Mandibules en forme de pinces
Trois paires de pattes très courtes
Deux cerques
Hydrophile brun
Great silver water beetle (GB), Große Kolbenwasserkäfer, Pechschwarzer Kolben-Wasserkäfer, Riesenwasserkäfer, Großer Fischkäfer (D), Grote spinnende watertor (NL)
Hydrous piceus Linnaeus 1775 : nom désormais utilisé dans la documentation en langue allemande
Eurasie (eau douce)
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeLe grand hydrophile est présent en Europe et en Asie jusqu'à la Sibérie occidentale et le nord de l'Inde.
On le trouve partout en France et en Belgique.
Ce coléoptère fréquente les eaux douces des fossés aux grands étangs pourvu qu'ils soient bien fournis en végétation.
Adulte :
Le grand hydrophile est un insecte coléoptère commun qui mesure environ 3 à 5 cm, ce qui en fait le plus grand coléoptère aquatique d'Europe.
Son corps est ovale, arrondi, lisse et fortement bombé. Adapté à la vie aquatique, il est recouvert d'une couche imperméable grâce à des sécrétions huileuses hydrofuges* fabriquées par des glandes cutanées.
Ses pattes postérieures et médianes ne sont recouvertes que de quelques soies et ne rament pas de façon synchrone, ce qui ne lui permet pas de nager rapidement. Il marche plus qu'il ne nage (d'ailleurs les petites espèces d'Hydrophilidés préfèrent généralement marcher).
Ses antennes sont courtes et terminées par une petite massue.
Sa face dorsale est brun-noir ou noir olivâtre, avec 8 lignes longitudinales de points (4 par élytre*). Sa face ventrale est recouverte par un « feutre » de poils hydrofuges* qui retient l'air ce qui lui donne un aspect argenté (effet miroir). Une carène aiguë et saillante se situe sous le thorax entre les pattes.
Larve :
Plus grande que l'adulte, elle mesure environ 4 à 6 cm. Elle ressemble à un ver annelé, sauf que ce n'est pas un ver ! Elle possède une paire de mandibules en forme de pinces bien visibles. Sa coloration est variable, mais souvent noire.
La larve n'est pas une bonne nageuse car ses trois paires de pattes sont très courtes et son corps est dépourvu de soies. Elle évolue dans son milieu par ondulation, comme une chenille, et en marchant.
Elle respire en inspirant de l'air à la surface par les deux cerques* et les deux stigmates* du dernier segment abdominal. Elle porte aussi de toutes petites branchies sur chaque côté de son abdomen.
Il existe environ 150 espèces d'hydrophiles en Europe occidentale, dont environ 110 en France. Les deux tiers sont aquatiques.
Les familles des Dytiscidés et des Hydrophilidés se ressemblent au premier coup d'œil, mais elles comportent des différences importantes dans leur mode de vie et la structure de leur corps.
- Beaucoup d'Hydrophilidés ont le dos très plat contrairement aux Dytiscidés, qui ont le dos très bombé.
- Les dytiques nagent beaucoup mieux que les hydrophiles.
- Leurs larves sont toutes deux carnassières, mais à l'âge adulte, les hydrophiles deviennent végétariens alors que les dytiques restent carnassiers.
- Les dytiques ont plus de soies sur les pattes médianes et postérieures que les hydrophiles.
Adulte :
Il est principalement végétarien et consomme avant tout des plantes aquatiques tendres et vertes. Il apprécie à l'occasion des proies vivantes, comme des escargots.
Larve :
La larve possède une paire de mandibules qui, au contraire de celles des Dytiscidés, ne sont pas en seringue. Le suc digestif est donc projeté (et non pas injecté) sur la proie. Ce suc contient un mélange de ferments qui paralyse la victime, la tue et la transforme en quelques minutes en bouillie. Cela ne peut se faire sous l'eau qui diluerait les ferments et la larve d'hydrophile est obligée de consommer sa proie en la maintenant hors de l'eau.
Comme elle nage difficilement et marche lentement, elle se nourrit surtout de gastéropodes (limnées et planorbes). Les proies sont aussi bien vivantes que mortes. Sa nécrophagie* contribue à l'assainissement des eaux douces.
Le cannibalisme est rare.
Le mâle s'agrippe à la femelle, aidé par des excroissances présentes sur ses pattes antérieures. Après l'accouplement, la femelle tisse un cocon de soie de forme arrondie d'une taille d'environ 2 cm. Ce cocon, en forme de poire, est muni d'un mât creux émergeant de l'eau et faisant office de tuba. Il est généralement collé à une feuille flottante. Elle y dépose une cinquantaine d'œufs qui sont aérés par les parois poreuses ainsi que par le "mât" du cocon. Ensuite la femelle ne s'occupe plus de sa ponte.
Si, suite à des mouvements de l'eau, le cocon se retrouve complètement immergé (noyé), les larves* et les œufs qu'il contient meurent. Les œufs éclosent au bout d'environ deux semaines. Les larves finissent par percer le cocon par la base du tuba et partent dans l'eau.
La larve mène une vie aquatique. D'abord de couleur terne, elle grossit et atteint 4 à 6 cm au bout de huit à dix semaines. Elle noircit à ce moment-là. Elle passe par trois stades de développement avant de sortir de l'eau et de s'aménager un trou d'environ 5 cm dans la terre meuble ou sous une pierre ou un morceau de bois. Elle se transforme alors rapidement en nymphe puis assez vite en adulte (imago* ou insecte parfait).
Respiration chez l'adulte
Lorsqu'on rencontre le grand hydrophile en surface, la tête sortant de l'eau, cela signifie qu'il renouvelle sa provision d'air qu'il emprisonne essentiellement sous sa face ventrale et très peu sous ses élytres. Les antennes servent de tubes respiratoires amenant l'air frais aux stigmates du prothorax* et ensuite à ceux de l'abdomen. L'air passe ensuite aux poils hydrofuges de la face ventrale où il est stocké sous forme de bulles. Du fait d'un stockage d'air plutôt ventral, l'hydrophile brun nage surtout sur le dos, comme les notonectes.
Respiration chez la larve
Elle respire en inspirant de l'air à la surface par les deux cerques* et les deux stigmates* du dernier segment abdominal.
La nuit, le grand hydrophile est attiré par la lumière.
Contrairement aux dytiques, les larves d'hydrophile ne cherchent pas à mordre si on essaie de les manipuler.
Le grand hydrophile est capable de voler. Il peut le faire pour quitter un milieu défavorable mais il utilise surtout cette faculté en été pour essaimer vers d'autres lieux. Il assure ainsi la conquête de nouveaux territoires et le brassage génétique de ses populations. Ces envols qui peuvent être massifs, se déroulent au crépuscule ou de nuit.
Cette espèce se raréfie car son habitat a tendance à disparaître. Mais l'espèce n'est pas protégée pour autant. Elle est citée sur plus d'une dizaine de zones ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique). Les sites sont consultables sur le site de l'INPN.
Hydrophile : francisation du nom scientifique ;
grand : car c'est le plus grand coléoptère aquatique d'Europe.
Hydrophilus : du grec [hydro] = eau, mouiller, onde et du grec [phil-] = qui aime, ami de ; qui aime l'eau.
piceus : du latin [piceus] = noir (comme la poix), obscur, ténébreux ; en allusion à la livrée de l'animal.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Classe | Insecta | Insectes | Hexapodes terrestres et dulcicoles possédant trois paires de pattes et deux paires d’ailes (sauf chez les Diptères). |
Sous-classe | Pterygota Neoptera | Ptérygotes Néoptères | Insectes ailés dont les ailes sont rabattues au repos. L'immense majorité des insectes. |
Ordre | Coleoptera | Coléoptères | Insectes aux pièces buccales masticatrices dont la première paire d'ailes est transformée en élytres, cornées et rigides, servant de protection à la deuxième paire, membraneuse, elle seule permettant le vol. |
Famille | Hydrophilidae | Hydrophilidés | Nécrophores aquatiques. |
Genre | Hydrophilus | ||
Espèce | piceus |
Larve sur la berge
Grosse larve de 5 à 6 cm ressemblant à un ver, face dorsale.
Plage de Portalban, lac de Neuchâtel (Suisse)
06/07/2009
Détail de la larve, partie antérieure
La tête est élargie, plus large que longue. On peut observer les mandibules faiblement dentées et les 3 paires de pattes, courtes.
Plage de Portalban, lac de Neuchâtel (Suisse)
06/07/2009
Larve respirant en surface
Elle respire en inspirant de l'air à la surface par les deux cerques* et les deux stigmates* du dernier segment abdominal.
Plage de Portalban, lac de Neuchâtel (Suisse), 1 m
06/07/2009
Les différents stades
A. Brehm, E. Taschenberg, 1892, INSEKTEN, TAUSENDFÜSSER UND SPINNEN., BREHMS TIERLEBEN. BAND 9
Cette image fait partie de Kurt Stübers Online Library .
N/A
Reproduction de documents anciens
1892
Planche naturaliste
C. Calwer, G. Jäger, 1876, KÄFERBUCH. NATURGESCHICHTE DER KÄFER EUROPAS. ZUM HANDGEBRAUCHTE FÜR SAMMLER, VIERTE AUFLAGE
Cette image fait partie de Kurt Stübers Online Library .
N/A
Reproduction de documents anciens
1876
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Sandra SOHIER
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Site internet :
Agence de l'Eau Artois Picardie, et plus particulièrement pour le grand hydrophile : le fichier pdf "Partez à la rencontre de la biodiversité - Les coléoptères aquatiques du bassin Artois-Picardie".
La page sur Hydrophilus piceus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN