Corps rouge orangé sur le dos, blanc sur le ventre
Pédoncule caudal long, mince et blanc
Selle blanche sur le dos
Gros yeux, chacun étant encadré d'un V blanc penché vers l'avant
Rayons épineux de la première dorsale jaune orangé à verdâtres
Autres nageoires blanches
Deuxième dorsale triangulaire et haute
Forte épine sur le préopercule et l'opercule
Marignan blanc, cardinal coq
Longjaw squirrelfish, mawali (GB), Candil gallito, carajuelo de Ascensión (E), Jaguareçá (P), Eichhörnchenfisch (D), Eekhoornvis (NL)
Perca adscensionis, Osbeck 1765
Holocentrus ascensionis (Osbeck, 1765)
Bodianus pentacanthus Bloch, 1790
Holocentrus sogo Bloch, 1790
Holocentrum longipinne Cuvier, 1829
Holocentrus longipinne Cuvier, 1829
Holocentrum furcatum Günther, 1859
Holocentrum macropus Günther, 1859
Holocentrum sanctipauli Günther, 1880
Sargocentron furcatum (Günther, 1859)
Atlantique tropical
Zones DORIS : ● CaraïbesLe cardinal blanc est présent dans l'Atlantique : à l'ouest, depuis les côtes de Virginie (USA) jusqu'au Brésil en passant par les Caraïbes et le golfe du Mexique et à l'est, du Gabon à l'Angola, ainsi qu'autour des îles des Canaries, du Cap Vert, de Sao Tome et Principe, de Ste Hélène et de l'Ascension.
Quelques individus sont rapportés régulièrement du large de New York (EU).
Une observation à Malte en Méditerranée a été confirmée par analyse génétique (Vella et al, 2016).
On le rencontre dans les zones rocheuses et les récifs depuis la surface jusqu'à 180 m, même si sa zone de prédilection se situe entre 8 et 30 m de profondeur. Il est plus actif la nuit.
Holocentrus adscensionis est un poisson au corps fuselé, comprimé latéralement et pouvant atteindre 60 cm de longueur même si la taille la plus souvent observée est de 25 - 30 cm. Son dos est rouge alors que son ventre est blanc. Une selle blanche est présente sous la partie postérieure de la première nageoire dorsale et s'étend jusqu'au ventre. Le pédoncule caudal* est long, mince et blanc. Les écailles sont larges, alignées, avec souvent leur partie centrale blanche, et dessinent des rayures horizontales sur le corps.
La première nageoire dorsale est constituée de 11 forts rayons épineux jaune orangé à verdâtres. Toutes les autres nageoires sont blanches. La deuxième dorsale (15 - 16 rayons mous) est triangulaire et très haute. La caudale est nettement fourchue alors que l'anale (4 épines et 9-10 rayons mous) est arrondie.
La tête est rouge, avec un trait blanc partant du milieu de la lèvre supérieure, passant sous l’œil et rejoignant le bas du préopercule* où s'insère une longue épine blanche. Un autre trait blanc, vertical celui-ci, s'inscrit entre l’œil et le bord de l'opercule*, ces deux traits formant une sorte de V incliné et ouvert vers l'avant. Une forte épine est présente dans le tiers supérieur de l'opercule. L’œil est très gros et occupe la moitié de la tête. Sa pupille est noire et son iris est rouge foncé, cerclé de blanc. Le museau est légèrement pointu et la lèvre supérieure est blanche.
Dans la même aire de distribution, le cardinal blanc est très ressemblant à Holocentrus rufus (Walbaum, 1792) mais ce dernier a le pédoncule caudal* et les nageoires orange. La pointe des épines de la première dorsale est blanche et sa partie molle est nettement plus haute et dressée. H. rufus et H. adscensionis ont été considérés comme des variantes géographiques de la même espèce.
Le cardinal blanc peut être également confondu avec d’autres membres de la famille des poissons-soldats, qui ont eux aussi une longue épine sur le préopercule mais n'en ont pas sur l'opercule :
- Neoniphon marianus (Cuvier, 1829) : le poisson-écureuil longue épine a un corps couvert de rayures or orangé et se caractérise par une très longue épine blanche bien visible à la nageoire anale.
- Sargocentron coruscum (Poey, 1860) : le poisson-écureuil rayé montre des marbrures noires du 1er au 4e rayon épineux de la nageoire dorsale.
- Sargocentron vexillarius (Poey, 1860) : le poisson-écureuil sombre porte des nageoires anale et caudale bordées de rouge brun ou rouge vif. L'extrémité de la partie épineuse de la nageoire dorsale est également marquée de rouge.
C'est un chasseur actif la nuit, qui se nourrit de petits crustacés (crabes, crevettes ...). La journée il reste caché dans les anfractuosités et trous.
C'est une espèce gonochorique* et la maturité sexuelle est atteinte pour une taille d'environ 15 cm de longueur.
La reproduction a lieu toute l'année dans la zone intertropicale et l'été dans les latitudes les plus hautes : mai - octobre dans l'hémisphère nord et octobre - mars dans l'hémisphère sud. Chaque individu se reproduit généralement plusieurs fois dans une année.
Les gamètes* sont libérés en pleine eau où a lieu la fécondation. Les œufs puis les larves* sont planctoniques*. La vie larvaire dure environ 70 jours et permet une large dispersion de l'espèce.
Des observateurs ont relaté que cette espèce peut être nettoyée par Thalassoma noronhanum, Elacatinus figaro ou Pomacanthus paru juvénile.
Des études génétiques ont montré des différences significatives entre les populations d'Atlantique Est, d'Atlantique central, du Brésil et des Caraïbes, laissant supposer un phénomène de spéciation pouvant aboutir à 4 espèces distinctes.
Les juvéniles* se regroupent plus facilement en bancs alors que les adultes sont solitaires.
Ce poisson est capable d’émettre des sons en faisant vibrer ses côtes contre sa vessie natatoire. On distingue deux types de sons de basse fréquence émis en cas de danger : le « grognement » est un son bref destiné à défendre son territoire tandis que le « staccato » est une série de petits bruits successifs signalant un danger aux autres membres du groupe. Holocentrus rufus et Holocentrus adscensionis sont les deux seules espèces parmi les Holocentridés à présenter une vessie natatoire qui se trouve en contact avec l'oreille interne. Il est possible que cette adaptation puisse augmenter les capacités auditives de ces animaux.
Chez les espèces indo-pacifiques appartenant à la famille des Holocentridés, l'épine préoperculaire est souvent venimeuse. Cela n'a pas été étudié chez les espèces atlantiques comme par exemple chez Holocentrus adscensionis.
C'est parfois une espèce très abondante notamment au Brésil.
Le genre Holocentrus a été donné a de très nombreuses espèces mais aujourd'hui ce genre est réservé pour l'Atlantique et ne compte plus que deux espèces : Holocentrus rufus et Holocentrus adscensionis.
H. adscensionis est la plus grande espèce dans la famille des Holocentridés (poisson-écureuil, poisson-soldat, cardinal, marignan ...) atlantiques.
Cette espèce est connue comme pouvant transmettre une intoxication alimentaire de type ciguatera*.
Depuis 2013, il est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure.
Cardinal : les poissons cardinaux sont ainsi baptisés à cause de leur couleur rouge (couleur de la robe des cardinaux de l'église catholique, symbolisant la couleur du sang du Christ). Ce nom peut prêter à confusion car, pour la même raison, il est également donné aux poissons de la famille des Apogonidés.
Cardinal blanc fait référence à ses nageoires et son pédoncule caudal* blancs. Une autre explication pour “blanc” est que ce poisson, une fois pêché, se décolore très rapidement.
Plus généralement, les poissons-soldats doivent ce nom à l’aspect hérissé de leurs nageoires dorsales et anales bardées de rayons épineux.
Holocentrus : du grec [holo] = tout, entier ; et [kentron] = aiguille, épine. Donc, plein d'épines.
adscensionis : de l'île de l'Ascension d'où il a été décrit. Cette île se trouve dans l'Atlantique, pratiquement à mi-chemin entre le Brésil (Amérique) et le Gabon (Afrique).
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Beryciformes | Béryciformes | |
Famille | Holocentridae | Holocentridés | |
Genre | Holocentrus | ||
Espèce | adscensionis |
Spécimen représentatif
La nageoire dorsale épineuse est jaune orangé à verdâtre. Le reste des nageoires ainsi que le pédoncule caudal sont blancs.
Pointe des nègres, Martinique, 6 m
20/03/2007
Tête et épine operculaire
Une forte épine est présente sur l'opercule (en haut) et sur le préopercule (en bas).
Cozumel, Mexique
05/08/2012
"V"
Deux traits blancs se rejoignent pour former un V penché, s'ouvrant sur l’œil.
Playa del Carmen, Mexique, 12 m
11/12/2014
Nageoire triangulaire
La partie molle de la nageoire dorsale est triangulaire et très haute.
Pointe des Nègres, Martinique, 10 m
02/08/2008
Le long du tombant
Le cardinal blanc se rencontre dans les zones rocheuses et les récifs depuis la surface jusqu'à 180 m, même si sa zone de prédilection se situe entre 8 et 30 m de profondeur.
Torrens Point, Saba, 14 m
26/09/1997
En balade
Cette espèce est plutôt nocturne, mais il lui arrive de s'activer la journée.
Baie des cochons, Cuba, 12 m
20/03/2018
Banc
Il est plus fréquent de voir des juvéniles en banc, mais dans cette épave, ce sont les adultes qui se sont regroupés.
Epave RMS Rhone, Iles Vierges britaniques, 23 m
15/04/2009
Coloration atypique
Cet individu a une coloration rougeâtre atypique. Il ne s'agit pas de Holocentrus rufus, qui a l'extrémité des épines de la dorsale blanche et la partie molle de la dorsale plus haute.
Bayahibe, République dominicaine, 10 m
06/02/2011
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Shinozaki-Mendes R.A., Hazin F.H.V., De Olivera P.G., De Carvalho F.C., 2007, Reproductive biology of the squirrelfish, Holocentrus adscensionis (Osbeck, 1765), caught off the coast of Pernambuco, Brazil, Scientia Marina, 71, 715–722.
Vella A., Vella N., Darmanin S.A., 2016, The first record of the longjaw squirrelfish, Holocentrus adscensionis (Osbeck, 1765)
(Holocentriformes: Holocentridae), in the Mediterranean Sea, Natural an Engineering Sciences, 1(3), 78-85.
La page sur Holocentrus adscensionis sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page d'Holocentrus adscensionis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN