Hauteur jusqu'à 2 mètres
Tiges dressées, simples, arrondies, lisses
Feuilles irrégulièrement dentées, aiguës au sommet et plus ou moins en cœur à la base
Fleurs très grandes (20 cm et plus de diamètre)
Hibiscus des marais, ketmie des marais, ketmie palustre disco bell
Crimsoneyed rosemallow, swamp rosemallow (GB), Ibisco palustre (I), Rosenfarbener Eibisch, Sumpf-Eibisch (D)
La taxonomie de Hibiscus palustris est complexe : dans le passé, l'espèce a été divisée en deux taxons distincts H. palustris L. et H. moscheutos L. sur base de différences dans la couleur des pétales et dans la forme des feuilles. Constatant que les populations sont souvent composées de plantes présentant ces diverses combinaisons de fleurs et ces diverses formes de feuilles, il a été jugé préférable de désigner toutes ces plantes par H. palustris L.
Est de l'Amérique du Nord, sud-ouest de la France
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestOriginaire de l'est de l'Amérique du Nord, elle est présente du nord de la Floride jusqu'au nord-est de certaines localités de l'Ontario (Canada). Au Canada, on la trouve principalement dans les marais riverains et les milieux humides résiduels des lacs Érié, Sainte-Claire et Ontario.
Introduite en France, elle est surtout présente dans les Landes et les Basses-Pyrénées.
On la trouve également dans des endroits très distants les uns des autres comme le nord du Portugal, le nord et le centre de l'Italie, l'ouest de la Géorgie et le long de la côte algérienne (voir paragraphe "Informations complémentaires").
Bords des eaux, marais.
Elle préfère les sols organiques ou glaiseux, de texture moyenne, humides durant le printemps et l’été, riches en calcium, en potassium, en phosphore et en magnésium. On la trouve le plus souvent dans les marais profonds à Typha et dans les prés humides.
Plante tolérant les perturbations et les substrats instables, son épanouissement dépend fortement des fluctuations du niveau d’eau. Si son environnement est trop stable, elle est évincée par Phragmites australis et Typha glauca.
C'est une plante vivace pouvant atteindre une hauteur de 2 mètres pour une largeur de 55 centimètres.
Les tiges sont dressées, simples, arrondies, lisses. Elles se développent à la fin du printemps quand le sol est bien réchauffé.
Les feuilles sont vertes, glabres en dessus, irrégulièrement dentées, aiguës au sommet et plus ou moins en cœur à la base.
Les fleurs naissent aux aisselles des feuilles supérieures. Très grandes (20 cm et plus de diamètre), elles sont très caractéristiques avec leurs pétales roses ou blancs de 6 à 10 cm de longueur. Il peut y en avoir jusqu'à huit par tige.
Les fruits sont des capsules globuleuses, arrondies.
Remarque : bien que vivace, Hibiscus palustris est souvent considérée comme une plante annuelle car elle supporte mal les températures inférieures à - 5 °C, et meurt dans bon nombre de régions.
Comme tous les végétaux, cette plante est autotrophe grâce à la photosynthèse. Hibiscus palustris fabrique sa propre matière organique grâce à l'eau, au dioxyde de carbone et à l'énergie lumineuse.
Reproduction sexuée
La floraison a lieu de juillet à octobre. Les fleurs émergent des aisselles des feuilles supérieures (une seule fleur par aisselle). Une tige peut porter jusqu'à huit fleurs roses et très grandes (jusqu'à plus de 20 cm de diamètre) qui demeurent ouvertes quelques jours avant de se flétrir.
La pollinisation est entomogame* (= faite par les insectes). Les pollinisateurs efficaces sont une espèce d'abeille solitaire Ptilothrix bombiformis (présente uniquement en Amérique du Nord) et des bourdons (Bombus spp.).
Les fruits sont des capsules qui s'ouvrent à la fin de l'automne et donnent des graines rondes à enveloppe dure de moins de 3 mm. Ces graines peuvent flotter longtemps et parcourir de bonnes distances transportées par les courants (dissémination hydrochore*). Elles sont également mangées par le Colin de Virginie (Colinus virginianus), la Sarcelle à ailes bleues (Anas discors), le Canard pilet (Anas acuta), le Canard branchu (Aix sponsa) et grâce à leur enveloppe dure, sortent probablement intactes du tube digestif (dissémination par les oiseaux).
Reproduction asexuée
Hibiscus palustris produit de nouvelles tiges à fleurs chaque année. Les « touffes » ainsi formées, peuvent comporter de quelques-unes à 70 tiges à fleurs. Fragmentées et dispersées par l'action du vent et des vagues, elles colonisent de nouveaux endroits.
Plus de 30 espèces d'insectes infestent les feuilles, les tiges et les fleurs de H. palustris. Deux coléoptères, Althaeus hibisci et Conotrachelus fissunguis en parasitent les graines.
Les végétaux que l'on rencontre le plus souvent en association avec la ketmie des marais sont des plantes émergentes à feuilles étroites : Typha glauca, Phragmites australis, Phalaris arundinacea, Calamagrostis canadensis, Eleocharis erythropoda, Scirpus fluviatilis, Typha latifolia, Sparganium eurycarpum, Carex stricta et Carex lacustris.
Parmi les herbacées souvent associées à l'espèce, on compte les suivantes : Polygonum amphibium, Impatiens capensis, Sagittaria latifolia, Calystegia sepium, Scutellaria galericulata, Iris virginica, Eupatorium perfoliatum, Lycopus americanus, Asclepias incarnata, Solidago altissima, Polygonum lapathifolium, Sium suave, Butomus umbellatus, Nuphar advena et Lythrum salicaria.
Cornus racemosa, des Salix, Vitis riparia, Cephalanthus occidentalis et des semis et des gaules de Populus deltoides se trouvent souvent à l'intérieur ou autour de peuplements de ketmies, tout comme le Decodon verticillatus à l'occasion.
Elle dégage une odeur de musc.
Hibiscus palustris est cultivée depuis très longtemps aux États-Unis et en Europe. Les horticulteurs ont produit de nombreux cultivars depuis la fin du XIXe siècle. Au moins une variété de H. palustris s'est naturalisée en Europe.
Pas d'usage alimentaire mais il semble que ses graines aient :
- des qualités médicinales : préparation de cordial, bienfaits pour l'estomac et le système nerveux ;
- des propriétés caustiques, adoucissantes et émollientes.
La ketmie fait partie de la grande famille des mauves qui compte dans ses rangs la guimauve officinale (Althaea officinalis) dont le mucilage des racines servait jadis à faire un remède pour soulager la toux et à cuisiner la célèbre friandise du même nom.
À l'échelle mondiale, elle est considérée comme en sécurité (Secure globally).
En France, cette plante est protégée ou soumise à réglementation de portée nationale : "Espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire : Article 1" (espèces strictement protégées).
Au Canada, sa classification correspond aux critères de la catégorie « menacée* » mais elle est désignée « préoccupante » car relativement répandue, présente dans des aires protégées et avec possibilité d'une immigration de source externe.
* suite à une cueillette abusive
Ketmie : de l'arabe [khatmi] = espèce d'arbre des régions chaudes. Ketmie signifie également guimauve en arabe.
Hibiscus : du latin [hibiscum] = mauve (plante)
palustris : du latin [palustris] = marécageux, des marais
moscheutos : mot grec signifiant musqué en allusion à l'odeur de musc dégagée par cette plante.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Magnoliophyta | Angiospermes | Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit. |
Classe | Magnoliopsida | Dicotylédones | Embryons à deux cotylédons*. |
Sous-classe | Dilleniidae | Dilleniidés | |
Ordre | Malvales | Malvales | |
Famille | Malvaceae | Malvacées | |
Genre | Hibiscus | ||
Espèce | palustris |
Identification
Hauteur jusqu'à 2 mètres
Tiges dressées, simples, arrondies, lisses
Feuilles irrégulièrement dentées, aiguës au sommet et plus ou moins en cœur à la base
Fleurs très grandes (20 cm et plus de diamètre)
La Gombe (Liège – Belgique)
20/08/2009
Feuille
Les feuilles sont vertes, glabres en dessus, irrégulièrement dentées, aiguës au sommet et plus ou moins en cœur à la base.
La Gombe (Liège – Belgique)
20/08/2009
Tige
Les tiges sont dressées, simples, arrondies, lisses. Elles se développent à la fin du printemps quand le sol est bien réchauffé.
La Gombe (Liège – Belgique)
20/08/2009
Pied
Hibiscus moscheutos produit de nouvelles tiges à fleurs chaque année. Les « touffes » ainsi formées, peuvent comporter de quelques-unes à 70 tiges à fleurs. Fragmentées et dispersées par l’action du vent et des vagues, elles colonisent de nouveaux endroits.
La Gombe (Liège – Belgique)
20/08/2009
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Laurent FEY
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
COSEPAC, 2004, Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la ketmie des marais (Hibiscus moscheutos) au Canada – Mise à jour, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. vii + 52p. (www.registrelep.gc.ca/Status/Status_f.cfm)
La page sur Hibiscus palustris dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Hibiscus palustris sur le site de référence de DORIS pour les plantes Tela Botanica