Hétérosiphonia plumeuse

Heterosiphonia plumosa | (J. Ellis) Batters

N° 899

Manche, Atlantique Nord-Est

Clé d'identification

Fronde dressée
Axe principal cylindrique et épais
L'ensemble se répartit sur un plan
Ramifications alternes en forme de plumes
Rouge vif à rouge foncé

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Conferva plumosa J. Ellis 1768
Conferva coccinea Hudson 1778
Callithamnion coccineum (Hudson) Lyngbye 1819
Dasya coccinea (Hudson) Areschoug 1845
Heterosiphonia coccinea (Hudson) Falkenberg 1901

Distribution géographique

Manche, Atlantique Nord-Est

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Atlantique Nord-Est, des côtes scandinaves jusqu’au Maroc.

Biotope

L’espèce est présente toute l’année, fixée sur les rochers, les zones ombragées de l’étage médiolittoral inférieur et de l’infralittoral jusqu’à une trentaine de mètres environ. Parfois en épiphyte sur le stipe* de la laminaire rugueuse Laminaria hyperborea.
Essentiellement présente dans les stations de mode battu.
On la retrouve fréquemment en épave.

Description

Cette algue, d’un beau rouge vif à rouge foncé, est fixée à sa base par un petit disque. La fronde est dressée et possède un axe principal cylindrique, parfois compressé, épais à la base et allant en diminuant de diamètre vers le sommet. De cet axe naissent de nombreuses ramifications pyramidales alternes* rappelant des plumes, toujours réparties sur un même plan.
En séchant, le thalle peut devenir noir.
Sa taille peut atteindre une vingtaine de centimètres de haut.

Espèces ressemblantes

Ptilota gunneri : moins épaisse et plus petite (5 à 10 cm), les axes principaux sont aplatis, surtout sur stipes de Laminaria hypeborea.
Plumaria plumosa : ramifications en forme de plumes très fines. Autant Heterosiphonia plumosa montre une structure pyramidale de ses ramifications, autant Plumaria plumosa présente des formes beaucoup plus arrondies. Espèce photophile* pouvant atteindre 10 cm.

Alimentation

Végétal autotrophe*, l'algue élabore sa matière organique à partir du gaz carbonique, de l’eau et des sels minéraux. Les pigments de couleur rouge surnuméraires masquent la présence de pigments verts (chlorophylliens) qui permettent de pratiquer la photosynthèse*.

Reproduction - Multiplication

Deux thalles, identiques à l'œil nu, participent à cette reproduction :
- l'un porte à la fois les appareils reproducteurs mâles et femelles : c'est le gamétophyte*,
- l'autre porte et libère des cellules spécifiques dites tétraspores : c'est le tétrasporophyte*.
De l'été à l'automne, sur le gamétophyte, des spermaties (gamètes mâles) sont libérées puis captées par des trichogynes* (filaments terminaux de petits rameaux carpogoniaux - appareil reproducteur femelle). Le contenu d'une spermatie pénètre le trichogyne et migre jusqu'au carpogone* (première cellule porteuse du trichogyne), où les noyaux des deux cellules fusionnent. Il en résulte la formation d'une poche contenant des petites cellules arrondies.
Cette poche reste parasite du gamétophyte et prend le nom de cystocarpe* (ou carposporophyte) chez Heterosiphonia. Les petites cellules qu'elle contient sont des carpospores*. Libérées, elles tombent sur le fond et donnent naissance à un thalle identique au gamétophyte précédent, mais porteur cette fois de petits rameaux reproducteurs spécialisés (stichidies) contenant des tétraspores : c'est le tétrasporophyte. Les tétraspores libérées donnent alors naissance à un nouveau gamétophyte. Le cycle est bouclé. Ce cycle est dit trigénétique* isomorphe*.

Vie associée

On remarquera, parmi les rameaux, la présence de nombreux petits gastéropodes herbivores (1 à 5 mm) de la famille des Phasianellidés, comme Tricolia spp.
Parfois épiphyte de Laminaria hyperborea.
Les thalles âgés peuvent être recouverts de divers épibiontes*, comme des ascidies (didemnidés...).

Divers biologie

En coupe, au microscope, on observe que les branches principales sont composées de plusieurs tubes juxtaposés, régulièrement étranglés : elles sont dites polysiphonées. Les rameaux sont monosiphonés (un seul tube régulièrement étranglé).

Informations complémentaires

Cette espèce se rencontre très fréquemment rejetée en épave sur les plages.

Origine des noms

Origine du nom français

Hétérosiphonia : francisation du nom scientifique,
plumeuse : forme des ramifications à l’aspect de plume.

Origine du nom scientifique

Heterosiphonia : du grec [heteros] = autre, notion de dualité, dissemblable et [siphôn] = tube creux, siphon. C’est en coupe transversale que l’on observe 8 à 9 siphons de formes et de tailles différentes.
plumosa : mot latin signifiant plumeux.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Rhodobionta / Rhodophyta Rhodobiontes Algues rouges, pour la plupart marines.
Sous-embranchement Eurhodophytina Eurhodophytinés
Classe Florideophyceae Floridéophycées

Thalle élaboré formé de fins filaments branchés ou en lames.

Sous-classe Rhodymeniophycidae Rhodyméniophycidées
Ordre Ceramiales Céramiales Structure toujours uniaxiale.
Famille Dasyaceae Dasyacées
Genre Heterosiphonia
Espèce plumosa

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