Très petit hydrozoaire (de l'ordre du centimètre)
En colonies associées à une éponge encroûtante rouge
Tentacules se divisant en 3 brins de longueurs inégales
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesEspèce découverte à Porto Rico, signalée aussi aux îles Vierges, elle est assez commune en Guadeloupe et en Martinique.
Les colonies se trouvent à faible profondeur (10 - 25 m), de préférence dans les récifs, sur les tombants et parois de grottes, toujours associées à des éponges encroûtantes.
Ce petit hydrozoaire benthique* vit en colonies sur certaines éponges encroûtantes. Les polypes* ou hydranthes* ont une taille de 1 à 3 cm dont la base n'est pas visible : en effet, ils sont reliés entre eux par des stolons* enfouis à l'intérieur de l'éponge hôte.
Chaque hydranthe est porté par un hydrocaule* (pédoncule) non ramifié, assez court. La partie terminale est renflée, avec des tentacules capités* groupés en deux couronnes superposées entourant la bouche qui se trouve au sommet. Les tentacules aboraux (ceux situés sur la couronne inférieure) ont la particularité d'être trifides, c'est-à-dire qu'ils se divisent en trois brins de longueurs inégales, chacun terminé par un renflement en bouton. Les tentacules oraux, quant à eux, sont simples et possèdent un seul bouton terminal.
L'effet produit, sur le polype vu du dessus, est de trois cercles concentriques de "perles" rayonnant autour de la bouche (les tentacules eux-mêmes étant quasiment transparents).
Sphaerocoryne agassizii (McCrady, 1859) : également présent aux Antilles, on peut le distinguer par un examen attentif de la couronne de tentacules : les capitations (terminaisons en boule à l'extrémité des tentacules) ne sont pas alignées mais dispersées "en pétard" sur une sphère autour de l'hydranthe. De plus, cette espèce affectionne des substrats* différents, autres que l'éponge rouge à laquelle H. caribbensis est presque systématiquement associé.
Ces hydrozoaires se nourrissent de zooplancton* capturé dans la colonne d'eau avec leurs tentacules.
Des bourgeons médusaires de couleur rose orangé se forment entre les tentacules. A maturation les petites méduses se détachent et assurent la reproduction par émission de gamètes* en pleine eau.
Les Heterocoryne sont presque constamment associés à une éponge encroûtante rouge d'aspect velouté (Mycale sp.). Elle a aussi été photographiée sur une éponge-cerveau rose.
Cette espèce n'a été décrite qu'en 1986 ; elle figure cependant comme "unidientified hydroid" sur une planche d'illustrations de l'ouvrage de Colin paru en 1978.
Coryne trois-boutons : pour rappeler la particularité des capitations des tentacules alignées par 3.
Heterocoryne : du grec [hetero-] = autre, différent ; et [coryne] = massue. En référence au genre préexistant Coryne Gaertner, 1774, désigne donc un "autre genre de Coryne" (petits hydrozoaires fusiformes, polypes courts et trapus, avec des tentacules pourvus de boutons terminaux).
caribbensis : dérivé de [carib], mot emprunté à la langue des indigènes d'Amérique du Nord et particulièrement des Antilles, repris sous diverses formes (caraïbe en français, caribbean en anglais, etc.) pour désigner ces peuples et leur langue, ou comme ici leur localisation géographique ; avec le suffixe [-ensis] = indique un organisme qui est originaire de, qui vient de. Donc une espèce endémique des Caraïbes.
Numéro d'entrée WoRMS : 290094
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Ordre | Anthoathecata | Anthoathécates | Hydraires dont la phase polype est dépourvue de thèques protectrices rigides. Phase polype presque exclusivement benthique, quelques espèces tropicales sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). Méduse avec ombrelle haute possédant des ocelles, les gonades se développent autour du manubrium. |
Sous-ordre | Capitata | Capités | Tentacules des polypes le plus souvent capités (avec des nématocystes groupés en « boutons »), parfois seulement chez les juvéniles. Longs pédoncules fixés ou ancrés dans le sédiment. Anthoméduses. Quelques espèces sécrètent un squelette calcaire. |
Famille | Sphaerocorynidae | Sphérocorynidés | Hydozoaires benthiques coloniaux, polypes reliés par des stolons, tentacules capités. Médusoïdes libres, rudimentaires, en forme d'ombrelle à 4 canaux radiaires. |
Genre | Heterocoryne | ||
Espèce | caribbensis |
Beau portrait de groupe
(Très fortement grossi ! )
L'éponge forme un manchon à la base de chaque hydranthe.
Les terminaisons en "perles" des tentacules sont nettement alignées.
Pointe d'Antigues, Guadeloupe, 12 m
03/12/209
Deux types de tentacules
On peut voir sur ces hydranthes vus de profil que seuls les tentacules de la couronne aborale sont trifides, alors que les tentacules oraux sont simplement capités.
La partie tubulaire blanche à l'extrémité de chaque polype correspond à l'hypostome* (zone buccale étirée). Remarquer en bas de l'image un polype dont l'hypostome est fortement dilaté : il vient sans doute de capturer une proie !
Pointe d'Antigues, Guadeloupe, 12 m
2008/12/03
Colonies fertiles
On distingue ici les petits bourgeons orangés implantés entre les tentacules de plusieurs individus.
Les Saintes
01/07/2006
Médusoïdes
Presque sur chaque hydranthe, une petite méduse rose prête à se détacher.
Pointe Plate, Guadeloupe, 14 m
02/12/2009
Echelle
Les acteurs de cette scène permettent de mieux percevoir la taille minuscule des hydraires : Botryllus, blennie naine installée dans l'éponge veloutée, et les inévitables Heterocoryne associés !
Le Diamant, Martinique, 14 m
08/12/2010
Exceptionnellement sur une autre éponge
Ici c'est une éponge-cerveau rose (non identifiée) qui sert de support.
Port-Louis, Guadeloupe, 11 m
05/12/2009
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Correcteur : Horia GALEA
Responsable régional : Anne PROUZET
Galea H.R., 2013, New additions to the shallow-water hydroids (Cnidaria: Hydrozoa) of the French Lesser Antilles: Martinique, Zootaxa, 3686, 1-50.
Petersen K. W., 1990, Evolution and taxonomy in capitate hydroids and medusae (Cnidaria: Hydrozoa), Zoological Journal of the Linnean Society, 100, 101-231.
Wedler E., Larson R., 1986, Athecate hydroids from Puerto Rico and the Virgin Islands, Studies on Neotropical Fauna and Environment, 21, 69-101.
La page sur Heterocoryne caribbensis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN