Espèce coloniale libre de 45 cm de longueur moyenne
Forme allongée et incurvée avec un sillon axial et des extrémités arrondies
Peut adopter une forme en T, X ou Y
Septes aux bords arrondis et peu denticulés, n'atteignant pas le bord de la colonie
Tentacules épanouis de nuit uniquement
Striate boomerang coral, tongue coral, slipper mushroom (GB), Pilzkoralle, Seezunge (D)
Madrepora limax Esper, 1797
Indo-Pacifique tropical
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Cette espèce est largement répandue dans le domaine indo-pacifique, de la mer Rouge au Pacifique. Elle est présente à la Réunion, à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et en Polynésie française.
Le corail-boomerang se rencontre entre 5 et 25 m de profondeur sur des fonds plats sédimentaires, des débris de coraux, ou sur substrat* dur, dans les lagons coralliens et sur les pentes abritées.
Le corail-boomerang est une espèce coloniale libre, non fixée au substrat*.
Il est de forme allongée, légèrement incurvée. Sa taille moyenne est de 45 cm de longueur et 10 à 15 cm de largeur, mais parfois il peut mesurer jusqu'à 1 m de longueur. Les extrémités sont arrondies. La couleur est marron plus ou moins foncé ou verdâtre.
Le centre de la colonie est proéminent et porte un sillon axial sur la presque totalité de la longueur, qui abrite de nombreuses bouches. D'autres bouches sont présentes sur la colonie en dehors du sillon axial. On peut rencontrer des colonies qui ont une forme en T, X ou Y.
La plupart des septes* et des côtes qui partent du sillon axial n'atteignent pas le bord de la colonie. Le bord des septes est arrondi et porte des dents très petites.
Les tentacules* ne sont épanouis que la nuit.
Herpolitha weberi est aussi une espèce coloniale, dont les bouches ne sont localisées que dans le sillon central. Elle a des extrémités plus pointues et des septes qui vont du sillon central au bord de la colonie. Son aire de répartition est plus limitée et elle n'est pas présente à La Réunion, ni en Polynésie, ni en Nouvelle-Calédonie.
Ctenactis echinata a aussi une forme allongée avec un sillon central qui porte une bouche unique en son centre. Les septes sont fortement denticulés (dents triangulaires) et partent du sillon central jusqu'au bord du corail. Elle n'est pas présente à l'est de l'océan Indien, on la rencontre en Nouvelle-Calédonie.
Le corail-boomerang vit en symbiose avec des algues unicellulaires symbiotiques* qui lui fournissent une partie de sa nourriture, via la photosynthèse que ces algues font in situ dans ses tissus.
Il est aussi carnivore et capture de petites proies qui passent à portée de ses tentacules armés de cellules urticantes, les cnidocytes*.
Ce corail se reproduit de manière sexuée et asexuée.
Lors de la reproduction sexuée, les gamètes* mâles et femelles sont lâchés dans l'eau et donnent naissance à des larves* planulas* qui se posent sur le substrat. Comme la plupart des coraux-champignons, les juvéniles sont attachés au substrat puis s'en séparent.
Les brisures de corail peuvent donner naissance à de nouveaux individus par reproduction asexuée.
Un gastéropode Muricidé Leptoconchus peronii est prédateur du corail-boomerang.
Le corail-boomerang est une espèce commune que l'on trouve en compagnie d'autres coraux-champignons. Cette espèce libre peut se déplacer sur le substrat à une vitesse pouvant atteindre les 2 cm par heure !
Le genre Herpolitha est colonial.
Herpolitha limax est inscrite sur la liste rouge UICN* 2008 sous le statut LC (low concern). Elle est aussi présente sur la liste CITES appendice 2 depuis 1990, soumise à quotas d'exportation (principalement d'Indonésie), environ 2000 individus par an.
Corail-boomerang du fait de sa forme qui rappelle celle d'un boomerang.
Herpolitha : du grec [herpo] = ramper, avancer lentement, et [lithos] = pierre,
et du latin [limax] = limace.
Notre corail est donc une pierre qui avance lentement comme une limace. Ce nom fait référence à sa capacité à se déplacer (lentement, bien sûr !).
Numéro d'entrée WoRMS : 207363
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Scleractinia | Scléractiniaires / Madréporaires | Hexacoralliaires coloniaux (quelques espèces solitaires) produisant un exosquelette calcaire abritant de petits polypes. |
Famille | Fungiidae | Fungiidés | Coraux-champignons. |
Genre | Herpolitha | ||
Espèce | limax |
Allure générale
Le corail-boomerang est une espèce coloniale non attachée au substrat. Il est de forme allongée, légèrement incurvée. Sa taille moyenne est de 45 cm de longueur et 10 à 15 cm de largeur. Les extrémités sont arrondies. La couleur est marron plus ou moins foncé ou verdâtre.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Passe Dumbéa, 20 m
02/10/2009
Détail des septes
Il s'agit d'un zoom sur la photo précédente. La plupart des septes* et des côtes qui partent du sillon axial n’atteignent pas le bord de la colonie. Le bord des septes est arrondi et porte des dents très petites.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Passe Dumbéa, 20 m
02/10/2009
Bouches
Le centre de la colonie est proéminent et porte un sillon axial sur la presque totalité de la longueur, qui abrite de nombreuses bouches. D’autres bouches sont présentes sur la colonie en dehors du sillon axial.
Mayotte, Ranikiki, 27 m
11/04/2009
Pile
Cet individu a une parfaite forme en boomerang.
Sulawesi Nord (Indonésie), Lembeh, 10 m
06/04/2010
Face
Il s'agit du même individu que sur la photo précédente mais retourné pour visualiser les côtes.
Sulawesi Nord (Indonésie), Lembeh, 10 m
06/04/2010
En forme de Y
On peut rencontrer des colonies qui ont une forme en T, X ou Y.
Visayas (Philippines), 14 m
04/2010
En forme de X
On peut rencontrer des colonies qui ont une forme en T, X ou Y.
Polynésie française, Tubuai, 15 m
26/09/2007
Cet individu se prend pour une étoile de mer !
Configuration rare et insolite : cet individu a adopté le look d'une étoile de mer.
Madagascar, Mitsio, Tsarabanjina, Rocher "3e Frère"
09/11/2019
De nuit
Le centre de la colonie est proéminent et porte un sillon axial sur la presque totalité de la longueur, qui abrite de nombreuses bouches. Les tentacules sont épanouis la nuit.
Notez que les septes ne sont pas visibles, mais l'espèce ressemblante Herpolitha weberi n'étant pas présente en Nouvelle-Calédonie, le risque de confusion entre ces deux espèces est nul sur cette photo.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, Tibarama, nuit, 15 m
09/10/2009
Timides tentacules
Les tentacules pointent timidement sur cette photo prise l'après-midi.
Nosy Bé (Madagascar), Nosy Tanikely, 18 m
03/05/2011
Espèce ressemblante : Herpolitha weberi
Herpolitha weberi est aussi une espèce coloniale, dont les bouches ne se trouvent que dans le sillon central. Elle a des extrémités plus pointues et des septes qui vont du sillon central au bord de la colonie.
Philippines, Visayas, 20 m
11/03/2008
Espèce ressemblante : Ctenactis echinata
Ctenactis echinata est de forme allongée avec un sillon central qui porte une bouche unique en son centre. Les septes sont fortement denticulés (dents triangulaires) et partent du sillon central jusqu’au bord du polypier.
Mer Rouge (Egypte), Garden South, El Nabaa, 16 m
30/10/2008
Salade de champignons
Sur ce cliché représentant un fond sableux recouvert de coraux champignons, on remarque au premier plan Herpolitha limax. Juste derrière, un autre corail-champignon allongé, probablement Ctenactis echinata.
Thaïlande, Koh Phi Phi
04/2006
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Patrick SCAPS
Responsable régional : Véronique LAMARE
Massin C., Dupont S., 2003, Study on Leptoconchus species (Gastropoda, Coralliophilidae) infesting Fungiidae (Anthozoa : Scleractinia). 1. Presence of nine Operational Taxonomic Units (OTUs) based on anatomical and ecological characters, Belg. J. Zool., 133(2), 121-126.
Scaps P., 2006, Les coraux champignons, Reef magazine, 5, 10-17.
La page d'Herpolitha limax dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN