Taille maximum 10 mm
Ressemble à un petit point rouge perpétuellement en mouvement
Quatre "antennes" presque aussi longues que le corps
Gros yeux noirs pédonculés
Telson bifurqué aux bords épineux avec deux épines à l'extrémité
Midge shrimp (GB), Roodbuikaasgarnaal, roodbuik-aasgarnaal (NL)
Mysis lamornae Couch, 1856
Mysis aurantia Sars, 1864
Hemimysis pontica Czerniavsky, 1882
Atlantique, Méditerranée, mer Noire
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestIl y a trois sous-espèces :
Hemimysis lamornae vit dans des eaux peu profondes (5 à 20 m) le long des côtes. Elle passe la journée dans des failles et des trous. Elle sort se nourrir la nuit.
Hemimysis lamornae est une crevette de petite taille. La longueur des adultes va de 5 à 10 mm avec des femelles un peu plus grandes que les mâles. Les chromatophores* rouges présents sur la carapace et le telson*, ainsi que les organes internes du céphalothorax* colorés en rouge-orangé ou rosé et visibles par transparence, lui donnent l'aspect d'un petit point rouge perpétuellement en mouvement. Les juvéniles sont plus translucides que les adultes.
Les deux antennes* et les deux antennules* sont presque aussi longues que le corps, arrondies et sans épines. Les grands yeux noirs, pédonculés* et globuleux ont une encoche dans leur partie arrière. Elle a cinq paires de pattes thoraciques (péréiopodes*) biramées* dont certaines portent des branchies. Le telson* est bifurqué (en forme de fourche à deux dents), avec des bords épineux et, à ses deux extrémités, une épine longitudinale.
Le genre Hemimysis ne comporte que neuf espèces. Elles sont semblables au premier coup d'œil : partiellement rouges. H. lamornae
a un telson bifurqué (en fourche à deux dents). Outre H. lamornae, on trouve en France :
Limnomysis benedeni Czerniavsky, 1882 : autre espèce introduite en France, elle est moins rouge et son telson est court, en forme de triangle tronqué avec une encoche arrondie et des bords épineux.
Mysis relicta Lovén, 1862 : la crevette indigène des grands lacs nord-américains, elle a un telson bifurqué (en fourche à deux dents).
Taphromysis louisianae A. H. Banner, 1953 : présente dans les eaux douces et saumâtres du sud de l'Amérique du Nord, elle a un telson bifurqué (en fourche à deux dents).
Juvénile, elle se nourrit principalement de phytoplancton*. Au fur et à mesure de sa croissance, elle consomme de plus en plus de zooplancton* (cladocères et copépodes) qu'elle chasse principalement de nuit.
Cependant il s'agit d'une espèce omnivore capable de se nourrir de restes organiques comme par exemple des cadavres de poissons.
Les sexes sont séparés. Les œufs (quelques dizaines) sont déposés par la femelle dans un marsupium* constitué par l'extension de deux ou 3 paires de plaques thoraciques. Une femelle qui vient de pondre ou qui est prête à le faire est reconnue par les mâles, probablement grâce à des signaux chimiques. Elle est alors fécondée par un ou plusieurs mâles. Le mâle dépose le sperme dans le marsupium. Œufs et larves* se développent à l'abri du marsupium, pendant une durée qui varie suivant la température de l’eau, une eau plus chaude accélérant le développement. Durant ce temps, les œufs, puis les larves sont brossés et ventilés par un courant d'eau produit par les appendices thoraciques. A maturité, les larves sont éjectées.
En Zélande (Pays-Bas), H. lamornae cohabite souvent avec le homard européen (Homarus gammarus). Il ne s'agirait pas d'une association particulière mais plutôt du partage de l'habitat.
Hemimysis lamornae n'aime pas la lumière directe et vit le jour dans des anfractuosités diverses pour sortir la nuit à la recherche de nourriture.
Sa nage est rapide : de l'ordre de plusieurs centimètres par seconde.
Au moment de la publication de cette fiche (2023), il n'existe pas de nom vernaculaire* français pour cette espèce. Crevette de Lamorna est une francisation du nom scientifique proposée par DORIS.
Hemimysis : du grec [hemi] = à demi, à moitié et du grec [Mysis] = action de fermer les yeux ou les lèvres, Mysis est également un nom de berger dans les pastorales du XVIIIe siècle.
lamornae : Lamorna est un village des Cornouailles au Royaume-Uni.
Numéro d'entrée WoRMS : 120026
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Peracarida | Péracarides | Les femelles sont dotées d'une cavité d'incubation formée par des expansions lamelleuses des péréiopodes. |
Ordre | Mysida | Mysides | |
Famille | Mysidae | Mysidés | |
Genre | Hemimysis | ||
Espèce | lamornae |
Identification
Taille maximum 10 mm
Ressemble à un petit point rouge perpétuellement en mouvement
Zélande (Pays-Bas)
09/07/2006
Individu
Transparent ou de couleur jaune-ivoire
avec de nombreux chromatophores rouges au niveau du céphalothorax et de
l'extrémité de l'abdomen (plusieurs endroits).
Quatre "antennes" presque aussi longues que le corps
Gros yeux noirs pédonculés
Telson bifurqué aux bords épineux avec deux épines à l'extrémité
Zélande (Pays-Bas)
07/08/2011
En journée
Elle passe la journée dans des failles et des trous.
Dreischor, Zélande (Pays-Bas), 15 m
10/09/2023
Cohabitation
En Zélande (Pays-Bas), H. lamornae cohabite souvent avec le homard européen (Homarus gammarus). Il ne s'agirait pas d'une association particulière mais plutôt du partage de l'habitat.
Scharendijke, Zélande (Pays-Bas)
06/2008
Attentives
Leurs mouvements rapides et incessants donnent l'impression erronée qu'elles ne font pas attention à vous.
Zélande (Pays-Bas), 5 m
07/07/2016
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Correcteur : Marco FAASSE
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Akam M., 2015, Foreseeing fates: a commentary on Manton (1928) ‘On the embryology of a mysid crustacean, Hemimysis lamornae’, Philosophical Transactions B, Royal Society Publishing, 370.
Breton G., Girard A., Lagardère J-P., 1995, Espèces animales benthiques des bassins du port du Havre (Normandie, France) rares, peu connues ou nouvelles pour la région, Bulletin trimestriel de la Société géologique de Normandie et des Amis du Muséum du Havre, 82 (3), 7-28.
Couch, R. Q., 1856, On Crustacea new to the British fauna, Zoologist, ser. 1. 14, 5281-5288.
Delgado L., Guerao G., San Vicente C., Ribera C., 2012, Population structure and life history of Hemimysis lamornae mediterranea Bacescu, 1936 (Crustacea, Mysida) in the Ebro Delta (NW Mediterranean), Revista de investigación Marina, 19 (6), 108-631.
Ledoyer M., 1989, Les Mysidacés (Crustacea) des grottes sous-marines obscures de Méditerranée nord-occidentale et du proche Atlantique (Portugal et Madère), Marine Nature, 2 (1), 39-62.
Lunina A., Nikitin M., Shiian A., Ereskovsky A., Kovtun O., et al., 2019, Integrative taxonomy of the Black Sea cave-dwelling mysids of the genus Hemimysis, Systematics and Biodiversity, 17 (3), 245-259.
San Vicente C., Delgado L., Hernandez E., Guerao G., 2011, A record of the mysid Hemimysis lamornae mediterranea (Crustacea: Mysida) from the western Mediterranean, with a complete morphological description, Marine Biodiversity Records, 4 (e45), 1-9.
La page sur Hemimysis lamornae dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN