Taille maximum 15 mm
Couleur blanchâtre ou verdâtre
Une seule paire d'yeux
Petite plaque cornée dans le premier quart antérieur du dos
Helobdella modesta (Verrill, 1872)
Cosmopolite des eaux douces
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Indo-Pacifique, ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-OuestH. stagnalis a été trouvée partout dans les eaux douces de la planète : Europe, Asie, Afrique, Amérique du Nord et du Sud, Australie.
Signalée dès 1924 au Québec.
On la trouve aussi bien en lac qu'en rivière à courant faible. Elle préfère les zones riches en végétation qui lui fournissent un abri et un large choix de proies. Elle privilégie les substrats durs (pierres, branches, feuilles) et évite les zones de vase et de sable où ses ventouses ne peuvent adhérer.
Elle supporte bien les eaux polluées et faiblement oxygénées.
On l'a trouvée dans des lacs à plus de 3200 m d'altitude.
Cette petite sangsue d'une taille maximale de 15 mm (cf. infra), de couleur blanchâtre ou verdâtre, possède une seule paire d'yeux. Le critère physique qui permet de la distinguer des autres sangsues est la présence sur son dos, dans le premier quart antérieur, d'une petite plaque cornée.
Elle se déplace comme des chenilles arpenteuses : elle détache la ventouse antérieure (la plus petite), étire son corps vers l'avant et fixe cette ventouse, détache la ventouse postérieure (la plus grande) et en arquant le corps, la place près de la ventouse avant, et ainsi de suite.
C'est une des sangsues les plus fréquemment rencontrées.
(*) Lorsqu'elle s'allonge au cours d'un déplacement, elle peut doubler, voire tripler, la longueur de son corps donc atteindre 30 à 40 mm.
H. stagnalis est équipée d'une trompe dévaginable* ( = qu'elle peut sortir de son corps) qui lui permet de perforer les téguments pour aspirer l'hémolymphe* des invertébrés : en particulier des Chironomidés (vers de vase) mais aussi des cloportes et des Planorbidés. C'est donc un prédateur et non un parasite. Elle chasse à l'affût et frappe sa proie de sa trompe utilisée comme une lance.
Elle passe l'hiver pratiquement sans manger, engourdie et enfouie dans la vase.
Hermaphrodite*, ses organes sexuels se trouvent sur sa face ventrale au niveau du premier tiers de son corps : l'orifice génital mâle est situé un peu en avant de l'orifice femelle. La reproduction est exclusivement sexuée et croisée (pas d'auto-fécondation). L'accouplement en position tête-bêche permet la transmission d'un spermatophore* vers l'orifice génital femelle (ou à défaut de le coller au corps du partenaire). Les spermatozoïdes traversent alors la paroi du corps.
Les œufs sont déposés dans un cocon à paroi mince qui se forme après la reproduction (produit par le clitellum*). Entre mai et août, on trouve le cocon fixé au ventre de son géniteur qui va le transporter quelques semaines jusqu'à l'éclosion des œufs qui a lieu entre juin et septembre.
Les jeunes sangsues qui en sortent restent encore pendant un certain temps attachées à leur géniteur par leurs ventouses et profitent des restes de ses repas.
Rythme des générations :
- Les individus ayant passé l'hiver produisent une couvée en mai et meurent après la reproduction ;
- Les juvéniles croissent assez rapidement et atteignent la maturité sexuelle en deux groupes :
- le premier groupe (environ le tiers des juvéniles mais cette proportion peut varier) peut se reproduire dès juillet-août et meurt après la reproduction alors que sa progéniture passe l'hiver ;
- le deuxième groupe passe l'hiver et se reproduit au printemps suivant.
Les adultes mourant après la reproduction, l'espérance de vie est de l'ordre d'une année maximum.
Remarques
- les chercheurs supposent que la température de l'eau joue un rôle dans ce phénomène de double génération annuelle : il ne semble pas se produire dans les lacs aux eaux particulièrement froides (une seule génération par an) ;
- des études ont établi que les individus du lac Utah aux Etats-Unis, avaient deux portées successives en mai et juin. Ils ne mourraient donc pas après leur première reproduction. On n'a pu ni déterminer les causes (bien que l'influence de la température de l'eau soit suspectée), ni savoir si ce phénomène est limité à ce seul lac.
Nom proposé par DORIS : traduction du nom scientifique.
Helobdella : du grec [helo] = marécage et du grec [bdella] = sangsue
stagnalis : du latin [stagnalis] = d'étang.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Annelida | Annélides | Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites. |
Classe | Clitellata | Clitellates | Annélides hermaphrodites, dont quelques segments sont enveloppés dans une enveloppe glandulaire. |
Sous-classe | Hirudinea | Hirudinées / Achètes | Annélides aquatiques, principalement d'eau douce, sans soies ni parapodes, mais possédant une ventouse postérieure et parfois une antérieure. Ectoparasites d'animaux aquatiques et de vertébrés terrestres. |
Ordre | Rhynchobdellida | Rhynchobdelliformes | Sangsues sans mâchoires, à trompe dévaginable, marines ou d'eau douce. Appareil circulatoire différencié. Toutes sont aquatiques. |
Famille | Glossiphoniidae | Glossiphoniidés | Sangsues au corps aplati avec une ventouse antérieure peu visible, vivant en eau douce et toutes parasites de mollusques ou d'amphibiens. |
Genre | Helobdella | ||
Espèce | stagnalis |
Très répandue
Cette petite sangsue d'une taille maximale de 15 mm, de couleur blanchâtre ou verdâtre, possède une seule paire d'yeux. C'est une des sangsues les plus fréquemment rencontrées.
Lac de Viry-Châtillon (91), 2 m
16/05/2010
Identification
Outre sa paire d'yeux, le critère physique qui permet de la distinguer des autres sangsues est la présence sur son dos, dans le premier quart antérieur, d'une petite plaque cornée.
Lillé (Liège – Belgique)
24/08/2014
Allongement
Lorsqu'elle s'allonge au cours d'un déplacement, elle peut doubler voire tripler la longueur de son corps donc atteindre 30 à 40 mm.
Carrière de Lillé (Liège, Belgique), 20 m
21/01/2017
Déplacement - 1
Elle détache la ventouse antérieure (la plus petite).
Lac de Viry-Châtillon (91), 2 m
16/05/2010
Déplacement - 2
Elle étire son corps vers l’avant et fixe cette ventouse.
Lac de Viry-Châtillon (91), 2 m
16/05/2010
Déplacement - 3
Elle détache la ventouse postérieure (la plus grande).
Lac de Viry-Châtillon (91), 2 m
16/05/2010
Déplacement - 4
Elle ramène vers l'avant la ventouse postérieure.
Lac de Viry-Châtillon (91), 2 m
16/05/2010
Déplacement - 5
En arquant le corps, elle la place près de la ventouse avant.
Lac de Viry-Châtillon (91), 2 m
16/05/2010
Prédation ?
L'helobdelle est équipée d'une trompe dévaginable* ( = qu'elle peut sortir de son corps) qui lui permet de chasser à l'affût et frapper sa proie de sa trompe utilisée comme une lance. L'aselle sur la photo est clairement en danger.
Lac de Viry-Châtillon (91), 3 m
30/05/2011
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Michel KUPFER
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
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La page sur Helobdella stagnalis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN