Atlantique tropical ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesLe hamlet marbré est présent aux Bermudes, en Floride, dans les Caraïbes et le golfe du Mexique.
Le hamlet marbré se rencontre, en général solitaire, sur le récif près du fond à des profondeurs variant entre 3 et 22 m. C’est le plus courant des hamlets aux Caraïbes.
Bien que ressemblant à des demoiselles (Pomacentridés), par leur taille et leur apparence, les hamlets sont en fait des mérous en miniature. Comme ces derniers, ils ont un corps massif, un dos arrondi, un profil plat et une bouche relativement grande avec des lèvres épaisses. Le hamlet marbré a une taille qui varie entre 9 et 15 cm. Son corps jaunâtre est strié de six bandes verticales brunes. La troisième bande est la plus large. En forme de selle, elle est encadrée par deux lignes blanches formant un V. La tête est parcourue par des lignes verticales d’un bleu brillant. L’œil est entouré par une ligne du même bleu qu’on retrouve aussi sous forme de points sur le museau. Les nageoires dorsale, anale, caudale et pectorales sont transparentes. Les nageoires pelviennes varient du blanc au brun. Du fait de possibles hybridations, de nombreuses variantes peuvent être rencontrées.
Les juvéniles de tous les hamlets sont semblables : les taches blanches et noires à la base de la queue sont un élément caractéristique. Le corps, plus ou moins doré, prend les marques distinctives de l'espèce au cours de la croissance.
Les hamlets peuvent être confondus avec les demoiselles (Pomacentridés) dont certains d'entre eux miment le comportement pour mieux chasser.
Les hamlets sont carnivores : poissons et petits crustacés composent leur menu.
Ces poissons sont hermaphrodites synchrones (ou hermaphrodites simultanés), c'est-à-dire qu'ils portent gonades mâles et femelles en même temps. Ils s'assemblent par couple au crépuscule. Le "mâle" s'enroule alors autour de la "femelle", puis ils s'élèvent tous les deux à environ un mètre du fond et libèrent leurs gamètes. Pour éviter l'autofécondation, œufs et sperme sont émis alternativement (on a ici nommé "mâle" l'individu relâchant les gamètes mâles).
Le frai a lieu, dans la très grande majorité des cas, avec un membre de même coloration, exceptionnellement avec un hamlet d'un autre groupe de coloration.
Les hamlets ont été observés accompagnant ou mimant des espèces de poissons non piscivores avec des couleurs similaires (Pomacentridés, Chaetodontidés). Ils mettent à profit la ressemblance pour surprendre leurs proies non chassées habituellement par ces poissons.
Les hamlets défendent farouchement un territoire vaste contre les envahisseurs ayant le même régime alimentaire.
Le hamlet marbré se laisse facilement approcher à condition de le faire sans mouvements brusques. Il est d’un naturel curieux.
Le problème de définition d'une espèce se pose quant il s'agit de décrire les hamlets : leurs livrées sont extrêmement diverses et pourtant leur morphologie est identique. Le débat a longtemps porté sur la question de savoir si les hamlets sont des variations polychromatiques d'une seule espèce (Hypoplectrus unicolor) ou plusieurs espèces différentes :
- dans les années 1850, Poey a décrit de nouvelles espèces sur la base de subtiles variations de couleurs. Certaines de ces variations étaient si légères qu'elles ne furent pas considérées comme valides mais d'autres furent finalement reconnues comme espèces (Lobel & Hildebrand, 1941) ;
- les hamlets ne montrent pas de différences structurelles entre les espèces et semblent très similaires génétiquement (Domeier, 1994). Des recherches plus récentes ont montré que sur les récifs où cohabitent différents hamlets, les accouplements se font de façon significative entre poissons ayant la même coloration, le choix d'un partenaire d'une autre couleur se faisant par défaut pour donner des "espèces" hybrides (Lobel, 1992 et Domeier 1994). Ces hybrides sont rares et présentent des couleurs issues des deux parents (Domeier, 1994) ;
- aucune différence écologique n'est clairement définie et les espèces ont une large distribution dans la zone avec des centres d'abondance dans certaines régions.
Aujourd'hui, la communauté scientifique s'accorde à dire qu'il s'agit en fait d'une même espèce Hypoplectrus unicolor, avec différentes robes de couleur (variétés). Il faudrait donc le nommer ainsi : Hypoplectrus unicolor, var. puella.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Famille | Serranidae | Serranidés | 1 à 3 épines sur l’arrière de l’opercule. |
Genre | Hypoplectrus | ||
Espèce | puella |
Portrait
Ce beau spécimen nous montre la large bande sombre en forme de selle et les dessins bleus linéaires sur la tête.
Caye du Maréchal, Martinique (972)
22/05/2005
Maquillage
Cette photo permet d'admirer le fin maquillage autour des yeux qui a donné le nom de l'espèce puella qui signifie "jeune fille" à ce poisson.
Saint-Pierre (Martinique), 22 m
18/11/2008
Variante claire
Au contraire, celui-ci est très pâle, la bandre sombre du dos à peine marquée.
Guadeloupe, 13 m
02/2008
La tête
La pupille triangulaire, les lèvres épaisses, la mâchoire inférieure saillante et même les pointillés sur le museau : c'est bien un Serranidé, un petit cousin des mérous.
Les Saintes (971), 18 m
28/07/2006
Maquillage
Des lignes et points bleus brillants ornent le museau. Comme beaucoup de chasseurs, le hamlet est capable d'un vision quasi binoculaire et il est très curieux !
L'Epave, Port-Louis (Guadeloupe), 15 m
14/03/2012
Juvénile
Ce jeune hamlet prend progressivement la coloration et les motifs des adultes.
Pointe des Nègres, Martinique (972), 7 m
08/04/2006
Bébé
Tous les bébés hamlets ont cet aspect : plus ou moins dorés avec des taches blanches et noires sur le pédoncule caudal.
La Baleine, Martinique ( 972), 12 m
02/09/2006
Variante sombre
Ce spécimen très sombre est peut-être un hybride de hamlet marbré et de hamlet queue jaune (Hypoplectrus chlorurus)?
Pointe des Nègres, Martinique (972), 8 m
18/04/2006
Rédacteur principal : Jean-Michel SUTOUR
Vérificateur : Joël RIOS
Responsable régional : Jean-Michel SUTOUR
La page d'Hypoplectrus puella dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN