Forme de plume allongée
Branches courtes, alternes, assez espacées
Couleur verdâtre
Atlantique ouest tropical et tempéré
Zones DORIS : ● CaraïbesOn peut le trouver des Bermudes au Brésil, signalé aussi aux îles du Cap Vert.
Cet hydraire préfère les eaux peu profondes et bien aérées (on le voit couramment entre 10 et 20 m). Cependant, on en a récolté par dragage jusqu'à 160 m.
On le trouve parfois en épibionte sur d'autres hydraires.
Colonies dressées, en forme de plume ou en "arête de poisson", en bouquet, très faiblement ou pas du tout ramifiées. Longueur de l’ordre de 15 à 25 cm.
En lumière naturelle, ces colonies sont de couleur grise à verdâtre. Les branches ou hydroclades* sortent dans un seul plan de chaque côté de la tige ; elles sont courtes, alternes et assez espacées. Leur longueur décroît régulièrement de la base au sommet de la tige (hydrocaule*).
Les polypes sont alignés en une rangée sur le côté supérieur des branches, il y en a également sur la tige à l'insertion de chaque branche latérale. Ils sont très petits, non visibles à l’œil nu. Comme chez tous les Leptothécates, ils sécrètent un squelette externe chitineux : le périsarc*, qui enveloppe toute la colonie et protège les tissus mous, y compris les polypes : c’est cette structure qu’on voit en plongée.
Plusieurs Haloptérididés sont connus dans la région caraïbe, mais ils sont de très petite taille (0,5 à 2 cm) et faciles à distinguer de H. carinata.
Le plus grand risque de confusion est avec d’autres hydraires de la superfamille des Plumularioidea, comme Aglaophenia latecarinata Allman, 1877, présente également dans la zone. Mais chez celle-ci, la colonie a une coloration générale blanche et non verte. En outre les colonies fertiles présentent des corbules* bien visibles. Examinée à la loupe, la bordure de l'hydrothèque présente des dentelures, alors qu'elle est rectiligne chez Halopteris.
Cet hydraire se nourrit de diatomées, d'œufs et de larves* d’invertébrés planctoniques (bivalves, copépodes) ainsi que de toutes les particules organiques en suspension qu’il peut capturer dans le courant.
Il n'y a pas de stade méduse libre. La reproduction est assurée par des polypes spécialisés (gonanges*), protégés dans des enveloppes chitineuses = gonothèques*.
Ces polypes reproducteurs sont portés sur les branches ou directement sur la tige principale. Ils produisent séparément des ovocytes* et des spermatozoïdes* et, après fécondation, libèrent des larves planula* dans le milieu.
Chaque polype nourricier ou hydranthe* est protégé par une enveloppe appelée hydrothèque*, largement évasée, en forme de coupe à bordure lisse.
Chaque hydrothèque est entourée de plusieurs polypes défensifs (nématophores*) logés également dans des enveloppes chitineuses : les nématothèques, dont le nombre et la disposition sont déterminants pour l’identification de l’espèce.
Les plus visibles sont les 2 nématothèques latérales, situées de part et d'autre de l'hydrothèque et au bout d'un pédoncule qui leur donne un aspect de "verre à pied".
Cet hydraire n’est pas urticant pour le plongeur.
Hydraire-fil, à cause de l’aspect grêle des colonies.
Halopteris : du grec [hal-] = mer, sel ; et [pter-] = plume : plume de mer.
(Attention aux confusions : ce nom de genre est aussi attribué à une algue de la famile des Stypocaulacées.)
carinata (latin) signifie carénée : donc "plume de mer à carène".
Numéro d'entrée WoRMS : 287297
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Leptothecata / Leptomedusa | Leptothécates / Leptoméduses | Hydroïdes coloniaux dont les polypes sont protégés par une enveloppe chitineuse, la thèque. Méduses (quand elles existent) aplaties, parfois de grande taille, portant des statocystes sur le bord de l’ombrelle, et des gonades sur les canaux radiaires. |
Sous-ordre | Conica | Coniques | Les hydranthes ont un hypostome conique, sans cavité buccale distincte de la cavité gastrique. |
Famille | Halopterididae | Haloptérididés | Colonies dressées, les hydranthes protégés par une hydrothèque ont une simple couronne de tentacules filiformes, et sont entourés au minimum par 3 polypes défensifs (nématophores). Gonophores fixés, pas de stade méduse libre. |
Genre | Halopteris | ||
Espèce | carinata |
Bouquet de plumes vertes
Sur ce bouquet, les plumes mesurent entre 10 et 15 cm.
La Baleine, Martinique (972), 14 m
16/12/2008
Colonie importante
Les Halopteris ont complètement recouvert le seul support vertical disponible sur ce petit fond caillouteux. Les longues “plumes” profitent ainsi du courant pour se nourrir du plancton présent dans la colonne d’eau.
Martinique (972), entre 10 et 15 m
08/12/2008
Dans le courant
A droite, au milieu des gorgones encroûtantes, une petite colonie est en train de s’installer à partir d’un nouveau stolon (hydrorhize*).
La Baleine, Martinique (972), 12 m
16/12/2008
Les gonothèques
Sur ce plan rapproché, on distingue de petits « boutons » sur certaines des branches : ce sont les polypes reproducteurs spécialisés.
Notez l’insertion alterne des hydroclades, de part et d’autre de l’axe central.
La Baleine, Martinique (972), vers 10 m
16/12/2008
Squelette, de profil
Sur ce fragment d’hydroclade (branche), on voit deux hydrothèques en forme de coupe, avec un pli longitudinal en carène (a) typique de cette espèce.
La mise au point est faite sur cette carène, mais on distingue, un peu moins nettes, plusieurs nématothèques entourant l’hydrothèque : une à la base (c), deux de part et d’autre (b) et on devine encore de minuscules nématothèques aplaties en forme d’écailles (d) derrière l’hydrothèque.
Photo ex-situ (microscope)
15/01/2009
Squelette, vu de face
Le même fragment vu de face : la mise au point est faite sur les nématothèques latérales (a) en forme de "verre à pied "; en (b) l’extrémité de la carène qui forme un "bec" sur la bordure de l’hydrothèque.
Photo ex-situ (microscope)
15/01/2009
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Correcteur : Horia GALEA
Responsable régional : Anne PROUZET
Allman G. J., 1877, Report on the Hydroida collected during the exploration of the Gulf Stream by L. F.de Pourtalès, assistant United States Coast Survey, Mem. Mus. Comp. Zool. Harvard Coll. 5(2), 1-66.
Ansin Agis J., Ramil F., Vervoort W., 2001, Atlantic Leptolida (Hydrozoa, Cnidaria) of the families Aglaopheniidae, Halopterididae, Kirchenpaueriidae and Plumulariidae collected during the CANCAP and Mauritania-II expeditions of the National Museum of Natural History, Leiden, the Netherlands, Zoologische Verhandelingen, 333, 1-268.
Calder, D.R., 1997, Shallow-water hydroids of Bermuda : superfamily Plumularioidea, Royal Ontario Museum Life Sciences Contributions, 161, 1–84.
La page d'Halopteris carinata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN