Feuilles ovales vertes
Petit rhizome blanc
8 nervures minimum latérales
Herbe à dugong, herbe cuillère
Spoon seagrass, paddleweed, fan seagrass (GB)
Caulinia ovalis
Kernera ovalis
Indo-Pacifique
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Cette espèce se rencontre dans l'Indo-Pacifique tropical, notamment en mer Rouge, sur les côtes du Kenya, du Mozambique, de Tanzanie, et de Somalie, à Madagascar, aux Seychelles, au sud de l'Inde, en Indonésie, aux Philippines, en Micronésie et en Nouvelle-Calédonie, mais aussi dans quelques zones tempérées d'Australie.
Halophila ovalis se rencontre sur les fonds sableux de divers types, de la zone intertidale jusqu'à 30 m. H. ovalis est une des phanérogames marines tropicales les plus ubiquistes*. Elle peut tolérer des variations importantes de salinité et s'adapte donc bien à la zone intertidale. Elle est aussi présente dans les étages les plus profonds colonisés par les plantes vertes (plus de 30 m).
Etant très petite et généralement discrète, elle n'est pas toujours visible au regard du plongeur, mais elle est probablement plus présente qu'on ne le remarque.
Halophila ovalis est une petite plante verte sous-marine. Le limbe* est de forme ovale, délicat et de fine épaisseur jusqu'à paraître parfois translucide. Il fait jusqu'à 4 cm de long sur 2 cm de large. Une grosse nervure principale divise le limbe en deux parties symétriques. De cette nervure, partent régulièrement, en chevrons, au minimum 8 fines nervures secondaires, parallèles entre elles. Une nervure périphérique ceinture tout le limbe. Les feuilles sont disposées par paire de part et d'autre de la tige principale. Le pétiole* surélève la feuille à la verticale, il peut être aussi long que le limbe.
La tige est un rhizome*, blanc et fin (environ 2 mm maximum de diamètre). Il se développe à l'horizontale à ras du sable. Ce rhizome porte les feuilles et les racines, qui émergent régulièrement à partir de mêmes endroits, dits nœuds. Ces nœuds étant disposés à plusieurs centimètres les uns des autres, le rhizome a une allure peu feuillue.
Le rhizome* d'un même individu ou ceux d'individus différents se chevauchent et forment un maillage de surface qui permet la fixation des plantes au substrat meuble.
Quelques très fines racines blanches partent des nœuds et encastrent par-ci par-là le rhizome au sable.
Les espèces du genre Halophila peuvent être difficiles à distinguer entre elles. Cependant, les limbes de H. decipiens et H. capricorni sont ceinturés d'une nervure extérieure dentelée, et portent des poils. Les nervures du limbe d'H. minor sont moins nombreuses et partent en quinconce à partir de la nervure centrale.
La confusion est aussi possible avec des Avrainvillia sp. Ces plantes ont en effet des feuilles également ovales tout comme H. ovalis. Néanmoins, elles n'ont pas autant de nervures secondaires sur leurs limbes, et les feuilles sont généralement plus dures que celles d'H. ovalis car elles peuvent être calcifiées.
Halophila ovalis utilise les sels minéraux prélevés au niveau des racines. La photosynthèse* réalisée au niveau des feuilles vertes est leur source de carbone, et nécessite une bonne exposition au soleil. La couleur verte est due à la présence d'un pigment vert photosynthétique, la chlorophylle, particulièrement efficace dans les dix premiers mètres d'eau.
Cette espèce est à sexes séparés.
Les fleurs apparaissent sur le rhizome, mais peuvent avoir une taille dépassant celle des feuilles.
Les fruits sont minuscules et contiennent de nombreuses graines.
La plante est souvent discrètement associée à d'autres phanérogames, mais elle constitue aussi des herbiers diffus à denses.
En tant qu'êtres photosynthétiques*, les herbes sous-marines forment les premiers maillons des chaînes alimentaires : en se nourrissant de sels minéraux et de lumière, ce sont les premiers êtres vivants à pouvoir coloniser une zone pauvre, dépeuplée ou abîmée. Puis viennent les organismes herbivores (Dugong, tortues, divers poissons, nombreux nudibranches, etc), ainsi que divers juvéniles qui se réfugient entres les herbes. Les herbiers sont donc un incroyable vivier nourricier pour les océans. Halophila ovalis est d'ailleurs une des nourritures préférées du mammifère dugong, et est pour cette raison parfois appelée herbe à dugong. Elle a une forte capacité de régénération après le passage d'un dugong.
Cette herbe est utilisée dans les aquariums d'eau de mer.
Ce nom est une traduction française du nom scientifique.
Halophila : du grec [halos] = sel de mer et du grec [phile] = aimer,
ovalis : du latin [ovatus] = ovale.
Numéro d'entrée WoRMS : 208930
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Magnoliophyta | Angiospermes | Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit. |
Classe | Magnoliopsida | Dicotylédones | Embryons à deux cotylédons*. |
Ordre | Alismatales | Alismatales | |
Famille | Hydrocharitaceae | Hydrocharitacées | |
Genre | Halophila | ||
Espèce | ovalis |
Feuille entière
La morphologie de la feuille est ici bien remarquable, notamment la position des différentes nervures : la nervure centrale, les nombreuses nervures secondaires parallèles entre elles, ainsi que la fine nervure périphérique.
Philippines, Dumaguete, Car Wreck, 15 m
09/08/2005
Feuilles allant par paire
Les feuilles sont disposées par paire de part et d'autre de la tige principale.
Philippines, Puerto Gallera, 2 m
14/04/2007
Nœuds espacés sur le rhizome
La tige d'Halophila ovalis est un rhizome, c'est-à-dire une tige souterraine qui se ramifie horizontalement en produisant régulièrement les feuilles. Ici le rhizome émerge au-dessus du sédiment.
Chaque départ de feuille correspond à un nœud, qui sont très espacés les uns des autres : H. ovalis n'est pas une plante d'aspect bien feuillu.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 4 m
15/12/2007
De fines feuilles tendres
Cette herbe est tendre et discrète, la tige horizontale bien blanche et les feuilles fines et vert clair.
Indonésie, Bali, 2 m
10/09/2004
Finesse du limbe
La finesse du limbe rend les feuilles translucides si elles sont abîmées, vieilles, attaquées.
Papouasie Nouvelle-Guinée, Witu island, 12 m
19/10/2007
Vie associée dans les herbiers
Discrète, aux allures anodines, souvent négligée des photographes, Halophila ovalis partage pourtant ici la vedette d'une belle scène d'ambiance.
Sulawesi, Popo, 25 m
01/11/2009
Parcelle d'herbier
Cette petite herbe colonise le milieu grâce au développement des rhizomes qui vont dans toutes les directions.
D'autres algues viennent ramper sur les rhizomes et les feuilles d'Halophila. La plante est discrète et couvre le substrat tout en étant assez bien dissimulée au regard.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 4 m
15/12/2007
Rédacteur principal : Cédric MITEL
Vérificateur : Virginie LEON
Responsable régional : Cédric MITEL
Nakaoka M., Aioi K., 1999, Growth of seagrass Halophila ovalis at Dugong trails compared to existing within-patch variation in a thaliand intertidal flat, Marine ecology progress series, 184, 97-103.
Ralph P.J., 1998, Photosynthetic responses of Halophila ovalis (R. BR.) Hook. F. to osmotic stress, Journal of experimental marine biology and ecology, 227(2), 203-220.
Coles R., Mckenzie L., Campbell S., Mellors J., Waycott M., Goggin L., 2004, Seagrass in Queensland waters, Reef research center, 6p.
La page d'Halophila ovalis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN