Bonnet de Neptune

Halomitra pileus | (Linnaeus, 1758)

N° 2734

Indo-Pacifique tropical

Clé d'identification

Colonie libre en forme de dôme
Taille moyenne 40 à 70 cm de diamètre
Septes s'étalant radialement à partir du polypiérite primaire jusqu'à la bordure
Aspect très rugueux avec des septes portant des dents triangulaires et pointues
Polypiérites blancs répartis sur la surface et entourés d'épines proéminentes
Couleur marron clair avec des marges pouvant être roses ou pourpres

Noms

Autres noms communs français

Corail-champignon bonnet

Noms communs internationaux

Bowl coral, Neptune's cap, dome coral, helmet coral (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Madrepora pileus Linnaeus, 1758
Fungia limacina Lamarck, 1801
Haliglossa limacina (Lamarck, 1801)
Halomitra clypeus Verrill, 1864
Halomitra tiara Verrill, 1864
Halomitra fungia Studer, 1877
Podabacia philippinensis Studer, 1901
Halomitra concentrica Studer, 1901
Halomitra philippinensis (Studer, 1901)
Halomitra louwinae van der Horst, 1921
Doederleinia vetusta Gerth, 1925
Halomitra vetusta Umbgrove, 1946
Zoopilus gomezi Nemenzo, 1980

Distribution géographique

Indo-Pacifique tropical

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

Le bonnet de Neptune est une espèce peu fréquente qui se rencontre depuis l'Afrique de l'Est aux îles Fidji, et des îles Ryükyü à l'Australie tropicale pour la limite nord-sud. Il est présent en Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et Mayotte. Sa présence à La Réunion n'est pas avérée.

Biotope

Cette espèce se rencontre dans les lagons sur substrats meubles et sur les parties moyennes et basses des pentes récifales protégées des vagues.

Description

Le bonnet de Neptune forme des colonies libres, en forme de dôme, de cloche ou circulaires. Le dôme peut atteindre 1,5 cm d'épaisseur. Sa taille moyenne est de 40 à 70 cm de diamètre, mais des individus de 1,50 m de diamètre ont également été observés.
Il n'y a pas de sillon central. La colonie est de couleur marron clair avec parfois des bordures rose vif ou pourpres.
Les polypiérites*, de couleur blanche, sont espacés et répartis irrégulièrement sur la surface. Ils sont entourés d'une couronne de dents très proéminentes et grandissent avec la colonie.
Dans les petites colonies, les septes* et les côtes s'étendent en éventail à partir du point de départ de la colonie et vont généralement jusqu'à sa bordure. Ils peuvent aussi être perpendiculaires à la bordure de la colonie à partir d'une ligne de démarcation bien nette.
Les septes primaires sont plus proéminents que les septes secondaires. Tous portent des dents triangulaires et pointues, conférant un aspect très rugueux à la colonie. La face inférieure est relativement lisse avec de petites épines sur les côtes.
Les tentacules des colonies adultes ne sont épanouis que la nuit, alors que ceux des colonies juvéniles sont aussi épanouis de jour.

Espèces ressemblantes

Le genre Halomitra comporte trois espèces ; les deux autres sont :

  • Halomitra meierae, forme des colonies circulaires de couleur marron-gris, avec des bouches éloignées de la périphérie, la zone centrale est perpendiculaire aux septes qui vont jusqu'aux bordures. Cette espèce rare n'est décrite que du sud de l'Indonésie.
  • Halomitra clavator, très semblable, n'est présente que dans la partie nord de l'océan Pacifique Ouest. La colonie a un aspect beaucoup plus fragile et les dents septales ont une forme différente.

On peut aussi confondre les jeunes colonies de H. pileus avec Zoopilus echinatus, espèce peu abondante présente dans l'océan Pacifique Ouest (non présente en Australie ni en Nouvelle-Calédonie) qui forme des dômes marron de 60 cm de largeur. Les septes sont arrangés en groupes qui se rencontrent suivant des lignes de démarcation très nettes.

Alimentation

Le bonnet de Neptune vit en symbiose avec des algues unicellulaires qui lui fournissent une partie de sa nourriture, via la photosynthèse* que ces algues font in situ dans ses tissus.
Il est aussi carnivore et capture de petites proies qui passent à portée de ses tentacules armés de cellules urticantes, les cnidocytes*.

Reproduction - Multiplication

Ces coraux se reproduisent de manière sexuée et asexuée.
Cette espèce est gonochorique* (à sexes séparés). Lors de la reproduction sexuée, les gamètes* mâles et femelles sont lâchés dans l'eau et donnent naissance à des larves* planulas* qui tombent sur le substrat. Comme la plupart des coraux-champignons, les juvéniles sont attachés au substrat puis s'en séparent.
Les morceaux de corail peuvent donner naissance à de nouveaux individus par reproduction asexuée. Cette stratégie est d'autant plus utilisée que le corail est de grande taille et de faible épaisseur comme pour cette espèce.

Vie associée

Ce corail-champignon peut être infesté par le mollusque gastéropode Epitoniidé Epitonium ulu.

Informations complémentaires

Halomitra pileus et Zoopilus echinatus sont les deux plus grandes espèces de Fungiidés.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Halomitra pileus figure sur la liste II de la CITES depuis août 1985 (référence aux annexes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), mais sans quotas d'exportation.

Cette espèce est classée dans la liste rouge 2010 de l'UICN* sous le statut LC (Least Concern, soit « préoccupation mineure »).

Origine des noms

Origine du nom français

Corail-champignon bonnet s'inspire du nom d'espèce, bonnet de Neptune est la traduction de l'un des noms anglais.
Ces deux noms vernaculaires français sont des suggestions du site DORIS.

Origine du nom scientifique

Halomitra : du grec et du latin [halos] = halo et [mitra] = mitre.
Du latin [pileus] = bonnet de l'esclave affranchi, en référence à sa forme qui rappelle un chapeau.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 207361

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Classe Anthozoa Anthozoaires Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie).
Sous-classe Hexacorallia / Zoantharia Hexacoralliaires / Zoanthaires Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6.
Ordre Scleractinia Scléractiniaires / Madréporaires Hexacoralliaires coloniaux (quelques espèces solitaires) produisant un exosquelette calcaire abritant de petits polypes.
Famille Fungiidae Fungiidés Coraux-champignons.
Genre Halomitra
Espèce pileus

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