Eponge revêtante, translucide
Aspect velouté
Consistance ferme, gélatineuse, visqueuse, élastique
Couleur ocre jaune à brun clair
Dujardin’s slime sponge (GB)
Hymeniacidon dujardini Bowerbank, 1866
Halisarca franz-schulzei Merejkowsky, 1878
Halisarca sputum Topsent, 1893
Manche, Atlantique Nord, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestCette espèce est présente dans tout l’Atlantique Nord de la mer Blanche aux Canaries et jusqu’en Méditerranée ; les côtes tunisiennes semblent être sa limite orientale. Elle est également présente sur les côtes nord américaines de l’Atlantique Nord-Ouest, du Canada au nord au cap Cod au sud.
Cette espèce se fixe sur la plupart des substrats* durs : roches, coques de bateaux mais aussi en épibionte* sur certains bryozaires*, coquilles vides de mollusques bivalves (moules), algues brunes, pieds des gorgones ou carapaces de certains crustacés (Inachus spp., Macropodia spp.). On la rencontre des premiers mètres de l’étage infralittoral* jusqu’à 80 m de profondeur environ (elle a cependant été observée en eau profonde jusqu’à 600 m).
Cette éponge translucide et revêtante forme des croûtes d’aspect velouté d’à peine 0,7 à 3 mm d’épaisseur et couvre des surfaces de 4 à 5 cm². Sa couleur varie de l’ocre jaune au brun clair. Sa consistance est ferme, gélatineuse, visqueuse et légèrement élastique. Sur la roche, où elle forme de petits coussins plus ou moins étendus, les pores* inhalants forment une myriade de petites taches plus foncées. Les oscules* sont microscopiques puisqu’ils ne dépassent pas 0,4 mm de diamètre, ils forment de petites cheminées rétractiles de 1 à 2 mm de hauteur ; ils sont répartis de façon assez dispersée sur toute la surface de l’éponge.
Halisarca dujardinii pourrait être confondue avec certaines espèces du genre Oscarella comme O. tuberculata mais elles ont un aspect plus lobé, une consistance plus molle et non visqueuse.
Cette éponge discrète peut être confondue également avec certaines ascidies de la famille des Didemnidés.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*.
Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l’organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
On rencontre parfois sur cette éponge le mollusque nudibranche Cadlina laevis qui est son principal prédateur.
Cette éponge est dépourvue de spicules* et de squelette.
Les chambres choanocytaires* sont parmi les plus grandes de tous les Démosponges ; elles ont la particularité d’être tubulaires, irrégulières et ramifiées voire dichotomes* et d’être situées en rayons irréguliers autour d’un canal exhalant.
Autrefois classée dans l’ordre des Dendroceratida Minchin, 1900 elle a été récemment rangée dans le nouvel ordre des Chondrosida Schmidt, 1862.
Cette éponge est fréquemment nommée dans la littérature Halisarca dujardini (avec un seul i) mais la description originale, qui fait référence, mentionne bien dujardinii avec 2 i. En fait, la version avec un seul i devrait être la bonne car selon les règles de la nomenclature binominale instaurées par le code international de nomenclature zoologique (ICZN), « la désinence du génitif singulier –i devrait être ajouté à la totalité du patronyme : ex. dujardini (de Dujardin) ».
Gluante : la consistance de cette éponge est visqueuse.
de Dujardin : en hommage à Félix Dujardin, biologiste tourangeau, auteur de nombreux travaux scientifiques sur les rhizopodes*, les cnidaires* ou les échinodermes*.
Halisarca : du grec [halos] = mer et [sarks] = chair. La consistance et la couleur pouvant faire penser à de la chair (marine).
dujardinii : en hommage à Félix Dujardin (1801-1860), naturaliste, botaniste et zoologiste français.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Chondrillida | Chondrillides | Démosponges à cortex différencié, à orifices inhalants regroupés en des zones spécialisées, et pouvant avoir comme squelette soit des asters, soit des fibres de spongine, soit aucun élément figuré. Le collagène y est toujours très dense. |
Famille | Halisarcidae | Halisarcidés | Eponges caractérisées par la présence de chambres à choanocytes* tubulaires et divisées en plusieurs branches et par l’absence, dans le squelette, de fibres ou d’éléments minéraux. |
Genre | Halisarca | ||
Espèce | dujardinii |
Croûte translucide et veloutée
Cette éponge translucide revêtante forme des croûtes d’aspect velouté.
Ploubazlanec (22), estran
21/02/2012
Couleur ocre jaune
Sa couleur varie de l’ocre jaune au brun clair.
Cerbère - Collioure (66)
1970/2000
Larve
Embryon au moment où il commence sa vie de larve libre.
Dessin paru dans "Embryologie de quelques éponges de la Manche" de Ch. Barrois (1876).
Légendes : en : endoderme, ex : base des cellules, c : cavité de segmentation.
N/A
Reproduction de documents anciens
12/03/2014
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Nicole BOURY-ESNAULT
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Barois Ch., 1876, Mémoire sur l’embryologie de quelques éponges de la Manche, Annales des Sciences Naturelles, 6, 3(11), 1-84.
Ereskovsky A.V., Lavrov D.V., Boury-Esnault N., Vacelet J., 2011, Molecular and morphological description of a new species of Halisarca (Demospongiae: Halisarcida) from Mediterranean Sea and a redescription of the type species Halisarca dujardini, Zootaxa, 2768, 5-31.
Gonobobleva E.L., Ereskovsky A.V., 2000, New data on embryonic development of Halisarca dujardini Johnston, 1842 (Demospongiae, Halisarcida), Zoosystema, 22(2), 355-368.
Gonobobleva E.L., Ereskovsky A.V., 2004, Metamorphosis of the larva of Halisarca dujardini (Demospongiae, Halisarcida), Bulletin de l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique, Biologie, 74, 101-115.
La page d'Halisarca dujardinii sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page d'Halisarca dujardinii dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN