Forme massive avec des tubes dressés cylindriques
Couleur rose, jaune, pourpre ou brune
Oscules terminaux
Purple tube sponge, solitary sponge (GB), Paarse Bbuisjesspons (NL)
Manche, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce est présente en mer du Nord de la Norvège à la Belgique ainsi que sur toutes les côtes de Grande-Bretagne. En France on la rencontre de la frontière belge au sud des côtes bretonnes.
Haliclona xena vit sur des substrats* rocheux en domaine paralique* et elle est particulièrement abondante parmi les bancs d’huîtres. On peut la trouver des premiers mètres sous la surface jusqu’à une dizaine de mètres de profondeur environ.
Cette éponge se présente sous une forme massive à la base avec plusieurs tubes dressés, cylindriques, en forme d’amphores d’une hauteur de 5 centimètres environ et d’un diamètre de 1 cm. La colonie peut mesurer de 10 à 40 cm de diamètre. La couleur est la plupart du temps rose mais il n’est pas rare de trouver des individus jaunes, bruns ou pourpre. Les oscules*, terminaux, sont un peu plus étroits (1 à 6 mm) que le diamètre du tube. Ils sont de forme circulaire mais leur contour est irrégulier. La consistance de cette Haliclona est molle ; sa sensation douce au toucher et elle est très fragile.
Haliclona viscosa : cheminées nettement moins hautes et de forme conique, aspect plus rugueux.
Haliclona cinerea : espèce plus polymorphe, cheminées plus longues souvent anastomosées* ou buissonnantes. Consistance moins molle. Sans préparation du squelette, la confusion reste possible pour certains individus.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l’organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules.
Chez les éponges on trouvera 2 modes de multiplication :
- reproduction sexuée : par œufs et spermatozoïdes, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée nageuse, de type parenchymella*, qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Haliclona xena est hermaphrodite* et vivipare*, mais l'émission des larves* est rarement observée. Les larves sont libérées au mois d’août quand l’eau est la plus chaude. Elles sont très petites, ne mesurant que 140 à 190 µm. Leur couleur est blanche avec un anneau postérieur de couleur brune.
- multiplication asexuée : cette éponge a la capacité de se multiplier par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge-mère pour se fixer un peu plus loin.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Les spicules mégasclères* sont des oxes* effilés, fortement incurvés et aux extrémités pointues (110-160 x 3-8 µm).
Cette espèce allochtone* a sûrement été introduite dans les années soixante-dix avec des naissains* d’huîtres. Cependant sa localité d’origine n’a jamais été identifiée. Elle a donc été décrite par De Weerdt en 1986 comme une espèce nouvelle.
Que ce soit en Zélande, aux Pays-Bas, ou dans le port du Havre, on notera que les populations de cette éponge sont très variables d’une année sur l’autre.
Chaline : d’après Chalina, un ancien nom du genre. Du grec [chalin] = frein, bride, lien. Allusion possible aux « nœuds » de spongine* unissant les spicules*.
étrangère : dont l’origine est ignorée.
Haliclona : du grec [hal] = sel, marin et [klonos] = colonne, rameau, jeune pousse. Ce qui signifie approximativement « espèce marine toute en colonne ». Le sous-genre soestella est dédié à Rob W. M. Van Soest, spongiologue néerlandais.
xena : du grec [xenos] = étranger, allochtone, inconnu. Faisant référence à l’ignorance de l’origine de cette espèce.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Haplosclerida | Haplosclérides | « Eponges à spicules simples ». Squelette formé de spicules* qui s’arrangent en formant un réseau de mailles polygonales, parfois renforcé par de la spongine. Mégasclères* de type oxes*, parfois des microsclères* (sigmas*, toxes*). |
Sous-ordre | Haplosclerina | Haplosclérines | |
Famille | Chalinidae | Chalinidés | |
Genre | Haliclona (Soestella) | ||
Espèce | xena |
Forme massive
Cette éponge se présente sous une forme massive à la base.
Quai de Moselle ouest, Le Havre (76)
04/05/2008
Couleur rose
La couleur de cette éponge est la plupart du temps rose.
Bassin Fluvial ouest, port du Havre (76), 3 m
26/04/1994
Couleur brune
Il n’est pas rare de trouver des individus de couleur brune ou pourpre.
Bassin Fluvial ouest, port du Havre (76), 3 m
26/04/1994
Tubes dressés cylindriques
On distingue plusieurs tubes dressés, cylindriques, en forme d’amphores d’une hauteur de 5 centimètres environ et d’un diamètre de 1 cm.
Oosterschelde, Zélande, Pays-Bas, 8 m
19/04/2009
Oscules terminaux
Les oscules sont terminaux et un peu plus étroits que le diamètre du tube. Ils sont de forme circulaire mais leur contour est souvent irrégulier.
Oosterschelde, Zélande, Pays-Bas, 8 m
19/04/2009
Fixée sur des huîtres
Haliclona xena vit sur des substrats rocheux et elle est particulièrement abondante parmi les bancs d’huîtres.
Oosterschelde, Zélande, Pays-Bas, 8 m
19/04/2009
Consistance molle
La consistance de cette Haliclona est molle ; la sensation douce au toucher et elle est très fragile.
Oosterschelde, Zélande, Pays-Bas, 8 m
19/04/2009
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page d’Haliclona (Soestella) xena sur le site de référence de Doris pour les spongiaires : World Porifera Database
La page d’Haliclona (Soestella) xena dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN